Fiche synthétique
Point démographique en 14/18
George Grantham Bain Collection/Library of Congress, Porte de Jaffa à Jérusalem, début 20e - à partir de 1915 |
Sur ce cliché centenaire, l'on peut remarquer au premier plan, à gauche un fez turc musulman, à droite, un chapeau et ses papillotes juives. Raccourci de l'époque qui voit au fond la foule variée de toutes origines. Un nombre important d'ethnies différentes reste la caractéristique de cette région.
Cependant, les rapports militaires britanniques se bousculent à les oblitérer par le gentilé d'Arabes sur toutes les ex-colonies tuques, tant d'Afrique du Nord que d'Orient, Proche comme Moyen. Qu'en était-il réellement, il y a centaine d'années à Jérusalem ? Les articles en rafales sur l'Eurovision en Israël attirèrent mon attention sur la démographie de cette ville et lorsque j'effectuai quelques rapides recherches sur Hélène d'Adiabène et les possessions françaises, qui aboutissent également à la présente fiche.
Qu'est-ce qu'il se parle entre hiérosolomytains ? Si les tribus arabes s'unifient à compter du VIIème siècle sous la bannière de Mahomet, c'est aussi là que la langue arabe va s'écrire et se former en langue littérale ou classique, qui n'est ni parlée, ni lue et écrite par Jérusalem au moment de la victoire de la Triple entente (France, Italie, Royaume-Uni et ses dominions), à quelques exceptions près.
Au quotidien, en parallèle les unes des autres, des langues dialectales distinctes de la véhiculaire syriolibanaise, ou levantin, hébreu religieux et moderne, yiddish d'Europe, d'Afrique du Nord, judéo arabes, romaniote, judéo espagnol (Espagne, Portugal, ladino), kurde, arménien, tcherkès et ainsi de suite. Tout ce qui brille n'est pas or et des langues distinctes sont globalement mises en fourre tout au crédit arabe.
Début XXème, l'éveil arabe du Hedjaz musclé dès 1912 par le soutien de l'Empire anglican constitue une réaction face à l'administration turque du Califat, et le lexique turc de même laissera sa trace.
Tout le monde aura remarqué qu'aucune tribu arabe n'est précisément originaire de ces sandjaks de Jérusalem & alii. Peut-être cela a-t-il été une des raisons de l'absence de recensement de "ces étrangers" arabes par les Turcs qui ne considéraient arabe que sa colonie du Hedjaz avec La Mecque et sa langue. De plus, les considérant en fauteurs de troubles impénitents, pilleurs en ghazzu*, refusant culturellement la notion de propriété foncière.
Sur des sources primaires et données fiables (1517–1917), distinguant les recensements administratifs ottomans, les rapports de consuls européens, les récits de voyageurs, et les statistiques religieuses des missions.
Eveil arabe et refus turc du nationalisme arabe
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À partir du XIXe siècle, avec le nahda (renaissance culturelle arabe) et la poussée nationaliste en Syrie et au Hidjaz :
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Des Arabes revendiquent une identité propre, linguistique, historique et ethnique
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Les Ottomans y répondent par une turquisation croissante, surtout après 1908 (CUP / Jeunes-Turcs). Ex. : Sharif Hussein (Chérif de La Mecque), père d'Abdallah et Fayçal, revendique l’unité arabe dès 1915 – refus catégorique de la Sublime Porte
L'Empire ottoman n'enregistra jamais les Arabes en ethnie distincte, du fait également de l'Ummah. La méthode des millets ne discrimine que les groupes religieux -ex-dhimmis chrétiens, juifs, dont des Arabes-, millet musulman au sommet
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1. Recensements ottomans
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Depuis 1928, le turc ouralo-altaïque s'écrit en alphabet turco latin, y compris pour faciliter l'alphabétisation, alors que auparavant en script arabe, qui prête à une première confusion
Sandjaks : la carte montre, en turc ottoman de script arabe, les circonscriptions administratives de Jérusalem, Naplouse (Flavia Neapolis fondé en 72 par les Romains) et Acre (سنجق صفد ; Safed Sancağı) couvrant, y compris Beersheba, Gaza, Jaffa, Jéricho et Hébron en.wikipedia.org+6fr.wikipedia.org+6jerusalemstory.com+6
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Kudüs Sancağı (Sanjak de Jérusalem) et la délimitation de Mutasarriflik de Jérusalem (district autonome depuis 1872) palquest.org+5en.wikipedia.org+5honestreporting.com+5.
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Mutasarriflik de Jérusalem (1872–1917) : district spécial relevant directement de Constantinople, englobant Jérusalem, Beersheba, Gaza, Jaffa et Hébron fr.wikipedia.org+1fr.wikipedia.org+1en.wikipedia.org+6en.wikipedia.org+6jerusalemstory.com+
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Réorganisation administrative : les sandjaks de Naplouse et Acre continuant au nord tandis que Jérusalem constituait un district decolonizepalestine.com+8palquest.org+8fr.wikipedia.org+8.
Titre : Ottoman map of the Jerusalem Sanjak, c. 1900 - Archives : Archives nationales ottomanes (Ottoman National Archives) Wikimedia Commons (domaine public, carte de 1900) midafternoonmap.com+5commons.wikimedia.org+5alamy.com+5
1. Rapports consulaires britanniques et français
James Finn (Consul britannique, 1846–1863)
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Il mentionne en 1854 une population totale de 15 500 personnes
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Juifs : environ 8 000
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Musulmans : environ 4 500
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Chrétiens : environ 3 000
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Source : James Finn, Stirring Times: Records from Jerusalem Consulate (1853–1856), 1878 Texte intégral (vol. I) sur Archive.org Texte intégral (vol. II)
2. Premier recensement officiel (Salnâme de 1871–72 / 1288 H)
Le Salnâme est l’annuaire administratif de l’Empire ottoman. Celui du vilayet de Syrie (incluant Jérusalem comme sandjak autonome) donne des chiffres approximatifs
En 1871-72, Jérusalem compte environ 25 000 habitants, majoritairement juifs
Le Salnâme est l’annuaire administratif de l’Empire ottoman. Celui du vilayet de Syrie (incluant Jérusalem comme sandjak autonome) donne des chiffres approximatifs
En 1871-72, Jérusalem compte environ 25 000 habitants, majoritairement juifs
Numérisation du salnâme de 1288H :
BOA (Ottoman Archives, Istanbul) – Salnâme 1288H
→ chercher Vilayet-i Suriye / Sancak-ı Kudüs
3. Rapports religieux et missions chrétiennes
Latin Patriarchate Statistical Reports (1847–1914)
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Donnent les chiffres pour les catholiques latins et orientaux.
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En 1896, les franciscains estiment
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Juifs : 28 000
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Musulmans : 8 560
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Chrétiens (toutes confessions) : 7 000
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Source : Louis Cheikho (SJ), Annuaire de la Terre Sainte, (revue al-Machriq), accessible via : Bibliothèque orientale, Université Saint-Joseph, Beyrouth
4. Statistiques de voyageurs (tournant 19e–20e)
Henry Kendall, 1914 (représentant britannique)
-
En 1914
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Juifs : 45 000
-
Musulmans : 12 000
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Chrétiens : 15 000
-
Source : Cité in Schölch, Alexander. Jerusalem in the 19th Century Google Books (extrait)
5. Données résumées par les historiens avec références primaires
Yehoshua Ben-Arieh – Jerusalem in the 19th Century: The Old City, 1984
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Historien israélien, base son travail sur
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Salnâme ottomans
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Archives du Patriarcat grec
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Statistiques juives (Hevrah Kaddisha de Jérusalem)
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Soit :
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1839 : 5 000 juifs
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1846 : 7 000 juifs sur 15 000 hab.
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1896 : juifs majoritaires à Jérusalem
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Source : Livre sur Google Books
Synthèse dans des publications avec données primaires citées
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D'après archives ottomanes et européennes
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Pour Jérusalem, détaille les années 1867, 1905, 1914
Accès : Extraits sur JSTOR et Version PDF (via bibliothèques académiques ou WorldCat)
Annexes : cartes et chiffres
Carte démographique de 1914 (Ottoman Census)
-
Prépondérance juive à Jérusalem 1905–1914.
Voir : Census maps reproduced dans Palestine Royal Commission Report, 1937 (Peel Report)
Récapitulatif
Date | ~Estimation totale | Juifs | Musulmans | Chrétiens |
---|---|---|---|---|
1840 | 15 000 | 7 000 | 4 000 | 4 000 |
1870 | 25 000 | 12 000 | 8 000 | 5 000 |
1896 | 43 560 | 28 000 | 8 560 | 7 000 |
1914 | 70 000 | 45 000 | 12 000 | 15 000 |
II - Méthode turque ottomane de recensement
Sous l’Empire ottoman, les recensements organisés par millets, c’est-à-dire par confession, et non par appartenance ethnolinguistique. Les données administratives ne distinguaient pas entre musulmans arabes et turcs, ni entre juifs séfarades, ashkénazes ou mizrahim.
1. Recensements ottomans : classification confessionnelle - millet
Les recensements de 1831, 1881–1882, 1905, et 1914 classent les individus selon :
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leur religion (musulman, chrétien, juif, etc.)
-
leur sexe, parfois leur état matrimonial
-
leur lieu de résidence
-
leur profession ou rang fiscal (dans certains cas)
Aucune mention d’ethnicité ou de langue
Registre de 1905 (BOA, recensement du Sandjak de Jérusalem, NFS.d..2184/1)
Repris en partie dans : Karpat, K. H. Ottoman Population 1830–1914 (1985), chap. 2 et 5. Aperçu sur Google Books
2. Ébauches de recensements linguistiques – cas exceptionnels
Bien qu’ils ne soient pas généralisés,:
-
des enquêtes linguistiques locales réalisées par des consuls ou des orientalistes
-
des rapports du Patriarcat grec ou du Patriarcat latin mentionnant les langues parlées (ex. : grec, arabe, ladino, judéo-arabe, etc.)
Rapport de 1898 du Père Barnabé Meistermann, mission franciscaine :
"Les juifs de Jérusalem se répartissent en deux grandes familles linguistiques : les Séfarades, parlant l'espagnol ou l’arabe, et les Ashkénazes, parlant le yiddish ou l’allemand." Cité dans : Lagrange, École biblique de Jérusalem (1900)
Remarque - Langue dialectale du ladino prise par facilité pour arabe ?
3. Cartes ethno-confessionnelles de l’administration mandataire (1922–1931)
Mixant Arabe et musulman -Faisant de tout musulman un Arabe, le recensement britannique de 1922
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Religion
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Langue maternelle
-
Nationalité déclarée (citoyenneté ottomane résiduelle, ou autre)
Cependant, une note jointe indique une estimation des Arabes (72 898), non comprises en catégorie "musulmans" et "chrétiens" - La classification polythéiste n'existe pas-
Source directe : Palestine Census of 1922, Government of Palestine PDF complet in – Israel State Archives
4. Études dérivées avec estimations ethniques rétrospectives
Des chercheurs modernes (Ben-Arieh, Cohen, McCarthy) ont reconstitué des profils ethniques approximatifs par croisements
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les noms dans les registres fiscaux
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les langues utilisées dans les écoles et les missions
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les lieux d’origine mentionnés dans les registres rabbiniques ou consulaires
Yehoshua Ben-Arieh (1984), Jerusalem in the 19th Century: The Old City, pp. 54–82
III - Arabes de Jérusalem et du Sandjak de Jérusalem
L’Empire ottoman ne reconnait pas d'"ethnie arabe" comme catégorie administrative ou statistique dans la région, pour plusieurs raisons doctrinales, juridiques et politiques.
De même, les Britanniques dans leur but politique gommera dans les conclusions qu'ils en tirent toutes les origines, langues, ethnies regroupées en particulier concernant les musulmans sous l'appellation généraliste d'arabe.
1. Le système ottoman de classement non-ethnique
L’Empire ottoman classait ses sujets selon :
-
Millet = communauté de religion, uniquement monothéiste
-
Non selon leur ethnie, langue, ou nation d’origine
-
Le terme « Arap » (عرب) était réservé à certains groupes nomades et bédouins (souvent péjoratif ou marginalisé dans l'administration puisque refusant le contact et recensement) - Arabe est réservé au nomadisme, cela indique qu'il considère les Arabes en nomades et non pas en habitants sédentaires. Ils ne sont pas recensés mais estimés.
Dans le cas où un Arabe acceptait de se laisser recenser -ce qui reste douteux jusqu'en 1920, selon l'analyse géographique française, un musulman arabe de Jérusalem pouvait être recensé en "musulman" dans le cas seulement où il s'y serait plié de bon gré, sans que se puisse savoir son origine - L'Arabe sédentaire n'est plus que musulman, s'il s'inscrit.
Conséquence - Hormis, les grands clans propriétaires terriens dûment enregistrés, bénéficiaires notamment en tant qu'officiers turcs ottomans (al husseini, etc.), la minorité des Arabes passe inaperçu, d'autant que moins nombreux que la majorité juive et chrétienne à Jérusalem. Cependant, les musulmans deviennent des arabes.
2. L’inexistence d’un groupe ethnique "arabe" identifié
Jusqu’au XXe siècle :
-
Il n’existe aucune catégorie ethnique "Arabe" dans les documents administratifs ottomans ou européens concernant la population de Jérusalem
Le terme arabe réservé à des tribus nomades, semi sédentaires, groupes de la steppe, bédouins du Néguev, du Hauran
Minorité incontrôlée - Fuyant les agents de recensement, ils ne figurent pas parmi les musulmans, comme dit en plusieurs sources primaires et études démographiques critiques. Une partie importante des Arabes nomades (bédouins) et certains paysans (fellahin) des marges rurales de la région de Jérusalem, échappaient aux recensements ottomans pour des raisons à la fois politiques, fiscales et culturelles.
1. Refus de recensement par les concernés
Constat général dans les sources ottomanes
Les agents du recensement ottoman (en particulier après les réformes du Tanzimat à partir de 1847–1848) rencontraient de grandes résistances dans les zones
-
tribales (Negev, Jéricho, collines de Judée)
-
rurales mal contrôlées
-
des tribus nomades (ghazzu)
Ces populations refusaient le tahrir (recensement fiscal) et nufus (recensement de population) pour échapper :
-
à la conscription militaire
-
à l’imposition foncière
-
au déplacement forcé vers des villages sédentarisés
Source : Kemal Karpat, Ottoman Population 1830–1914 (1985), pp. 26–30, 73–79 Google Books
2. Absence dans les statistiques officielles turques musulmanes
Le recensement de 1871–1872 (Salnâme du vilayet de Syrie) mentionne clairement que des tribus entières du sandjak de Jérusalem ne sont pas incluses, notamment :
-
les bédouins du district de Beersheba
-
les tribus de Beni Sakhr, Tiyaha, Hanajira, etc.
Ces Arabes, bien que musulmans pour certains, ne figurent pas dans la catégorie "musulmans" recensés, ce qui fausse toutes les représentations que nous avons pu examiner.
Source ottomane : BOA, DH.SAİD.d.1-3
Étude synthétique : Alexander Schölch, Palestine in Transformation, 1856–1882, dans The Jerusalem Quarterly, no. 8, 1978
4. Reconnaissance explicite de cette absence par les Britanniques en 1922
- Les Arabes n'ont pas cessé subitement de fuir l'administration à l'arrivée du Mandat SDN.UK
- Le recensement britannique de 1922 reconnaît
"A considerable number of nomadic or semi-nomadic Arabs were not enumerated, especially in the southern district of Beersheba." - En note, précisé leur nombre estimé-
Nous avons constaté qu'il n'en est pas donné les considérations culturelles qui s'imposent, de se considérer partout souverains sur leurs routes, qu'ils ne sont pas que sunnites mais souvent polythéistes (méfiants envers tout monothéisme) et parfois chrétiens, voire polythéistes.
Contradiction et amalgame artificiel - Quant à l'estimation finalement retenue, que nous devons souligner de 72 898 Arabes environ, il est indiqué que non dénombrés parmi les musulmans sunnites mais il est laissé entendre que tous les musulmans sunnites assimilables à des Arabes.
5. Conclusion
Catégorie de population ottomane | Recensée | Motif d’exclusion éventuel |
---|---|---|
Juifs urbains (séfarades, ashkénazes, samaritains) | Oui | Fortement surveillés par les consuls étrangers et registres communautaires |
Chrétiens (orthodoxes, latins, arméniens…) | Oui | Inscrits via les églises et taxés |
Musulmans sédentaires de toutes ethnies sauf... | Oui | |
Arabes bédouins musulmans & al. | Non | Refus du recensement, nomadisme, insoumission culturelle, fiscale et militaire |
A savoir les tribus repérées
I. Tribus arabes non recensées sous l’Empire ottoman (19e – début 20e s.)
Districts de Jérusalem (Kudüs-ü Şerif) et de Beersheba (Birüssebi), Vilayet de Syrie puis Mutasarriflik de Jérusalem autonome
Nom de la tribu | Type | Localisation (approximative) | Recensement ottoman | Commentaire |
---|---|---|---|---|
Tiyāha (التيّاهة) | Bédouine | Sud et est de Beersheba | Exclue | Refus de sédentarisation, résistance fiscale |
Hanājira (الحناجرة) | Bédouine sédentarisée partielle | Nord du Néguev, Gaza-Bersabée | partiel | Recensée partiellement après 1910 |
Tarābīn (الترابين) | Bédouine nomade | Sud de Gaza, vers le Sinaï | Non | Souvent rattachée au Sinaï, pas aux sandjaks ottomans |
‘Azāzmeh (العزازمة) | Bédouine semi-nomade | Néguev central (Arad, Dimona) | Non | Non soumis à l’autorité ottomane directe |
Jahālin (الجهالين) | Bédouine déplacée | Est de Jérusalem, vers Jéricho | Non | Sédentarisation tardive sous le mandat britannique |
Sawārka (السواركة) | Bédouine transfrontalière | Gaza – Wadi el-Arish | Non | Entre Palestine ottomane et Égypte |
Bani Saqr / Beni Sakhr (بني صخر) | Bédouine | Est du Jourdain, mais actifs dans la région | Non | Tribu puissante refusant tout contrôle ottoman |
Sources primaires et secondaires
1. Salnâme ottoman du Vilayet de Syrie (1288 H / 1871–72)
-
Ces registres n’incluent pas les tribus mais parfois les districts géographiques
-
Le sandjak de Jérusalem est listé mais aucune tribu n’est numériquement détaillée
BOA – Archives ottomanes d’Istanbul Référence : Salnâme-i Vilâyet-i Suriye 1288 H.
Accès : Archives ottomanes (site officiel) Chercher via l’index « Kudüs » ou « Suriye Vilayeti » dans les années 1288–1300 H
2. Kemal Karpat – Ottoman Population 1830–1914 (1985)
-
Donne des précisions sur les populations non recensées volontairement, en particulier :
-
Bédouins du sud de la Palestine
-
Refus de recensement, en lien avec l’évitement de la conscription
-
Google Books : https://books.google.com/books?id=AKI0zQEACAAJ
3. Census of Palestine 1922 – British Mandate
-
Le rapport reconnaît explicitement l’omission y compris des Bédouins du district de Beersheba, en précisant que leur nombre est estimé et non dénombré
“No attempt was made to enumerate the nomadic tribes in the Beersheba Sub-District. Their number has been estimated…”
Version complète (PDF) : Palestine 1922 Census – Israel State Archives Voir pp. 2–3 de l’introduction générale.
4. Alexander Schölch – Palestine in Transformation 1856–1882
-
Étudie les migrations arabes et la faible emprise ottomane sur les tribus du sud
-
Note que les recensements ottomans ne sont pas fiables, faute de contrôle administratif
Article dans Jerusalem Quarterly, No. 8, 1978 https://www.palestine-studies.org/en/node/39417
5. W. M. Watt & Pierre Cachia – The Bedouin Tribes of Palestine
-
Ouvrage linguistique et ethnographique identifiant les tribus du district de Jérusalem et du Néguev. JSTOR : https://www.jstor.org/stable/25201972
Conclusion
Les tribus bédouines arabes de la région de Jérusalem et Beersheba n’étaient pas recensées dans les catégories "musulmans" Sous l’Empire ottoman jusqu'en 1922 -la nationalité reste suspendue jusqu'en 1924-
Le recensement par millet n’intégrait que les populations sédentaires fiscalement enregistrées
Le nomadisme arabe implique que celui-ci n'est pas propriétaire et n'est pas forcément originaire de la région géographique palestinienne
Les Arabes chrétiens peut être plus recensés par leurs églises
Nulle part de recensement d'Arabes polythéistes
IV - Estimations
1. Tyrwhitt Drake (1875)
2. Vital Cuinet (1896)
La Syrie, la Palestine et la Cilicie. Description géographique, statistique et administrative, publiée d'après les documents officiels de l'Empire ottoman
-
Cuinet a été chargé par le ministère français des Affaires étrangères de dresser une description détaillée des provinces ottomanes.
-
Il travaille avec l’accord du gouvernement ottoman, mais reconnaît explicitement l’imprécision et le caractère incomplet des recensements, notamment en ce qui concerne les Bédouins et les Arabes non sédentaires.
-
Il déplore l'impossibilité d’obtenir des données fiables dans plusieurs sandjaks (dont celui de Jérusalem), à cause du refus des autorités ottomanes ou de l’absence de données valables.
"Les tribus arabes du sud de la Palestine ne figurent pas dans les statistiques ; on les ignore dans les documents officiels, leur chiffre est donc purement estimatif."
3. Les villes et leurs habitants, déportations, afflux, reflux, Jaffa, Jérusalem"Djemal change son attitude envers les Juifs et commence à les persécuter par crainte d'un "complot juif mondial"]. Ainsi et pour le reste de la Première Guerre mondiale, il réprimera brutalement toutes les activités nationalistes, juives comme arabes et syriens[4]. Il promulgue des décrets sévères tels que le recrutement forcé des sujets ottomans non musulmans à l'armée turque qui leur est hostile, l'internement ou l'expulsion des Juifs d'origine russe vers la Russie, comme les socialistes et sionistes Yitzhak Ben-Zvi et David Ben Gourion qui parvient à s'enfuir. Il interdit l'emploi de l'hébreu, il évacue des colonies juives ou pille les villages, et fait déporter des colons juifs de Jaffa dans le désert syrien. Il fait exécuter les espions et les déserteurs..."
https://fr.wikipedia.org/wiki/Djemal_Pacha
"Le 17 décembre 1914, 750 Juifs de Tel Aviv sont arrêtés, hommes, femmes et enfants pris au hasard dans les rues et internés en Egypte dans des conditions épouvantables. Certains, comme David Ben Gourion, arrivent à s’enfuir aux USA mais la plupart des Juifs du Yishuv sont pris au piège et leur vie devient un enfer. L’emploi de l’hébreu est interdit, les Shomerim* sont arrêtés et exécutés, les villages pillés. La famine fait son apparition, aggravée encore par une invasion de sauterelles. Pour leur venir en aide, les Juifs américains créent le Joint* à l’initiative de Henri Morgenthau, ambassadeur des USA à Istanbul et de Otis Alan Glazebrook, consul américain à Jérusalem."
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/tag/zikhron-yaakov/
"La déportation de Tel Aviv et de Jaffa est l'évacuation, le 6 avril 1917, de 10 000 personnes de Jaffa, y compris Tel Aviv, par les autorités de l'Empire ottoman en Palestine[1],[2]. La déportation visait principalement la population juive de la ville, avec pour résultat l'expulsion des 8 000 habitants juifs. Les civils expulsés n'ont pas été autorisés à emporter leurs biens et la déportation s'est accompagnée de graves violences, de famine, de vols, de persécutions et d'abus[3],[4],[5],[6],[7]. On pense qu'environ 1 500 personnes expulsées sont mortes des suites de la déportation[8]. (...) En décembre, ils expulsent jusqu'à 6 000 citoyens russes résidant à Jaffa (tous étaient juifs)[10]. Ils sont réinstallés à Alexandrie, en Égypte[11].(...) La déportation et la mort subséquente de tant de déportés juifs n'ont pas été correctement documentées[22]." https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9portation_de_Tel_Aviv_et_de_Jaffa
"Djemal change son attitude envers les Juifs et commence à les persécuter par crainte d'un "complot juif mondial"]. Ainsi et pour le reste de la Première Guerre mondiale, il réprimera brutalement toutes les activités nationalistes, juives comme arabes et syriens[4]. Il promulgue des décrets sévères tels que le recrutement forcé des sujets ottomans non musulmans à l'armée turque qui leur est hostile, l'internement ou l'expulsion des Juifs d'origine russe vers la Russie, comme les socialistes et sionistes Yitzhak Ben-Zvi et David Ben Gourion qui parvient à s'enfuir. Il interdit l'emploi de l'hébreu, il évacue des colonies juives ou pille les villages, et fait déporter des colons juifs de Jaffa dans le désert syrien. Il fait exécuter les espions et les déserteurs..."
https://fr.wikipedia.org/wiki/Djemal_Pacha
"Le 17 décembre 1914, 750 Juifs de Tel Aviv sont arrêtés, hommes, femmes et enfants pris au hasard dans les rues et internés en Egypte dans des conditions épouvantables. Certains, comme David Ben Gourion, arrivent à s’enfuir aux USA mais la plupart des Juifs du Yishuv sont pris au piège et leur vie devient un enfer. L’emploi de l’hébreu est interdit, les Shomerim* sont arrêtés et exécutés, les villages pillés. La famine fait son apparition, aggravée encore par une invasion de sauterelles. Pour leur venir en aide, les Juifs américains créent le Joint* à l’initiative de Henri Morgenthau, ambassadeur des USA à Istanbul et de Otis Alan Glazebrook, consul américain à Jérusalem."
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/tag/zikhron-yaakov/
"La déportation de Tel Aviv et de Jaffa est l'évacuation, le 6 avril 1917, de 10 000 personnes de Jaffa, y compris Tel Aviv, par les autorités de l'Empire ottoman en Palestine[1],[2]. La déportation visait principalement la population juive de la ville, avec pour résultat l'expulsion des 8 000 habitants juifs. Les civils expulsés n'ont pas été autorisés à emporter leurs biens et la déportation s'est accompagnée de graves violences, de famine, de vols, de persécutions et d'abus[3],[4],[5],[6],[7]. On pense qu'environ 1 500 personnes expulsées sont mortes des suites de la déportation[8]. (...) En décembre, ils expulsent jusqu'à 6 000 citoyens russes résidant à Jaffa (tous étaient juifs)[10]. Ils sont réinstallés à Alexandrie, en Égypte[11].(...) La déportation et la mort subséquente de tant de déportés juifs n'ont pas été correctement documentées[22]." https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9portation_de_Tel_Aviv_et_de_Jaffa
4. Analyse géographique Bernard - recensement 23 octobre 1922
En 1946
Jérusalem en mai 1948 avant l'agression de la coalition et la Guerre d'indépendance israélienne
Après l'agression jordanienne du 15 mai 1948 et son occupation militaire :Entre le 14 mai 1948 et 1949, environ 21 000 Juifs des quartiers traditionnellement juifs de Jérusalem-Est et des zones mixtes ont été chassés ou déplacés vers Jérusalem-Ouest. Dans le même temps, le secteur est de la ville occupé par le Royaume de Jordanie a vu sa population musulmane augmenter d’environ1 0 000 personnes, principalement musulmans, dont Jordaniens et déplacés, qui ont pris la nationalité jordanienne.
Jérusalem-Ouest - Israël, ~84 000 habitants, 100 % juifs Jérusalem-Est - Jordanie, ~70–75 000 habitants, majoritairement musulmans islamisés avec minorité chrétienne, dont ≈ 3–4 % Arméniens Aucun Juif en secteur jordanien Quelques centaines de musulmans sont restés dans la partie ouest de Jérusalem, principalement le quartier grec et d'autres zones où des communautés chrétiennes également présentes
|
Cas | Type de dommages | Réparations obtenues | Sans |
---|---|---|---|
Allemagne (Accords Luxembourg 1952) | Persécutions, spoliations, destructions | ≈ 3 Mds DM ≈ 7 Mds USD actuels) + restitution progressive des biens + indemnités individuelles | — |
Autriche (1950s–1960s) | Biens juifs spoliés, discriminations | Restitutions partielles, indemnisations financières (lois de 1946, 1957, 1969) | — |
France, Pays-Bas, Belgique (1945→) | Biens aryanisés, comptes bancaires, œuvres d’art | Restitutions et indemnisations (années 1990–2000 commissions spécifiques) | — |
Jordanie (1948–1967) | Expulsions, spoliations, destructions Quartier juif, synagogues, cimetière, interdiction d’accès | — | ≈ 3–4 Mds USD (2025), jamais indemnisés aucune restitution |
Égypte (1948–1967, bande de Gaza) | Expulsions juifs de Gaza, confiscations propriétés, synagogues détruites | — | Non indemnisés ni restitutions |
Iran, Irak, Syrie, Turquie, Yémen, Libye... (années 1940–1960) | Expulsions massives de communautés juives (≈ 850 000 réfugiés) avec confiscation biens | — | Non indemnisés; valeur actuelle estimée par World Organization of Jews from Arab Countries ≈ 250 Mds USD |
Tableau 2 – Dégâts causés par la Jordanie à Jérusalem-Est (1948–1967)
Catégorie Détails Estimation valeur 1948 Estimation valeur 2025 (actualisée) Sources principales Biens immobiliers spoliés ≈ 600 maisons + institutions (Quartier juif, expulsions 1 500 personnes) ≈ 10–15 M USD ≈ 2–3 Mds USD Jewish Quarter Rehabilitation Project; B. Morris 1948 Synagogues détruites synagogues dynamitées ou incendiées (Hurva, Tiferet Israël…) ≈ 3–5 M USD ≈ 100–150 M USD (coût reconstruction) Y. Ben-Arieh; Israel MFA archives Cimetière du Mont des Oliviers ≈ 150 000 tombes profanées, pierres utilisées en voirie, latrines militaires ≈ 10–15 M USD (valeur foncière + symbolique) ≈ 300–500 M USD (indemnisation symbolique contemporaine) Ben-Arieh; Israel Antiquities Authority Accès religieux interdit Juifs interdits au Mur occidental, au Mont des Oliviers, aux synagogues Préjudice immatériel (non indemnisé) ≈ 200–400 M USD (par équivalence jurisprudence internationale) Armistice de 1949; UN reports Biens culturels & bibliothèques Yeshivot, archives, rouleaux de Torah perdus Valeur inestimable Valeur inestimable Israel State Archives TOTAL consolidé — ≈ 25–35 M USD (1948) ≈ 3–4 Mds USD (2025) —
Catégorie | Détails | Estimation valeur 1948 | Estimation valeur 2025 (actualisée) | Sources principales |
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Biens immobiliers spoliés | ≈ 600 maisons + institutions (Quartier juif, expulsions 1 500 personnes) | ≈ 10–15 M USD | ≈ 2–3 Mds USD | Jewish Quarter Rehabilitation Project; B. Morris 1948 |
Synagogues détruites | synagogues dynamitées ou incendiées (Hurva, Tiferet Israël…) | ≈ 3–5 M USD | ≈ 100–150 M USD (coût reconstruction) | Y. Ben-Arieh; Israel MFA archives |
Cimetière du Mont des Oliviers | ≈ 150 000 tombes profanées, pierres utilisées en voirie, latrines militaires | ≈ 10–15 M USD (valeur foncière + symbolique) | ≈ 300–500 M USD (indemnisation symbolique contemporaine) | Ben-Arieh; Israel Antiquities Authority |
Accès religieux interdit | Juifs interdits au Mur occidental, au Mont des Oliviers, aux synagogues | Préjudice immatériel (non indemnisé) | ≈ 200–400 M USD (par équivalence jurisprudence internationale) | Armistice de 1949; UN reports |
Biens culturels & bibliothèques | Yeshivot, archives, rouleaux de Torah perdus | Valeur inestimable | Valeur inestimable | Israel State Archives |
TOTAL consolidé | — | ≈ 25–35 M USD (1948) | ≈ 3–4 Mds USD (2025) | — |
*ANNEXE ethnolinguistique ghazzu (غَزْو)
Concepts étymologiques associés à l’arabisation, la colonisation et à la conquête
Étymologie du mot ghazzu (غَزْو)
Le terme ghazzu (غزو) en arabe classique désigne l’action de partir en expédition militaire, en raid ou en razzia, notamment contre des tribus ou des communautés considérées comme infidèles ou ennemies. Il est à l’origine du mot ghazwa (غزوة, pl. ghazawāt), qui désigne les campagnes militaires de Mahomet
Racine et sens
-
Racine trilitère arabe : غ-ز-و (gh-z-w)
-
Verbe : ghazā (غزا) – il attaqua, fit une razzia
-
Nom verbal : ghazw ou ghazwu(n) (غزو) – action de piller ou de combattre
Occurrences :
- Pré-islamique : terme tribal désignant les razzias saisonnières entre tribus nomades de la péninsule arabique
-
Islam classique : désigne les campagnes militaires religieuses, notamment les premières batailles de l’islam (ex. : Badr, Uhud)
-
Usage moderne : en arabe contemporain, le mot peut désigner des invasions (ex. : غزو العراق « invasion de l’Irak »).
Sources philologiques :
-
Lane’s Arabic-English Lexicon (vol. 7, p. 2205-2206) – référence pour les sens classiques Archive.org – lien direct vers PDF
-
Hans Wehr Dictionary of Modern Written Arabic, éd. J. Milton Cowan (4e éd., 1994), entrée « غزو »
-
Edward William Lane, Supplement, voir غزو pour les occurrences classiques dans la poésie et les hadiths.
1. Ghazw (غزو)
Définition : terme arabe désignant les raids militaires, les razzias ou expéditions tribales, puis islamiques.
Racine : غ-ز-و (gh-z-w)
Formes associées :
Ghazā (غزا) : il attaqua, fit un raid
Ghazwa (غزوة) : expédition du Prophète Muhammad (ex. : غزوة بدر – expédition de Badr)
Ghazawāt (غزوات) : pluriel des campagnes militaires islamiques
Évolution : terme devenu synonyme d’invasion dans l’arabe moderne (ex. غزو العراق – invasion de l’Irak)
Sources :
Lane’s Arabic-English Lexicon, vol. 7, p. 2205-2206 Archive.org
Hans Wehr, Dictionary of Modern Written Arabic, 4e éd.
2. Futūḥāt (فتوحات)
Définition : « ouvertures » ou conquêtes militaires de territoires par les premiers califes islamiques
Sens idéologique : terme valorisé dans l’historiographie islamique pour désigner la diffusion légitime de l’islam
3. Jihād (جهاد)
Sens classique : effort dans la voie divine ; lutte intérieure ou guerre sainte
- Jihād akbar : conflit ou lutte intérieure (éthique/spirituelle)
- Jihād asghar : guerre armée
- Autres billets concernant la région
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