Fiche synthétique
1917-1948 - Processus de formation d'un proto état moderne
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1914 - L'ENTENTE Britannia (dr.), Marianne (g.), Mare Rússia (centre), Allégories de l'Empire britannique, de la République française et de l'Empire russe, Affiche russe |
A - Colonies turques au Levant
"L'effet durable de cette campagne fut la partition de l'Empire ottoman , la France obtenant le mandat sur la Syrie et le Liban, tandis que l'Empire britannique obtenait des mandats sur la Mésopotamie et la Palestine. La République de Turquie naquit en 1923 après la fin de l' Empire ottoman lors de la guerre d'indépendance turque . Les mandats européens prirent fin avec la formation du Royaume d'Irak en 1932, de la République du Liban en 1943, de l' État d'Israël en 1948, et du Royaume hachémite de Transjordanie et de la République arabe syrienne en 1946." Wikipedia Campagne du Sinaï et de la Palestine (catalan traduit)
A - Engagements explicites de la Triple Entente et SDN* - Palestine mandataire (1917-1922)
*SDN - Société des Nations
1. Synthèse des engagements de la Triple Entente
Ces lettres confirmées par les Accords de San Remo (1920), le Traité de Sèvres (1920), et le Mandat confié par la SDN à la Grande-Bretagne (1920/1922) établissent une base juridique internationale claire pour la reconnaissance d’un Foyer national juif en Palestine sous souveraineté des Alliés victorieux, et autorisent l'immigration juive légale jusqu'à sa fin, soit 1948 lorsque la Couronne anglicane s'en défait. -En effet, sa clôture n'intervient pas à l'édification de l'ONU en 1945/46 car aucune autre autorité de tutelle n'aura été érigée en concordance aux article 75 et 80.2. Lettre Cambon (12 mars 1917)
Lettre adressée par Jules Cambon, représentant du ministère français des Affaires étrangères, à Lord Rothschild, exprimant le soutien de la France au projet britannique de création d’un Foyer national juif en Palestine.
Source : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9604867q/f7.image
3. Lettre Pichon (31 mai 1917)
Lettre de Stephen Pichon, ministre français des Affaires étrangères, confirmant le soutien officiel de la France à la Déclaration Balfour et au principe du Foyer national juif en Palestine, à Nahum Sokolow,
Source : Archives diplomatiques françaises, Quai d'Orsay (consultables en bibliothèque)
4. Lettre Sonnino (21 juin 1917)
Lettre d'appui du ministre italien des Affaires étrangères, Sidney Sonnino, confirmant la position italienne alignée sur celle du Royaume-Uni et de la France concernant le futur Foyer national juif en Palestine prise par la Triple Entente à l'Empire turc de la Triplice
Source :
https://www.esteri.it/mae/it/ministero/archivi/storico-diplomatico.html
5. Lettre Balfour, dite Déclaration Balfour (2 novembre 1917)
Source : https://www.bl.uk/collection-items/balfour-declaration
6. Télégramme Churchill, 21 mars 1921 - Création de la frontière de l'Emirat, Palestine orientale musulmane exclusive avec la Palestine occidentale juive non exclusive
La soustraction et séparation ourdies par Winston Churchill en 1921 de l'Emirat de Transjordanie confié au fils d'Hussein ibn Ali du Hedjaz permet déjà de suivre précisément la frontière de la Palestine mandataire occidentale de l'Etat des Juifs pressenti.7. Références complémentaires
-
Accord Fayçal-Weizmann (3 janvier 1919) :
https://en.wikisource.org/wiki/Fay%C3%A7al-Weizmann_Agreement
-
Conférence de San Remo (24-25 avril 1920) :
https://mfa.gov.il/mfa/aboutisrael/maps/pages/san%20remo%20conference%20-%201920.aspx
-
Traité de Sèvres (10 août 1920) :
https://avalon.law.yale.edu/20th_century/sevres.asp
- Mandat
pour la Palestine (24 juillet 1922) :
https://avalon.law.yale.edu/20th_century/palmanda.asp
- "Reconnaissant les aspirations du peuple juif en ce qui concerne la Palestine et ses droits historiques, le gouvernement britannique a fait la célèbre Déclaration du 2 novembre 1917. Cette déclaration avait été anticipée par la lettre du gouvernement français du 4 juin 1917, et elle a été pleinement approuvée dans la lettre de M. Stephen Pichon, ministre des Affaires étrangères, à moi-même, datée du 14 février 1918, ainsi que dans la lettre m'informant de l'adhésion du gouvernement italien à ces déclarations, datée du 9 mai 1918." in chapitre sur "Le sionisme et la guerre." Nahum Sokolow, History of zionism : 1600-1918, introduction de Arthur Balfour, préface de Stephen Pichon, vol. 1 et 2, Londres, Longmans, 1919 (lire en ligne : volume 1 et volume 2)- Conférence du Caire (mars 1921) : Présidée par Churchill, elle a été déterminante dans la réorganisation politique du Moyen-Orient post-ottoman. Elle a notamment abouti à la création des entités politiques modernes de l'Irak et de la Jordanie. Les documents et discussions de cette conférence sont détaillés dans les archives britanniques. Winston Churchill – "Colonial Secretary, 1921–22" International Churchill Society
B - EFFACEMENT DE CADRE JURIDIQUE INTERNATIONAL
Les milieux post-coloniaux ou tiers-mondistes — évacuent ou minimisent sciemment le cadre juridique international issu de la victoire alliée de 1918, en présentant la création du Foyer national juif en Palestine mandataire en "accident historique" ou injustice coloniale, au lieu de la replacer dans le contexte des traités de paix signés avec les puissances vaincues (Empire ottoman et Empire allemand) et des engagements explicites de la Triple Entente.
Pourquoi ce glissement est problématique :
- Omission du droit international en vigueur :
"Escadre françaiseCroiseur protégé D'Entrecasteaux dans le Grand Lac Amerhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_du_Sina%C3%AF_et_de_la_Palestine
Garde-côtes Le Requin à Ismaïlia puis dans le lac Timsah
Escadrille d'hydravions basée à Port-Saïd"
2. Réécriture idéologique :gQualifier cela "d’accident" ou de simple produit du "colonialisme" efface la participation arabe-hachémite, l'approbation initiale de dirigeants comme Fayçal, et le statut légalement reconnu du mandat. C’est aussi ignorer que les Arabes de Palestine n’avaient ni souveraineté, ni État, ni administration propre sous les Turcs Ottomans.
3. Approche anachronique :
Certains critiques utilisent les catégories modernes (droits des peuples autochtones, décolonisation) pour juger une situation née du monde d’après 1918, en effaçant délibérément que la Palestine ottomane était avant tout une province turque, non un pays arabe indépendant, et qu’il n’existait aucun État arabe de Palestine à défendre ou à "coloniser".
En résumé :
La souveraineté sur la Palestine après 1918 revient aux puissances alliées victorieuses, dans le cadre des traités internationaux, non à l’ancien occupant turc, ni à une entité arabe inexistante.
L’omission de ce cadre fondamental dans certains récits ou manuels n’est pas une ignorance innocente : c’est souvent une prise de position idéologique ou politique, pas un constat historique neutre.
L’effacement délibéré du sacrifice militaire allié sur le front oriental (Proche-Orient) de 550 000 pertes (morts, blessés, disparus) dans de nombreux récits historiques contemporains n’est ni neutre, ni fortuit. Cet effacement sert plusieurs objectifs — souvent idéologiques — dont voici les principales finalités :
1. Déconstruction de la légitimité occidentale et sioniste
En niant que la victoire militaire de la Triple Entente (France, Royaume-Uni, Italie) ait établi un ordre juridique nouveau dans l’ancien empire ottoman, ces milieux effacent les fondements du Foyer national juif et de la présence occidentale légale dans la région.
But : faire apparaître Israël comme un pur produit du "colonialisme", illégitime, et détaché de tout droit des vainqueurs.
Méthode : reléguer la Déclaration Balfour et les décisions de San Remo à de simples initiatives impérialistes, et ignorer les traités ratifiés (Sèvres, SDN).
2. Glorification postérieure d’un nationalisme arabe unifié et homogène
Pour imposer l’idée d’un peuple arabe "spolié", l'on gomme la diversité réelle des allégeances arabes (fayçalienne, ottomanophile, bédouine, etc.), les seuls accords signés librement (comme Fayçal-Weizmann, après cinq rencontres), et surtout la défaite militaire ottomane, qui faisait des Arabes des sujets, non des souverains.
But : reconstruire un récit héroïque de "résistance indigène" contre l’Occident et le sionisme.
Conséquence :
- Soldats alliés — y compris des Juifs, Nord-Africains, Australiens, NéoZélandais, Indiens, Français, Italiens, Britanniques — sont effacés de la mémoire.
- Ethnies arabisées et islamisées ne sont pas consultées, absorbées par l'héroïsation arabe
- Illusion renforcée de souveraineté arabe sur les terres publiques (96 %) en 1918, créateur de nationalisme arabe palestinien de Grande Arabie se substituant au nationalisme syrien premier de Grande Syrie
- Désinformation, en particulier des Juifs européens par leur supposé soutien britannique, qui prennent les Palestins pour des Arabes, ignorent que les titres de propriété (env 4 % sont libellés en turc de script arabe) ne sont pas arabes -devant les Européens, la confusion sur la prétextée propriété et souveraineté arabe se trouve également cimentée par leur l'usage des diverses ethnies présentes du langage véhiculaire de dialecte arabophone levantin (syriolibanais, langue des caravaniers, nomades et semi-sédentaires), ce qui entretient l'arabisation mise en route par la Couronne anglicane au détriment des ethnies peu à peu invisibilisées et ignorées-
- Permission de toutes accusations calomnieuses contre les Juifs coupables d'avoir initié et voulu le conflit, de leur colonialisme, de leur illégitimité ethnique (ultérieurement renforcement par la thèse Khazar), de vol de la terre, avec pour effet l'emballement de l'antisémitisme (antijudaïque et antisioniste conjugué)
3. Révolution par le bas : alignement sur des doctrines subversives
Certains milieux, notamment d’obédience marxiste, islamo-nationaliste ou tiers-mondiste, considèrent les victoires européennes comme des obstacles à une "libération" post-coloniale globale.
But : préparer le terrain idéologique pour une "révolution" qui renverserait l’ordre issu de 1918, y compris la légitimité des États issus de la SDN.
Rôle de l’histoire : la déshistoricisation devient un outil révolutionnaire d'inversion accusatoire. Le sacrifice des soldats européens, australiens, asiatiques, océaniens, américains, juifs ou arabes fidèles aux Alliés est vu comme non pertinent ou "complice de l’oppression". Tous les vétérans de héros, présentés en suppôts de l'oppression....
Conclusion
Ce silence autour des fronts de Palestine, Syrie, Mésopotamie, où sont morts des dizaines de milliers de soldats alliés, est stratégique. Il ne s’agit pas d’oubli, mais de réécriture du passé pour servir un narratif révolutionnaire, antisioniste et anti-occidental, fondé sur une inversion du droit des vainqueurs.
C - CONSEQUENCES DE LA DESHISTORICISATION - ONU versus SDN en 1948
Aucunes résolutions, adoptées en 1948 ou ultérieurement, ne condamnent
l’attaque du 15 mai 1948 lancée par la Légion arabe (Transjordanie) et d’autres armées arabes, notamment égyptienne, contre l’État d’Israël nouvellement proclamé légalement
la persécution et l’expulsion des Juifs et Israéliens des zones conquises par les armées de la Ligue arabe (Judée-Samarie, Jérusalem-Est, Bande de Gaza),
l’occupation de ces territoires par les forces arabes entre 1948 et 1967,
les pressions diverses, persécutions, massacres, viols, pillages, spoliations, expulsions des pays musulmans MENA initiés avant 1948 puis multipliés, atteignant près du million de Juifs réfugiés sans statut, dont 70 % à charge d'Israël sans soutien UNHCR ou UNWRA, et jamais dédommagés par les pays dits arabes.
Contexte historique :
15 mai 1948 : le lendemain de la déclaration d’indépendance d’Israël, cinq armées (Égypte, Transjordanie, Syrie, Liban, Irak) l’attaquent. La Légion arabe de Transjordanie (formée et commandée par des officiers britanniques depuis 1919) occupe la Judée-Samarie, Jérusalem-Est (y compris la Vieille Ville), et expulse les Juifs des quartiers juifs historiques.
Aucune résolution de l'ONU n'utilise le langage de "condamnation" à l’encontre des agresseurs arabo musulmans. Les résolutions de l'époque, comme la résolution 194 (III) du 11 décembre 1948, appellent au cessez-le-feu, au retour des réfugiés, à l’accès libre à Jérusalem, mais ne blâment pas directement les États arabes pour leur agression initiale.
A ce jour et tout comme d'autres en MENA / MOAN n'ont pas été dédommagées. L'@Obs_JRPA réclame leur reconnaissance.
Faits omis en débats :
En 1948, les quartiers juifs de Jérusalem-Est (y compris le quartier juif de la Vieille Ville) ont été nettoyés de leurs habitants, les synagogues détruites ou profanées.
Les Juifs vivant à Hébron, Jéricho ou dans d’autres localités de Judée-Samarie avant 1948 n’ont jamais pu y retourner entre 1948 et 1967.
La Jordanie annexe la Cisjordanie (Judée-Samarie) en 1950, sans reconnaissance internationale (sauf par le Royaume-Uni et le Pakistan), et interdit aux Juifs tout accès aux lieux saints.
Textes présents mais non appliqués aux Juifs réfugiés des MENA (compris Turquie, Ethiopie, Jordanie)
"Dans tous les accords internationaux multilatéraux et bilatéraux (Résolution 242 de l’ONU, Conférence de Madrid, Accords de paix entre Israël et l’Égypte, Feuille de route vers la paix), il y a une référence générale aux « réfugiés » et inclut la reconnaissance de tous les réfugiés de l’Est de la même manière – qu’ils soient Juifs ou Arabes."
Pourquoi aucune condamnation ?
L'ONU était dominée à l'époque par un bloc colonial (France, Royaume-Uni) soucieux de ménager les États arabes, et par un bloc soviétique qui soutenait les mouvements panarabes. De plus, les pays arabes refusaient toute reconnaissance d’Israël.
A savoir - RÉSOLUTIONS CLÉS DE L'ONU (1947–1949)
1. Résolution 181 (II) — 29 novembre 1947
Objet : Partage de la Palestine sous mandat britannique
Texte : Prévoit la création de deux États (un juif, un arabe) et un corpus separatum pour Jérusalem.
Conséquence : Acceptée par l’Agence juive, rejetée par tous les États arabes
Remarque : Le rejet arabe a rendu son application impossible.
2. Résolution 186 (S-2) — 14 mai 1948
Objet : Nomination d’un médiateur de l’ONU en Palestine
Texte : Appelle à un cessez-le-feu général mais n’attribue aucune responsabilité
Remarque : Adoptée le jour de la proclamation d’Israël et la veille de l’invasion arabo musulmane
3. Résolution 194 (III) — 11 décembre 1948
Objet : Réfugiés, Jérusalem, médiation.
Texte :
Appelle au retour des réfugiés qui désirent vivre en paix, ou à une compensation
Recommande l’internationalisation de Jérusalem
Crée la Commission de conciliation des Nations unies pour la Palestine (CCNUP)
Remarque :
Ne mentionne jamais les réfugiés juifs expulsés du monde arabe
Ne condamne ni l'invasion ni l’expulsion des Juifs de Jérusalem-Est, Hébron, etc.
La clause sur les réfugiés arabes est non contraignante, et conditionnée au "vivre en paix"
4. Résolution 273 (III) — 11 mai 1949
Objet : Admission d’Israël à l’ONU
Texte : Israël est admis en tant que membre après avoir déclaré accepter les obligations de la Charte et des résolutions précédentes (notamment 194)
Remarque :
Ne conditionne pas l’adhésion à un retour immédiat des réfugiés
Les États arabes votent majoritairement contre l’admission d’Israël
5. Résolutions 62 à 73 (1948–1949)
Objet : Armistices, cessez-le-feu, médiation.
Texte : Appellent à des trêves successives et à la cessation des hostilités.
Remarque :
Jamais de condamnation de l’agression arabo musulmane, pourtant ouverte et coordonnée
Vocabulaire généraliste, "toutes les parties", "hostilités"
TERMES MANQUANTS
Aucune résolution ne condamne l’invasion du 15 mai 1948 par la Jordanie, l’Égypte, la Syrie, l’Irak et le Liban.
Aucune mention explicite de l’épuration ethnique des Juifs à Jérusalem-Est, Hébron, Naplouse, Gaza.
Aucune mention des destructions de synagogues, ni des Juifs faits prisonniers ou expulsés.
Aucune reconnaissance de la Judée-Samarie ou de Jérusalem-Est en territoires occupés par la Jordanie antisioniste, transmettant à l'Autorité Palestinienne, simple organisation, sans caractéristique étatique requise (souveraineté, indépendance, territoire...)
Usage abusif du terme Arabe pour parler de tous les habitants des ex-colonies turques, dont seul le Hedjaz était effectivement de précédente souveraineté arabe historique. De fait, l'usage inapproprié épure culturellement toutes autres ethnies soumises et islamisées par les Turcs auparavant (VIIe- au-delà la guerre de 14/18, alors que très diverses tout particulièrement en Palestine mandataire occidentale.
Conclusion
Entre 1947 et 1949, l’ONU :
Reconnaît théoriquement deux États, mais tolère de facto la guerre arabe contre Israël.
Ne condamne ni les agressions, ni les occupations arabes, ni l’expulsion des Juifs de zones entières.
Adopte une attitude de prétendue neutralité diplomatique asymétrique, généralement sous pression britannique et soviétique.
"...Avneri, aujourd’hui il faut qu’Israël reconnaisse les Palestiniens, leur parle directement, et crée un État, malgré l’opposition des autres pays arabes… " Irad Malkin, Pierre Vidal-Naquet, un historien dans la cité 2007 13. Israël et Pierre Vidal-Naquet, p.199-218
Elle doit permettre, de plus, d'examiner lucidement les accusations constantes de la propagande islamiste, notamment entre autres branches sectaires de la Confrérie des Frères musulmans, occupée à plein temps à détruire la réputation du seul état du Levant qui ne soit pas sous charia.
Christine GamitaActualisée et réagencée par IA Chat GPT en 2025
Bibliographie complémentaire
Revue du Monde musulman. Welt des Islams - 15 mars 1915 Koloniale Rundschau - 1914Presse turque de l'époque, reproduit d'après Rhétoré, Les chrétiens aux bêtes. Les éditions de Cerf, 2005
A. Engagements explicites de la Triple Entente et de la SDN (1917–1922)
Sources primaires
-
Lettre Cambon à Lord Rothschild (12 mars 1917)
Lettre du représentant du ministère français des Affaires étrangères exprimant le soutien de la France au projet britannique de création d’un Foyer national juif en Palestine.
Source : Gallica – BnF -
Lettre Pichon à Nahum Sokolow (31 mai 1917)
Lettre du ministre français des Affaires étrangères confirmant le soutien officiel de la France à la Déclaration Balfour et au principe du Foyer national juif en Palestine.
Source : Archives diplomatiques françaises, Quai d'Orsay (consultables en bibliothèque) -
Lettre Sonnino (21 juin 1917)
Lettre du ministre italien des Affaires étrangères confirmant la position italienne alignée sur celle du Royaume-Uni et de la France concernant le futur Foyer national juif en Palestine.
Source : Archives diplomatiques italiennes -
Déclaration Balfour (2 novembre 1917)
Lettre du ministre britannique des Affaires étrangères exprimant le soutien du gouvernement britannique à l'établissement d'un Foyer national pour le peuple juif en Palestine.
Source : British Library -
Accord Fayçal-Weizmann (3 janvier 1919)
Accord entre l'Émir Fayçal et Chaim Weizmann sur la coopération entre Arabes et Juifs pour le développement de la Palestine.
Source : Wikisource -
Conférence de San Remo (24–25 avril 1920)
Conférence internationale déterminant l'attribution des mandats sur les territoires ottomans, incluant la Palestine.
Source : Ministère des Affaires étrangères d'Israël -
Traité de Sèvres (10 août 1920)
Traité de paix entre les Alliés et l'Empire ottoman, prévoyant notamment la mise en place de mandats sur les territoires arabes.
Source : Avalon Project – Yale Law School -
Mandat pour la Palestine (24 juillet 1922)
Document officiel de la Société des Nations confiant à la Grande-Bretagne le mandat sur la Palestine, avec pour mission d'établir un Foyer national juif.
Source : Avalon Project – Yale Law School
Frontière tracée en 1921/1923 de la Palestine mandataire orientale soustraite du proto état des Juifs de 1920, pour mandat distinct sur l'Emirat de Transjordanie
B. Effacement du cadre juridique international
Articles et analyses
-
Kramer, Martin. The Forgotten Truth about the Balfour Declaration.
Analyse du contexte diplomatique de la Déclaration Balfour et des soutiens internationaux obtenus par les leaders sionistes. -
Romeo, Lisa. Il y a 100 ans, le 10 août 1920, le Traité de Sèvres était signé.
Article analysant les implications du Traité de Sèvres sur le Proche-Orient.
Source : Les Clés du Moyen-Orient -
Conférence de San Remo – Centenaire.
Analyse des décisions prises lors de la Conférence de San Remo concernant la Palestine.
Source : CAPE de Jérusalem
C. Conséquences de la déshistoricisation – ONU versus SDN en 1948
Résolutions clés de l'ONU (1947–1949)
-
Résolution 181 (II) – 29 novembre 1947
Plan de partage de la Palestine prévoyant la création de deux États, un juif et un arabe. -
Résolution 186 (S-2) – 14 mai 1948
Nomination d’un médiateur de l’ONU en Palestine. -
Résolution 194 (III) – 11 décembre 1948
Appelle au retour des réfugiés et à l’internationalisation de Jérusalem. -
Résolution 273 (III) – 11 mai 1949
Admission d’Israël en tant que membre de l’ONU. -
Résolutions 62 à 73 (1948–1949)
Appels à des trêves successives et à la cessation des hostilités.
Ouvrages et articles complémentaires
-
Avineri, Shlomo. The Making of Modern Zionism: The Intellectual Origins of the Jewish State.
Analyse des fondements intellectuels du sionisme et de la création de l'État d'Israël. -
Kramer, Martin. The Forgotten Truth about the Balfour Declaration.
Analyse du contexte diplomatique de la Déclaration Balfour et des soutiens internationaux obtenus par les leaders sionistes.
ANNEXE - Point sur la souveraineté arabe
Omeyyades (661–750) — capitale à Damas
Abbassides (750–969) — capitale à Bagdad
Fatimides (chiites, d’origine berbère mais arabisés) — 969–1071, capitale au Caire
Omeyyades (661–750) — capitale à Damas
Abbassides (750–969) — capitale à Bagdad
Fatimides (chiites, d’origine berbère mais arabisés) — 969–1071, capitale au Caire
Pendant ces trois dynasties, la Palestine est gouvernée par des gouverneurs arabes, dans des administrations arabo-musulmanes
634 à 1071, soit environ 437 ans- Durée approximative de règne arabe continu
Diverses souverainetés suivantes jusqu'en 1517, prise de pouvoir ottoman
1. Seldjoukides (1071–1098) — Turcs sunnites
D'origine turque oghouze, ils s'emparent du Levant par leur victoire à Manzikert (1071) contre les Byzantins (Romains d'Orient)
La région devient un territoire disputé entre différentes branches des Seldjoukides
Pouvoir fragile, peu structuré localement
D'origine turque oghouze, ils s'emparent du Levant par leur victoire à Manzikert (1071) contre les Byzantins (Romains d'Orient)
La région devient un territoire disputé entre différentes branches des Seldjoukides
Pouvoir fragile, peu structuré localement
Durée approximative : ~27 ans
2. États latins d’Orient (1099–1187)
Le royaume latin de Jérusalem est fondé après la prise de Jérusalem en 1099 lors de la première croisade
La Palestine (Jérusalem, Jaffa, Acre, Bethléem) sous domination chrétienne européenne, avec une administration féodale de type franc
Le royaume latin de Jérusalem est fondé après la prise de Jérusalem en 1099 lors de la première croisade
La Palestine (Jérusalem, Jaffa, Acre, Bethléem) sous domination chrétienne européenne, avec une administration féodale de type franc
Durée du royaume de Jérusalem : 88 ans de règne effectif (1099–1187)
3. Ayyoubides (1187–1250) — Kurdes arabisés, dynastie de Saladin
Saladin (Salah ad-Din, Kurde) reprend aux Royaumes francs Jérusalem en 1187 après la bataille de Hattin, laisse accès aux pélerins chrétiens, permet le retour des Juifs et purifie les lieux musulmans à l'eau de rose
La dynastie Ayyoubide contrôle la Palestine dans une logique islamique mais avec une élite d’origine kurde arabisée
Organisation relativement décentralisée
Saladin (Salah ad-Din, Kurde) reprend aux Royaumes francs Jérusalem en 1187 après la bataille de Hattin, laisse accès aux pélerins chrétiens, permet le retour des Juifs et purifie les lieux musulmans à l'eau de rose
La dynastie Ayyoubide contrôle la Palestine dans une logique islamique mais avec une élite d’origine kurde arabisée
Organisation relativement décentralisée
Durée approximative : 63 ans
4. Mamelouks (1250–1516) — Esclaves militaires turcs et circassiens
D'abord d'origine turque (bahrites), puis circassienne (burjites)
Puissante administration centralisée basée au Caire
Les mamelouks reconquièrent Acre en 1291, mettant fin définitivement à l’implantation franque
La région palestinienne devient un district du sultanat mamelouk d'Égypte
D'abord d'origine turque (bahrites), puis circassienne (burjites)
Puissante administration centralisée basée au Caire
Les mamelouks reconquièrent Acre en 1291, mettant fin définitivement à l’implantation franque
La région palestinienne devient un district du sultanat mamelouk d'Égypte
Durée : ~266 ans (Premier contrôle militaire dès 1247 – domination complète jusqu'à la conquête ottomane en 1516)
Résumé synthétique : souverains non arabes sur la Palestine (1071–1517)
Période Puissance dominante Origine ethnique/culturelle Capitale régionale ou impériale 1071–1098 Seldjoukides Turcs sunnites Damas, puis Bagdad 1099–1187 Croisés Européens (latins, francs) Jérusalem 1187–1250 Ayyoubides Kurdes arabisés Le Caire, Damas 1250–1516 Mamelouks Turcs puis Circassiens Le Caire
Période | Puissance dominante | Origine ethnique/culturelle | Capitale régionale ou impériale |
---|---|---|---|
1071–1098 | Seldjoukides | Turcs sunnites | Damas, puis Bagdad |
1099–1187 | Croisés | Européens (latins, francs) | Jérusalem |
1187–1250 | Ayyoubides | Kurdes arabisés | Le Caire, Damas |
1250–1516 | Mamelouks | Turcs puis Circassiens | Le Caire |
Pendant 446 ans, la région reste sous le contrôle d’élites étrangères non arabes, bien que l’arabisation culturelle et religieuse du pays se poursuive (notamment via l’islam et la langue véhiculaire des dialectes arabophones.
Illustration
Affiche russe de 1914. L'inscription supérieure indique « concorde ». On y voit les personnifications féminines de la France, de la Russie et de la Grande-Bretagne, alliées de la « Triple Entente » lors de la Première Guerre mondiale. Au centre, la Russie brandit une croix orthodoxe (symbole de foi), Britannia à droite avec une ancre (faisant référence à la marine britannique, mais aussi symbole traditionnel d'espoir) et Marianne à gauche avec un cœur (symbole de charité/amour, probablement en référence à la basilique du Sacré-Cœur récemment achevée ) – « foi, espérance et charité » étant les trois vertus du célèbre passage biblique 1 Corinthiens 13:13. À l'arrière-plan, une scène de bataille, avec des hommes se battant avec des fusils et des épées, certains à cheval. Au-dessus, un obus explose, un avion des premiers temps et un dirigeable. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Triple_Entente.jpg
Traduction de la légende (de gauche à droite) :
Любовь. ФРАНЦИЯ
— Я за правду грудь подставлю,
Буду стойко я стоять —
Даже жизнь свою отдавши,
Я врагу не уступать.Amour. FRANCE :
— Je présenterai ma poitrine pour la vérité,
Je tiendrai bon avec fermeté —
Même en donnant ma vie,
Je ne céderai pas à l’ennemi.
Вера. РОССИЯ
— На нас возложена тревожная святая рать:
Мы не допустим безбожия
Свет Христов потоптать!Foi. RUSSIE :
— Une armée sainte et grave nous est confiée :
Nous ne permettrons pas à l’impiété
De fouler aux pieds la lumière du Christ !
Надежда. АНГЛИЯ
— Мы в сраженье, божьей милость,
Веру, правду пронесем;
С нами якорь непоколебный —
Божий будь, с нами завет!Espérance. ANGLETERRE :
— Par la grâce divine dans le combat,
Nous porterons la foi et la vérité ;
Avec nous l’ancre inébranlable —
Que l’alliance de Dieu soit avec nous !
En dessous, sans titre, un quatrain
Передъ грозой враждебныхъ силъ
Въ дни тѣмной скорби, испытаній —
Святои союзъ ихъ въ поль браннѣ
Самъ Богъ съ небесъ благословить.
Devant l’orage des forces hostiles,
Aux jours de sombre affliction, d’épreuves —
Leur sainte alliance sur le champ de bataille
Sera bénie par Dieu lui-même depuis les cieux.
Ce quatrain vient conclure l’affiche dans un ton solennel et sacré, montrant que l’union des trois puissances (France, Russie, Angleterre) est perçue comme une "sainte alliance" justifiée moralement et religieusement contre l’ennemi (sous-entendu : l’Empire allemand et ses alliés).
Il s’agit d’une affiche de propagande russe de la Première Guerre mondiale représentant les puissances de la Triple Entente (France, Russie, Royaume-Uni) sous forme allégorique féminine : Liberté / Amour pour la France, Foi orthodoxe pour la Russie, Espérance et Stabilité pour l’Angleterre (avec l’ancre comme symbole). Le fond montre un champ de bataille avec dirigeable et avions, évoquant la modernité militaire et la guerre totale. Selon Chat GPT
A propos de l'ancre sur laquelle s'appuie l'Angleterre -
"...Parmi les emblèmes héraldiques figure également la croix d'ancre ou croix de joie , une croix conçue en forme d'ancre. Le symbole peut être utilisé pour signifier « un nouveau départ » ou « l’espoir ».
La croix de Merner fait référence à la croix de Sainte Catherine, faisant référence à la manière dont cette sainte s'est sacrifiée (elle a été attachée à une ancre et jetée d'un bateau dans la mer Noire en l'an 102 ).
La croix d'ancre marque parfois les boucliers comme dans le texte auquel se réfèrent les nobles de la classe ermite ou ascétique" https://ar.wikipedia.org/wiki/%D9%85%D8%B1%D8%B3%D8%A7%D8%A9