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16/10/18

Beau masque

Bela máscara  


moudre mussiro
Fabrication de la pâte végétale[Ill. 1]
« Le msindanu (aussi appelé mussiro, m’zindzano ou n’siro selon les régions) possède diverses propriétés : il protège la peau des femmes du soleil et des insectes lorsqu’elles travaillent aux champs,  purifie les peaux acnéiques, élimine les boutons, unifie le teint, réduit les tâches sur le visage et les rides. On dit aussi que les femmes l’appliquent après l’accouchement pour raffermir la peau de leur ventre. » 
Mais aussi, il est rapporté que cela faisant partie de l’attirail de vigilance menstruelle, notamment par une enquête de 2007 à Ibo (voir Ill. 7). Ce qui expliquerait qu’aucun homme n’en fasse usage en travestissement. 
Bien qu’ayant résidé à Gilé, région Lomwé du district de Alta Zambezia, où tous étaient unanimes à prétendre qu’ascendants des Makhuwa partis vers la côte et le district de Nampula – Les Macua de Nampula de leur côté désignent les Lomué en arriérés du bush… -, je n’y ai jamais vu en trois ans de mussiro à aucune occasion. 
Mon chéri d’alors, très vexé que je demande à essayer, fit quant à lui grise mine et ne décoléra pas. Il ne m’en dit jamais clairement la raison sauf à ronchonner que ce serait dégradant -Un de ses leitmotiv de famille prétendue princière shanghaan du Sud du pays- Serait-ce donc vu en coutume « paysanne » des « sauvages » du Nord ? 
pau madagascar
Mussiro malgache[Ill. 2]
Comme vous ne l’ignorez pas une partie de la population noire malgache est constituée des Makoa, issue des déportations d’esclaves de la cBourbonôte mozambicaine septentrionale, soit des Lomwé / Makhuwa tout bonnement embarqués à Quelimane ou sur l’Ile de Moçambique. 
Ilha de São Lourenço – Emportée sur la grande île, l’Ile Bourbon, cette coutume, transformée en application de bois de santal réduite à pointillés floraux
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La pose du masque[Ill. 3]
 « D’abord, nos grands-mères peignaient une jeune fille quand elle était vierge. (…) Après, c’était pour devenir blanches, jusqu’à ce que vienne un galant pour flirter et se marier avec elles, et alors elles arrêtaient le mussiro. Seulement par la suite pour faire ce mussiro Seulement après, elles utilisent le mussiro pour l’extérieur, pour être blanche,  s’embellir le visage. Voilà le mussiro. La plante est dans le mato. Quand nous allons nous chercher un mari, les aïeules vont en couper et commencent à en vendre. Maintenant je vais vous montrer comment nous fabriquons ce mussiro. » 
  • Parenthèse au sujet des masques Mapiko des hommes Makonde 
Plus au Nord, plus rigide et plus sombre taillé de bois dur, de corps ou de tête, qui participe de rituels de passage de classe d’âge, d’enfance à femme et homme nubile.

Hormis le terme employé de « masque », peu de points communs avec celui de pâte de bois Makhuwa. Les dents limés et scarifications Makonde restent impressionnantes. Mon premier contact sur le Lily T, bateau de transport de passagers le long de tout le Canal du Mozambique lorsque je m’aventurais au Nord encore en guerre civile, m’a laissé un souvenir impérissable
Revenons à nos futiles préoccupations de recettes de beauté.

Rien de plus facile, bout de bois et pierre rêche, et deux gouttes d’eau. Tenez nous au courant de vos mises en pâte.

Notes

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*Beau masque = Bela máscara -prononcer bella mache-cara (cara, visage)- Titre propre en « enduire » en erreur, puisque signifiant « masque », alors que le mascara français, ou rimmel, se dit en portugais, rímel – Le Mozambique, où se râpe ce beau masque, est un pays lusophone-