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15/08/20

L'histoire inversive

"Comme tout le monde, je n'ai à mon service que trois moyens d'évaluer l'existence humaine : l'étude de soi, la plus difficile et la plus dangereuse, mais aussi la plus féconde des méthodes ; l'observation des hommes, qui s'arrangent le plus souvent pour nous cacher leurs secrets ou pour nous faire croire qu'ils en ont ; les livres, avec les erreurs particulières de perspectives qui naissent entre leurs lignes." Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien, p.30, Folio n° 921

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Extrait de carte p.3, L'Humanité, 15 mai 1948 
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4747738m/f3.item.zoom

L'originalité de l'idée et du mot - Collectivement, les droits d'auteur n'ont pas cours, nous n'avons donc pas à nous colleter avec leur imbroglio.

En effet, la chronologie humaine se caractérise par l'emploi, la récupération d'idées et de méthodes anciennes des peuples précédents, des conquérants, de leurs colonisés. Faits et mots s'intervertissent. La chose devient le rien (il suffit d'une prononciation picarde de rem, accusatif -cod- latin de res, la chose, le bien, la possession, la propriété). Cela se remarque bien évidemment dans le cas du syncrétisme des croyances et dogmes religieux, qui se suivent, se ressemblent et s'emmêlent culturellement parlant, et de tout. Les rituels et cultes, partie intégrante de la culture, autant que l'agriculture. Cela va et vient, ainsi des Francs qui adoptèrent la langue gallo-romaine de leurs conquis, dont se fit le français, gallo-romain d'oïl plutôt que d'oc.

L'Histoire des Augustes crédite l'empereur Hadrien d'être un homme juste. Cependant, ce serait l'auteur de l'injuste retournement toponymique et géopolitique datée par des vestiges de 139. Cela fait suite également à l'hostilité montante dès 70 en Egypte romaine, selon les "pogroms" polythéistes de 38 et 44, premiers documentés.

A partir du lexique hébreu, Pĕlešet, soit Philistie (région), pĕlištī(m), פְּלִשְׁתִּים il voulut balayer de la carte romaine la Provincia Iudea, appelé à cet effet les ennemis des Judéens. Ceux-ci affublés du gentilé de Philistins puisque la province renommé en Palestina. Pour mémoire, les "peuples de la mer" (Crête ou Capadoce), Philistins de seconde vague avaient été vaincus à l'embouchure du Nil par Ramsès III vers 1175 av. N. E. Voir pour plus de précisions Annexe I Cheminement du mot
Il se déclara amoureux de l'équité" / "Aequitatem se amatorem professus est" Historia Augusta, Hadrianus, 18, 4
Buste en bronze d'Hadrien, Crédit Moti Tufeld
https://fr.timesofisrael.com/trois-bronzes-dhadrien-reunis-pour-une-exposition-stupefiante-au-musee-disrael/

A suivre vers 326/327, l'impératrice Hélène (connue du lectorat d'Ibn Khaldun en 1377), chrétienne mère de Constantin (zoroastrien), installée dans une logique de prééminence chrétienne et de marginalisation du judaïsme.
"Plus tard, Hélène détruisit les vestiges du Temple (al-haykal = Temple de Salomon) [reconstruit par Hérode] et fit jeter des immondices (al-qadhāra) sur le Rocher sacré (al-sakhra al-muqaddasa) [(Ha-Kotel Ha-Maaravi, ou Har HaBayit)], de sorte que son emplacement devint inconnu, en représailles (karhan) pour ce qui avait été fait, selon la tradition (wa fiq al-taqlid) au tombeau du Messie (bi-qabr al-masih) [Moïse].Ibn Khaldun, The Muqaddimah: An Introduction to History Trad. Franz Rosenthal, Princeton University Press, Vol. 2, p. 597-598, 1958 https://archive.org/details/THEMUQADDIMAHOFIBNKHALDUNVOLUME2
Le "vol de langage" survole l'histoire... Philippe Borgeaud, Antijudaïsme et théorie des figures : plagiat par anticipation, vol de langage et histoire des religions In: ASDIWAL. Revue genevoise d'anthropologie et d'histoire des religions, n°11, 2016. pp. 33-46 https://doi.org/10.3406/asdi.2016.1055

Les temps modernes ne peuvent pas plus être exempts du procédé constant d'appropriation culturelle, de métissage intellectuel, que certains considèrent défavorablement en accaparement. De départ, les colonisateurs conquérants faisant toujours inversion, effaçant l'histoire des vaincus en en absorbant leurs traditions à leur gré, et les vaincus se pliant par mimétisme de survie. Difficile de défaire toutes ces tresses et ces détresses.

I - Région géographique aux flous contours et ses habitants

1922-1948 - Palestine, Palestin et Palestinien, exonymie du lexique romain puis chrétien, pesaient aux Juifs. Israël l'évita et s'empressa en 1948 d'en débarrasser l'Etat des Juifs.

Ainsi jusqu'au mois de mai 1948, media et articles de presse considéraient juive la Palestine, et juifs les Palestiniens, y compris les plus à gauche. La sionologie soviétique et stalinienne allait ensuite ravager les esprits de toute la gauche socialiste et communiste, qui en reste durablement imprégnée à coups de Canaan (âge de bronze) ou de Khazars. Le coupable alors visé par le quotidien n'était que l'Empire britannique, mauvais mandaté ayant bafoué tous ses devoirs et décisivement à la tête de l'attaque de coalition arabe.

L'Humanité, 15 mai 1948, p. 1
https://www.tribunejuive.info/2014/08/19/lorigine-du-conflit-que-le-monde-sefforce-doublier-par-zvi-tenney/

"Tel-Aviv, 14 mai - J’ai assisté cet après-midi à la proclamation solennelle d’Israël, le nouvel État juif, en lutte pour sa vie dès le moment de sa naissance. Pendant que Ben Gourion, premier Président du Conseil d’Israël, et d’autres dirigeants politiques faisaient à Tel-Aviv leurs déclarations devant le Conseil d’État provisoire de trente-sept personnes, la "Légion" transjordanienne contrôlée par les Anglais, attaque les village juifs et démontre à Kvar-Izion que l’armée juive (la Haganah) n’est pas encore prête pour faire face effectivement aux forces mécanisées commandées par des officiers anglais….. 
 Page 3 C’est cette situation militaire très dangereuse qui rehausse l’initiative du peuple juif affirmant son indépendance. Le Parti Communiste, dans une déclaration de son Comité Central dit aujourd’hui : "Le mandat taché de sang est liquidé par la lutte héroïque du peuple juif pour son indépendance et par l'aide de l'Union Soviétique et de toutes les forces démocratiques du monde. Mais cette lutte pour l'indépendance n'est pas encore terminée. Les armées anglaises restent sur le sol d'Israël et la Légion arabe attaque. Il nous faut mobiliser toues les forces du peuple juif pour la lutte en faveur de sa liberté" L'Humanité, 15 mai 1948, p. 3
Le texte nous apprend donc que les Juifs considérés comme les Palestiniens par les communistes se libèrent de l'anglais colonialiste qui a subverti son mandat, l'URSS étant jusque là sioniste (puis sapant le Foyer National Juif, indépendance des Juifs soudain prétendue de nationalisme bourgeois). Il nous dit aussi que le tout Arabe des musulmans, introduit bien antérieurement par le pangermanisme turcophile, puis son cousin l'Empire britannique (1982, dernière guerre coloniale) dans son mandat qui procède au gommage de la remarquable multiethnicité palestinienne. L'effacement des ethnies, y compris de la nation juive, est consommé, entré et ancré désormais dans les moeurs communistes. L'étêtement ethnique, ethnocide symbolique, est en marche vers les Beurs -Là aussi niés les autres peuples d'Afrique du Nord-
  • Juifs palestiniens, Palestiniens sionistes, avant de devenir Israéliens
Selon, les passeports britanniques, et autres certificats du Mandat SDN, tous sont palestiniens,
"Quand en 1921 je suis venue en Palestine –jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, une province turque aride et peu peuplée– nous, les pionniers juifs, étions les Palestiniens avoués. Nous avons donc été ainsi nommés dans le monde. Par ailleurs, les nationalistes arabes ont catégoriquement rejeté la désignation. Les porte-parole arabes ont continué à insister sur ce que la terre que nous avions chérie pendant des siècles n’était, comme le Liban, qu’un fragment de la Syrie. Au motif qu’il démembre un État arabe unitaire idéal, ils se sont donc battus devant la commission d’enquête anglo-américaine et aux Nations Unies." Golda Meir, Israël et les Palestiniens, éditorial du New York Times, 14 janvier 1976

Réaction d'un Palestinien [Juif]
Ce qui suit est un extrait d’une émission radiodiffusée par E. Lederberger sur S.W.
- «Quelle est la réaction des Juifs à l’annonce de l’État juif ? » M. Lederberger, émissaire de l’Agence juive et de l’Histadrout, déclara : « Je voudrais vous donner une idée de cette réaction en vous lisant deux câbles personnels de Palestine que j’ai reçus ce matin. Le premier venait d’un ami à Tel-Aviv, et disait : Immense liesse de la part de 250 000 citoyens de Tel-Aviv…»
Boycott
- Que pensez-vous de la décision des Arabes de boycotter les Juifs en Palestine ? «L’annonce d’un boycott n’est pas nouvelle pour nous. Il y a environ un an, le boycott avait déjà été proclamé par les organisations concernées. Je suis sûr que les dirigeants des pays arabes consultés ont déjà exprimé leur insatisfaction quant aux résultats, malgré…»

Ces notables archives de L'Huma montrent l'oeil grand ouvert sur la monarchie anglaise qui ne cessa de bafouer le Mandat SDN et continuent au-delà, se réjouissent que les Palestiniens alias les Juifs brisent leurs chaines. Israël bombardé par John Fagot Glubb, Pacha transjordanien depuis le début du mandat ayant structuré et encadré police et armée avec les fonds impériaux jusqu'en 1955. Le 15 mai, l'on imprimait Palestine, le 18, Israël.


L'Humanité, (cinq heures du matin) 27 mai 1948
Israël bombardé par l'Anglais Glubb Pacha,
L'Humanité, 18 mai 1948

II - Récupération de l'expression du sionisme américain Free Palestine de 1944

1944 - Le slogan a été créé et popularisé en 1944 par les Juifs américains, l'ALFP, American league for a free Palestine, contrant les pratiques britanniques, toutes bafouant l'objectif et les principes de leur mandat confié par la Société des Nations, qui a entériné les décisions des Nations alliées auxquelles les Turcs avaient déclaré jihad en aout 1914 en alliance avec le Reich. Celles-ci gagnèrent les colonies asiatiques, plus précisément du Levant avec leurs troupes, dont de tout l'empire, de la navale française, des télécommunications italiennes, etc. On le voit employé de même par l'Organisation sioniste d'Amérique ZOA https://x.com/zoa_national

L'on pourrait dire qu'il appartient manifestement de droit au sionisme et ses organisations. Mouvement de libération des femmes, le MLF fût bien déposé par Antoinette Foulque.

"La Ligue américaine pour une Palestine libre (ALFP) a été créée en juillet 1944 par Peter H. Bergson (anciennement Hillel Kook) afin de soutenir et de financer son Comité hébreu de libération nationale en Palestine, un mouvement sioniste. Ce mouvement fut le premier à utiliser le slogan "Palestine libre", comme on peut le voir sur ses affiches et ses timbres" https://hamal.miraheze.org/wiki/The_origin_of_the_%27Free_Palestine%27_slogan

Un autre de ses timbres 


1946, une affiche de théâtre sioniste

Affiche de la pièce de théâtre Un drapeau est né
https://en.wikipedia.org/wiki/A_Flag_Is_Born

"Hillel Kook (également connu sous le nom de Peter Bergson) fut le fondateur de la Ligue. Elle rassembla des membres juifs et non juifs de tous horizons, mais surtout de la politique et du spectacle. Son œuvre la plus marquante fut la pièce de Broadway « A Flag is Born », jouée en 1946, avec le jeune Marlon Brando et écrite par Ben Hecht (qui signa ce certificat). Les recettes de la pièce servirent à l'achat d'un bateau (rebaptisé le Ben Hecht) pour les survivants de l'aliyah clandestine venus de France." https://thecjn.ca/arts-culture/treasure-trove-examines-the-controversial-leader-of-an-american-zionist-group/

"La Ligue américaine pour une Palestine libre et la NAACP ont coopéré pour saisir l'occasion afin de forcer la direction du Maryland Theater à abroger sa politique de ségrégation (les Noirs étant confinés au balcon) pendant la durée de la représentation, ce qui, dans le contexte de l'époque, était considéré comme une victoire pour les droits civiqueshttps://en.wikipedia.org/wiki/A_Flag_Is_Born

Le même militant gagné par la propagande diplomatique américano-britannique transforme les Palestiniens en Arabes, en dépit de leur minorité de longtemps dans cette région du Levant, et toujours en 1922, selon recensements. Il fustige la spoliation des Arabes, minoritaires mais devenus le centre de l'attention car ils bénéficient d'être confondus avec les musulmans -présentés tous deux en éternelles victimes- Ainsi sont sans cesse ignorées, en même temps énumérées, les vagues d'immigrants très divers qui formèrent la démographie palestinienne. Les militaires anglais convaincus que la terre est musulmane par conquête depuis 636 et revient à ces derniers ? Pendant le mandat, une nouvelle vague, favorisée par l'Anglais pendant que bloquant l'immigration juive de l'article du Mandat... Selon archive d'époque, qui confond toujours arabe et musulman,

""De la fin de 1922 à 1928, dit-il, la population musulmane augmenta de 70 000 personnes et la population chrétienne de 6 000. De 1928 à 1931, la population musulmane augmenta de 100 000 et la population chrétienne de 12 000. En d’autres termes, l’augmentation musulmane en trois ans fut de moitié supérieure à celle des six années précédentes, tandis que le nombre des chrétiens natifs doublait.
L’accroissement naturel n’aurait pas dû dépasser 38 000 ou 39 000 âmes parmi les musulmans et 3 000 parmi les chrétiens, soit un total de 42 000 ; et l’augmentation réelle fut de 112 000, soit trois fois plus.
D’où vient le surplus, qu’il estime à 90 000 ou 100 000, demande Reubeni. Par des incursions constantes en Palestine depuis les territoires adjacents, affirme-t-il, et 95 % des entrants seraient arrivés illégalement, soutient-il. Ils venaient de Syrie, du Liban, du Hauran, d’Irak, de Transjordanie, du Hedjaz et d’Égypte. Et leur nombre augmente : il existe actuellement, dit-il, un mouvement de migration arabe de masse vers la Palestine, et l’on constatera que 100 000 Arabes supplémentaires sont entrés durant 1932 et 1933." The Jewish Weekly News, 12 January 1934 https://www.nli.org.il/en/newspapers/jewishweeklynews/1934/01/12/01/article/1

  • A la base - VIIè - Les tribus arabes n'ont pas développé de colonisation de peuplements sédentaires et en 969, elles sont chassées par les Fatimides, nord-africains d'un califat berbéro-chiite. En 1099, les Croisés délogèrent les musulmans, y compris arabes, sans que jamais elles ne reviennent en souveraineté. Saladin le Kurde reprenant la région aux Francs va réinstaller des notables arabes, à l'origine pour l'essentiel du pourcentage formé de la vingtaine de clans descendants subsistant au XXème.
L'on peut remarquer par l'épître de Ben Gourion que l'instruction germanique reçue par lui en Pologne ne composait obstinément l'Orient que d'Arabes, éteignant  les traditions de tous les peuples confondus et amalgamés. Le même travers subsistant en France de faire passer tout Nord-Africain pour Arabe, au détriment de peuples plus anciens. Les populations rétives, kurdes, juives... payent toujours le prix de l'étouffoir anglosaxon. Soixante-quatre occurrences "Arabes", que nous n'énumérerons pas ici, sans voir la contradiction de fond nette dans cet extrait avec les Arabes reflués depuis les X-XIIIe siècles, tout de même présentés en possesseurs de tous les pays où ils sont pourtant une minorité :

"(...) sans déposséder les Arabes de leurs terres, car moins de 10 % de la superficie du pays étaient alors habités."
"(...) 
les Arabes en Palestine avaient des droits qu’il fallait leur préserver. En 1933, immédiatement après ma nomination au Comité directeur sioniste, je pris contact avec les dirigeants arabes du pays, du Liban et de la Syrie, musulmans et chrétiens. Deux principes fondamentaux guidèrent mes entretiens en 1934. Les Arabes possèdent des pays en Afrique du Nord de l’Egypte au Maroc et au Moyen-Orient Iraq, Syrie et Liban, jusqu’à l’Arabie Saoudite et au Yémen. La superficie des pays arabes en Afrique du Nord est de 8 195 964 kilomètres carrés, et au Moyen-Orient, elle est de 3 607 929, soit au total 11 863 873 kilomètres carrés. La population de ces pays (qui ont également des minorités chrétienne, kurde et berbère) est de 94 587 000 (en 1963). La superficie de la Palestine (Transjordanie comprise) est de 60 000 kilomètres carrés, et sa population (1963) est de 4 181 000 dont 2 356 000 en Israël et 1 825 000 en Jordanie.https://blogs.mediapart.fr/michel-alba/blog/240211/lettre-de-david-ben-gourion-au-general-de-gaulle-6-decembre-1967

L'on y remarque également la fourchette de présence des sols palestiniens de 10 % sur Palestine mandataire entière des deux côtés du Jourdain, plus étroite en terme de propriétéé à regarder les archives turques des titres d'acquisition foncière mais surtout que de tous les pays cités, seulement ceux de la Péninsule arabique sont de majorité d'Arabes. Ailleurs, ils ne sont qu'une minorité entre elles toutes, mais une seule serait en possession de ces terres ? Cela n'a pas de sens, même si les populations elles-mêmes semblent parfois en être convaincues.

D'autant que les Turcs à partir des mameluks y sont devenus souverains. Ce serait donc culturellement parlant de turcité et non pas d'arabité qu'il faudrait éventuellement discourir, comme de monde turc car les Turcs n'ont pas été arabisés, gardant leurs moeurs et l'ouralo altaïque même en se servant du script arabe. Ce serait comme dire que tout peuple adoptant l'alphabet latin devenu romain, et ne parler plus que de romanité, et que tout appartiendrait à leur successeur l'Italien ? Là aussi, ce serait insensé, et personne ne fait cette erreur magistrale.

Bien que l'Arabe se constituant en nation vers le 7e ait reflué depuis des siècles sur sa péninsule arabique d'origine après trois siècles de conquêtes, l'on peut voir que les Juifs ashkénazes, restant pétris des opinions des pays où réfugiés, croient à la fable de l'Arabe omniprésent, et culpabilisés d'avoir ravi leur territoire. Constamment s'excusant et cherchant à se racheter, alors que la partie échue du mandat palestinien SDN/ONU, seulement occidentale, parait amaigrie de78 % depuis 1922, en regard des décisions légales des Alliés victorieux de la Triple Entente et des premiers traités suite à la défaite du jihad turco ottoman de 14-18.

  • Libération de la Palestine - Retournement partiel de 1944 en fiction arabe palestiniste resté jusqu'àux années 80 sans slogan

Jusqu'au XXème siècle, la Palestine était donc dite juive et chrétienne, région géographique sans frontières étatiques. Au contraire et depuis le dernier en date des royaumes juifs -celui d'Agrippa Ier-, aucun état, arabe ne fût fondé par les colonisateurs suivants, sauf vilayets et sandjaks (provinces et districts) par les Ottomans turcs jusqu'à extinction de califat en 1924. 

Province coloniale jusqu'au mandat 1920/1922 de la Société des Nations, puis proclamation en Palestine mandataire du premier état musulman arabe de Jordanie en 1946, suivie de celle d'Israël en 1948. Ces deux créations ont été reconnues par l'ONU, respectivement en 1949 et 1955. L'on peut donc dire qu'il n'y a aucun état arabe ou palestinien avant 1946 sauf sur la Rive Est du Jourdain par les frontières édictées par Churchill.

Afin de remettre en contexte, il faut savoir que le pays vaincu par les Alliés, fait de districts et régions, comptait en ces lieux imprécis, les sandjaks d'Acre, Gaza, Jerusalem, Naplouse et vilayet de Damas. La Triple entente des Alliés écrasa le jihad turco germanique de la Triple Alliance en 14/18 et devint souveraine sur toutes colonies turques et allemandes gagnées, et des mandats internationaux de divers degrés furent créés. Tout un chacun sait que pour les turques, toutes se sont retrouvées dans l'escarcelle de pays musulmans. Pour mémoire, 21 pays musulmans sur les Proche et Moyen Orient.

 - Au contraire des musulmans de toutes autres ethnies sur les sandjaks, les Arabes ne furent jamais  majoritaires. Selon l'estimation des géographes présents en 1922, à moins de 10 %, repris par le recensement de mandat britannique, de 72 898 personnes nomades et semi-sédentaires, polythéistes, chrétiennes ou musulmanes.

Dans leurs mémos soumis à la SDN dans les années 1920, le Haut Comité arabe, dûment briefé par les Britanniques, utilise la formule "Arab inhabitants of Palestine", alors qu'ils savent et nous savons que les Arabes ne procédèrent jamais à sa colonisation par peuplement - Les habitants du Levant demeurèrent constitués majoritairement d'Araméens, Grecs, Juifs, etc.

De 1920 à 1964, si pour les Occidentaux et à l'ONU, l'on a vu que les Britanniques ont réussi à les faire passer pour arabes, les non Arabes, ils n'oublient pas tous leurs origines et lignées, juive, arménienne, kurde, turque, turkmène, tcherkesse... car les patronymes les en empêchent. Cela ne perdura pas indéfiniment car les écoles arabes enseignent à tous l'arabe standard du fusha. Voir Annexe II Patonymes

Nous avons donc vu que Palestinien ne signifie toujours pas arabe pour eux et que, pour ce motif de leur résistance à l'arabisation, la charte OLP se doit de marteler "arabe palestinien" et terre sacrée, religieuse. Le waqf exigé devant l'ONU, qui se couche toujours plus.

Un détour vers la progression aidée par l'administration britannique n'est pas inutile :

1. A partir de 1919, Al-Husseini -alors officier turc ottoman, 1914-1917, officier turc- Ce dernier parle systématiquement de la Palestine arabe et des Arabes de Palestine dans ses discours et publications, sans encore mentionner de Palestiniens. Il continuera, après avoir abandonné l'idée de promouvoir la Grande Syrie, une fois nommé arbitrairement Grand Mufti par l'administration britannique pensant acheter la paix sociale.

-A savoir qu'en français en 1897, le gentilé régional était Palestin. cf. Bescherelle
2. Au Congrès islamo-chrétien de Jérusalem en février 1919

"Arabes de Syrie du Sud" et les délégués proclament "La Palestine fait partie intégrante de la Syrie arabe"

A partir de 1920, les mémos à l'adresse de la SDN par le Haut Comité arabe indique "Arab inhabitants of Palestine"

3. Charte du Hizb al-Istiqlal, 1932 -parti de l'indépendance-

Explicitement, première formation "nationaliste palestinienne", qui proclame que la Palestine est arabe, que les habitants forment partie de la nation arabe, rejette le mandat britannique et le sionisme, où apparaît clairement l’idée que des Palestiniens seraient les Arabes de Palestine, dont l'on a vu que c'est impossible.

4. Charte nationale du Fatah, 1964 - Arafat al Husseini - L’article 1 et 3 stipulent respectivement,
"La Palestine est une partie de la patrie arabe (...) "Le peuple palestinien est une partie intégrante de la nation arabe" 

 5. Charte de lOLP 1964 et révision en 1968, prétend canoniser la Palestine arabe musulmane et les Palestiniens musulmans arabes. L’article 1, 2 et 3, respectivement,

"La Palestine est la patrie du peuple arabe palestinien (...) La Palestine, avec les frontières qu’elle avait au temps du mandat britannique, est une unité territoriale indivisible (...) Le peuple palestinien est une partie intégrante de la nation arabe"

Le Conseil OLP inverse l'histoire et la met sur un pied islamique en prétendant que l’agression contre la Oumah ("la matrie") commença en 1917, alors que le jihad du califat turc date d'août 1914 contre les Alliés de la Triple Ententehttps://monbalagan.com/29-israel-palestine/sources-israel/1720-1964-1968-l-olp-publie-ses-chartes.html  

Encore en 1967, à visionner les reportages d'époque, l'exonyme Palestinien pour des Arabes n'est pas tout à fait passé dans les moeurs locales. La Palestine est considérée par la Jordanie jusqu'en 1967 en province occidentale jordanienne depuis son offensive de 1948 chassant les Israéliens de Jérusalem-Est et alentours. Suite à la victoire israélienne de reprise de ses territoires de Judée Samarie Galilée, les Jordaniens installés à leur place depuis 1948 se trouvent devoir déménager et déplorent être séparés de leur famille toujours à Jérusalem en Palestine. cf. Jacques Abouchar, ORTF, Panorama - 16.06.1967 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caf86014682/le-moyen-orient-apres-le-cessez-le-feu-la-jordanie

"Les Palestiniens, ce sont les Juifs, nous ne sommes pas des Palestiniens, nous sommes des Jordaniens" Jacques Abouchar, ORTF, Panorama, 30.06.1967 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caf86014693/moyen-orient-partie-2-aux-bords-du-jourdain 

6. Cheikh Ahmed Yassine (émir local des Frères Musulmans) et sa Charte du Hamas de 1988 - Palestine = arabe, Palestiniens = Arabes

Palestinien mandataire originaire de al-Jura (Ashkelon) réfugié à Gaza en 1948, il y fonde années 1970 des institutions islamiques de bienfaisance structurées selon la méthode des Frères musulmans (Cette pratique connue également des ordres hospitaliers de charité en Palestine croisée ou à Malte). En 1973, il officialise l’implantation de la Confrérie des Frères musulmans à Gaza (al-Ikhwān al-Muslimūn fī Filasṭīn). En 1987, au début de la première émeute (Intifada), il cofonde le Harakat al-Muqāwama al-Islāmiyya (Hamas), défini en article 2 de sa Charte, branche des Frères musulmans en Palestine.

  • Beverley Milton-Edwards & Stephen Farrell, Hamas: The Islamic Resistance Movement, Polity, 2010

  • Ziad Abu-Amr, Islamic Fundamentalism in the West Bank and Gaza: Muslim Brotherhood and Islamic Jihad, Indiana UP, 1994

La Palestine s'y trouve définie en terre islamique (waqf) sans mention du terme arabe par les Frères musulmans, dont il est les, respectivement, article 1 et 2 :

"La Palestine est la patrie du peuple arabe palestinien (...) La Palestine, avec les frontières qu’elle avait au temps du mandat britannique, est une unité territoriale indivisible (...) Le peuple palestinien est une partie intégrante de la nation arabe"

7. Charte et Déclaration d'Alger OLP de 1988 - Arafat al-Husseini et Darwich enveloppent le récit national fabuleux de lexique religieux (dieu, lieux de culte, âmes des martyrs, verset coranique) sans citer explicitement le waqf ; elle réaffirme l’arabité. PalQuest+2PalQuest+2

- Ouverte par appel à dieu et close sur un verset (Sourate Âl-‘Imrân, 3:26 -dieu décide de la souveraineté), ainsi scellée dans le cadre sacré de la religiosité islamique

- ONU et le droit international positif s'en trouve ainsi rétrogradés sous hiérarchie religieuse, contradictoire à l'affirmation éventuelle de prétendue sécularité

Ceci nous permet de rappeler rapidement la situation levantine toujours explosive, du fait du territorialisme religieux islamique favorisé par United Kingdom depuis 1921, au moins (
les Livres blancs en sont témoins, dont celui de 1937)  de doctrine du communautarisme confessionnel séparatiste (volet du multiculturalisme) -dont il est patent que Churchill à la manoeuvre- aux fins d'affaiblir toute influence française républicaine, laïciste et ethniciste.

Nous avons, ci-dessus, développé comment l'appellation de Palestine juive et sioniste subitement se tourna devenue arabe. Toutes ces assertions sur majorité arabe, arabité palestinienne sont prises pour argent comptant, alors qu'il s'agit d'une des minorités, au détriment de toutes ethnies. Déjà inspiré par la politique confessionnelle britannique qui lui souffle les formules, bien que sachant que ni majoritaires, ni originaires, ni souverains, comme on peut le lire dans les Livres blancs britanniques.

  • 2003 - Le rebond décisif d'inversion

Free Palestine reprise par le Parti nationaliste socialiste syrien, baasiste (Assad) https://en.wikipedia.org/wiki/Free_Palestine_Movement  

Ce sera cette reprise des couleurs des califats, pour continuer à surfer sur l'unité panarabe du dernier calife Hussein ibn Ali du Hedjaz (1912), qui permet à certains de croire que ces drapeaux seraient laïques, voulant signifier sécularistes, soit de séparation de l'église et de l'état. Ce qui reste pourtant impossible puisque la sharia y reste prédominante, les lois y sont passés au crible des avis religieux... Tout comme l'oxymoron de l'impossible République islamique du Pakistan ou d'Iran.

La même théocratie due aux bons offices d'Albion, ou plutôt de son vice-roi qui força le passage devant Nehru et Gandhi pour favoriser le radicalisme islamique de Djinnah avec le Cachemire toujours suspendu, Ceylan. En dessert, l'Afghanistan, nid de ses talibans, dont entre le bacha bazi et les femmes interdites, l'on voit le degré d'égalité des sexes et de protection des enfants.

La cause palestinienne juive sioniste devenue palestiniste arabe reste dite "cause palestinienne", se glissant dans la première comme dans un gant.

Un revirement décisif soudain du début XXème - Avant les manoeuvres des grands clans de propriétaires terriens de Jérusalem, aucun Grec, Turc, Arabe, ou musulman, ne se serait dit palestinien.

  • Angle antisioniste adopté par les nationaliste religieux islamiques des juifs rabbiniques 

Les antisionistes virulents, connus parmi les Juifs, datent de loin et sont essentiellement rabbiniques (haredim orthodoxes, Satmar, Neturei Karta, Edah HaChareidis). A l'opposé, à première vue, des modernes, du Bund, des socialistes, communistes et anarchistes. Les premiers semblent fournir le gros des arguments que les seconds égrennent en chapelet.

L'antisionisme juif religieux repose sur la base d'un interdit scriptuaire rabbinique, noyau dur fanatique. Celui-ci fait prospérer la croyance en l'expiation par l'exil, et tant que dieu ne donnera pas le signal de rentrer en Palestine, il est de bon droit religieux de s'arcbouter en faisant feu de tout bois contre les sionismes religieux ou politique, même en s'alliant avec des antisémites des extrêmes.

Selon eux, seul le Messie en personne peut rétablir la souveraineté juive. Le précéder relève d'une grave transgression théologique. Les rabbins refusent tout retour à Sion au motif que dieu tout puissant donne et prend, et que s'il a pris, on s'y plie, comme Schlomo Sand le raconte à l'appui de l'absence de preuve historique du retour d'exil. Châtiment expiatoire auquel péché de se soustraire.

De plus, réfugiés juifs tant bien que mal intégrés de tout temps à l'Ouest (certains parfois deux millénaires) négligèrent la solution sioniste, n'imaginant pas le succès des Lois de Nuremberg. L'on peut comprendre leur incrédulité. Tous n'adhéraient donc pas à l'idée utopique de Herzl.

Cette conjonction du sentiment de quiétude et de refus dogmatique pourrait expliquer l'antisionisme juif européen prononcé de la fin du XIXème siècle contre le sionisme politique, non religieux.

Ou point de vue de Juifs athées, et autres apostats, récusant le sionisme laïque de la liberté de conscience israélien, motivés semble-t-il par l'éducation britannique, entre autres, convenue des sables arabes et partageant l'argumentaire avec l'impérialisme religieux territorial, tout en croyant lui échapper ?

Tant les édiles religieux musulmanes que d'autres courants antisionistes, dont anticapitalistes, prétendant déboulonner le sionisme politique réalisent-ils qu'ils s'engagent contre la décision des Alliés de 14/18 vainqueurs sur le jihad turc et le Reich et ainsi dénie droit à la victoire et libre disposition de des colonies turques récupérées ? Au motif qu'ils étaient tous de vils colonialistes, et, par conséquent, cela leur interdisant de faire droit au sionisme politique du Foyer national juif ,ou l'Etat des Juifs -

Qu'avaient de colonialistes les miséreux des pogroms de Russie ou d'Ottomanie réfugiés, puis ceux de la Shoah dépossédés, ou de l'Âkira (déracinement de 970 000 Juifs des pays musulmans, selon della Stora, restant 27 000 sur 21 pays) ?

Les rudes conditions faites aux Juifs par les musulmans et les Turcs, à lire Chateaubriand, Londres ou Marx, devaient également être pour quelque chose dans la proportion réduite des Sabras. Forcément régulièrement chassés et persécutés, interdits d'acquérir, il était difficile de rester en masse. 

(1871-1872 - 381 954 habitants, dont 85 % étaient musulmans, dont 10 % de Druzes, sans les Arabes refusant culturellement propriété et recensement (pourchassés par les Fatimides d'abord, par les Croisés ensuite), 11 % chrétiens, 4 % juifs. Cf. Alexander Scholch, The Demographic Development of Palestine, 1850-1882, International Journal of Middle East Studies. Vol. 17, no.4 (novembre 1985), p. 485)

La sionologie et le palestinisme ne peuvent que se féliciter de cette fourniture d'un appareil rhétorique ancien et nouveau à l'antisionisme moderne. 

"L'agence de communication" du jihad et du panislamisme peu inventive suit le court normal des évènements, sans se compliquer la vie, se satisfaisant des reprises inversives d'affichage juif retournées à son profit terroriste empaquetées de rumeurs complotistes forgées de tous temps.

Vérification, compléments et recompilation via ChatGPT, 2025

MAJ 2024 - Voir notamment en versions modernisées anglaises, croquis du grand Israël des Francs Maçons, iranienne de 1985 et koweiti de 2018 des Faux Protocoles de Sion

  • Notes de bas de page

"Comme tout le monde, je n'ai à mon service que trois moyens d'évaluer l'existence humaine : l'étude de soi, la plus difficile et la plus dangereuse, mais aussi la plus féconde des méthodes ; l'observation des hommes, qui s'arrangent le plus souvent pour nous cacher leurs secrets ou pour nous faire croire qu'ils en ont ; les livres, avec les erreurs particulières de perspectives qui naissent entre leurs lignes." Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien, p.30, Folio n° 921

"Aequitatem se amatorem professus est" (Il se déclara amoureux de l'équité" Historia Augusta, Hadrianus, 18,4 https://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Roman/Texts/Historia_Augusta/Hadrian/1*.html
ANNEXE  I - Cheminement de l'exonyme Philistin

Hébreu - Pĕlešet, pĕlištī(m), פְּלִשְׁתִּים -Xème–IXème siècle av. E.C., selon ostraca de  Samarie, stèle de Mésha-
Araméen, ܦܠܫܬ -IX–VIIIème av. E. C., aires géographiques différentes de l'hébreu-
Grec ancien, Phylistiim -Septante, IIIème av. E.C.
Préarabe classique -IIIe–Ier siècle av. E.C.) ne possède pas de phonème "f" et en fit un "p"-
Grec ancien, Φιλισταίοι Philistinoi -Ecrits de Philon, Ier siècle-
Latin tardif : Philistinus -En 200-

Il s'entend de la Philistie, région côtière autour des deux ports de Gaza, tenue par les peuples de la mer venus d'Europe méditerranéenne, des îles de la Mer Egée - invasion –1200 av. E.C. 
"...groupe culturel distinct, clairement identifiable de leurs voisins pendant plus de cinq siècles, jusqu'à leur conquête par les Babyloniens en 604 avant notre ère" https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/07/une-nouvelle-analyse-adn-revele-lorigine-des-philistins
Un processus de dissociation vers l'effacement politico-culturel d'un peuple insoumis au moyen du nom imposé de leur ennemis philistins fût mis en oeuvre, les pertes humaines n'ayant pas suffi à le disloquer -
"180 000 Juifs morts , 50 villes fortifiées et 955 villages rasés (...)..massacrèrent la population, détruisirent les villes et rasèrent les villages…" Dion Cassius, Livre 69 / Dio, C., Roman History, Loeb Classical Library, Cary, 1914
Damnatio memoriae - A l'image des Egyptiens pratiquant l'altération, brisant effichies et cartouches au nom magique de pharaon déchu, ou d'autres les statues, les Romains procédèrent par écrasement symbolique administratif, au moyen de l'inversion de Philistia traduite Palaestina, en Syria Palæstina (comprenant également l'AnatolieDepuis le 6ème siècle, JosèpheTacitePline le Jeune écrivaient Judaea, Samarie, Galilée --, monothéistes iconoclastes balayées.

Parallèlement, "..."chez les païens, ce sont les vainqueurs qui empruntent leurs dieux aux vaincus", complète Marc Augé (1982)", les polythéismes partiellement tolérants (dans la limite de l'ordre politique et public), par contre, tendent à rejeter le principe du monothéisme de danger existentiel. Romains au polythéisme poreux et Grecs, Hellènes iconophiles -statuaires narcissiques-, toléraient tous cultes, dont orientaux, mais se virent d'autant plus menacés par ce monothéisme intransigeant.

L'"antisémitisme païen" aurait donc de loin précédé l'antijudaïsme de part chrétienne. Nous en voulons pour preuve les premières attestations de "pogroms" à Alexandrie (massacres, séquestrations, spoliations, tortures, viols, profanations cultuelles) datant de 38, et celui de 44 pendant deux mois, subis après le passage d'Agrippa Ier en route vers son trône. La population romaine, grecque et macédonienne polythéiste en étant l'auteur... cf. Philo d’Alexandrie, Contre Flaccus (chapitres 10‑12) & Josèphe, Antiquités judaïques XIX
-Les anachronismes permettent de mieux cerner le sens des évènements-

Premiers "pogroms" attestés - 38 et 44 - Alexandrie - Egypte romaine

 

  • ANNEXE - Patronymes levantins (ethnonymiques et toponymiques) arabisés

Les noms de famille -et les prénoms- ont de la mémoire. Indicateur des origines, écho ethnique des vagues migratoires (du XIVe au XXème siècle) - Pour lors, nous n'avons pas réussi à trouver la nusba de el-filistin. Nous serions reconnaissant de bien vouloir nous la signaler, le cas échéant, et sa source en commentaires.

Système patronymique mixte, ethnonymique pure et toponymique arabisé

al-Dimashqī, al-Miṣrī, al-Maghribī) - (réf. notamment enregistrement UNWRA)
al-Muhājirī (المهاجري) = l’émigré (familles issues de migrations collectives)

Sandjak de Beyrouth et Afrique du Nord - ex. Gharda Karmi (كرمي)

Gharda (rare)

Généralement interprété en dérivé toponymique de Ghardaïa (غرداية), oasis principale de la vallée du M’zab, fondée par les Mozabites (ibadites berbères) au XIᵉ siècle. Probablement forme féminisée ou abrégée de Ghardaïa, signifiant littéralement, celle de Ghardaïa.

  • غردة (Ghardah ou Gharda), structure consonantique gh–r–d, sans racine attestée porteuse d’un sens commun

  • N'étant ni prénom coranique ni un nom à sens religieux.

  • Plutôt du nom propre régional, typique du Maghreb central.

al-Karmī pour dire le natif du Karm ou la vigne, le généreux, noble. Hypothèse antérieure de l'hébreu : Karmi (כַּרְמִי – Karmí) est un nom biblique attesté dans la Bible hébraïque, dérivé de כרם – kerem, vigne ou verger. Le suffixe -i indique l’appartenance : Karmi = [homme] de la vigne, vigneron. Egalement, nom propre masculin biblique :
"Karmi, fils de Zabdi, de la tribu de Juda » (Livre de Josué 7:1)"
al-Karmī (الكرمي) = originaire de Karm - Hypothèse postérieure, à partir du VIIè
Karm (كرم) désigne al-Karm près de Tulkarem, ou Karm al-Louz au Liban

Arabie 

al-Yamanī : établies à Ramallah et dans le camp de réfugiés de Al-Jalazun
al-Ḥijāzī : du Hedjaz (Médine, La Mecque), établies à Gaza et dans le camp de réfugiés de Al-Maghazi
al-Naǧdī (النجدي) = du Najd (Arabie centrale)
al-ʿAsīrī (العسيري) = du ʿAsīr (sud-ouest Arabie)
al-Baḥraynī, al-Qaṭarī, al-ʿUmānī = du Golfe (rares mais attestés chez les migrants)
al-ʿAmmānī (العمّاني) : d'Amman, établies à Hébron et camp unwra de Balata

Autres

al-Shāmī (الشامي) = du Bilād al-Shām (Le Levant : Syrie, Liban, Jordanie)
al-Dimashqī (الدمشقي) : de Damas, établies dans des villes comme Jérusalem et Naplouse
al-Ḥalabī (الحلبي) : d'Alep, présentes à Gaza et dans le nord de Judée
al-Ḥimsī (الحمصي) : de Homs, établies dans des villes comme Jénine et Naplouse
al-Bayrūtī (البيروتي) : de Beyrouth, Ramallah et en camps unwra de Shatila
al-Lubnānī (اللبناني) = du Liban
al-Ṣaydāwī (الصيداوي) = de Saïda
al-Ḥawrānī (الحوراني) : du Hauran (sud de la Syrie), présentes à Naplouse et camp unwra de Dheisheh
al-Turābulsī (الطرابلسي) : « de Tripoli » (Liban ou Libye), établies à Gaza et camp Ain al-Hilweh
al-ʿIrāqī : d'Irak, établies à Naplouse et dans le camp unwra de Al-Fawwar
al-Baghdādī : de Bagdad, présentes à Gaza et dans le camp unwra de Al-Maghazi
al-Tikrītī : de Tikrit, établies à Ramallah et dans le camp unwra de Al-Jalazu

al-Miṣrī (المصري) : d'Égypte, établies à Gaza et dans le camp unwra de Nuseirat
al-Qāhirī (القاهري) : du Caire, présentes à Ramallah et dans le camp unwra de Al-Bureij.
al-Ṣaʿīdī (الصعيدي) : du Sa'id » (haute Égypte), établies à Hébron et dans le camp unwra de Khan Younis surnames.behindthename.com+2FamilyEducation+
al-Iskandarānī (الإسكندراني) = d’Alexandrie

al-Sudānī (السوداني) = du Soudan, utilisé également en désignation des Africains noirs
al-Ḥabashī (الحبشي) = l’Abyssin (Éthiopie, Érythrée)

al-Maghribī : établies à Gaza et dans le camp unwra de Al-Shati
al-Kabīlī (الكبلي) : Kabyle
al-Tuwaregī (التوارقي) : Touareg
al-Shawī (الشاوي) : des Aurès, Chaoui Wikipédia+1
al-Jazāʾirī (الجزائري) = de l’Algérie
al-Murrākushī (المراكشي) = de Marrakech
al-Tūnisī / al-Jazāʾirī / al-Libyī = de Tunisie, Algérie, Libye (rare mais attesté)

al-Tūrkī : établies à Gaza et dans le camp unwra de Al-Bureij FamilySearch+12ResearchGate+12Wikipédia+12
al-ʿUthmānī : de l'Empire ottoman, présentes à Ramallah et dans le camp unwra de Dheisheh Bibliothèque FES+1

al-Sharkasī : établies à Ramallah et dans le camp unwra de Al-Am'ari Originaires d'Arménie

al-Armanī : établies à Jérusalem-Est et dans le camp unwra de Deheisheh
ResearchGate+2Wikipédia+2 
al-Kurdī (الكردي) = le Kurde

al-Rūmī : établies à Gaza et dans le camp unwra de Al-Nuseirat - le Romain, les Roumi, chrétiens byzantins, grecs, balkaniques -de l'Empire ottoman européen (Roumélie, Balkans islamisés)
al-Faransī (الفرنسي), al-Ifrenjī (الإفرنجي) = le Franc/Européen latin (Croisés)
al-Bosnī (البوسني), le Bosniaque
al-Albānī (الألباني), l’Albanais
al-Bulgārī (البلغاري), Bulgares, Macédoniens, Serbes, Thraces et Juifs islamisés -Jérusalem, Jaffa, Haïfa, Safed (XIIᵉ siècle–XIVᵉ- XVᵉ siècles, puis XIXᵉ)
al-Salūnī / al-Salūnīkī (الصالوني / الصالونيكي) : de Rumélie ottomane, Salonique, juifs ou migrants balkaniques

A propos d'immigration d'Egypte

Le patronyme al-Masrī est apparu dès l’époque mamelouke comme indicateur d’origine égyptienne.
La famine de 1783-84 est une rupture majeure : migrations de survie vers le Levant.
La conquête d’Ibrāhīm Pacha (1831-1840) est la vague la mieux quantifiée (≈ 25 000-30 000 migrants égyptiens).
Le Mandat britannique voit encore des arrivées de travailleurs égyptiens, bien que moins massives.


- Origine juive (conversions)

Basiques ethnoblog SAF
& Groupe 2011 Pour la reconnaissance des féminicides en droit

Campagne 2011 - Synthèse ¡Féminicides!

Loi

Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires. Charles de Secondat, dit Montesquieu, 1748 Photographie Vladimir Trunoff http...