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19/06/19

Habitants de Jérusalem

 Fiche synthétique

Point sur la population après 14/18

George Grantham Bain Collection/Library of Congress, Porte de Jaffa à Jérusalem, début 20e - à partir de 1915

Un nombre important d'ethnies différentes est la caractéristique de cette région. Sur ce cliché centenaire, l'on peut remarquer le premier plan, à gauche un fez turc musulman, à droite, un chapeau et ses papillotes juives. Une sorte de raccourci de l'époque, qui voit au fond la foule variée de toutes origines.

Les articles sur l'Eurovision en Israël ont attiré mon attention sur la démographie de cette ville et lorsque j'ai effectué quelques rapides recherches sur Hélène d'Adiabène ; ce qui me permit d'établir également la présente fiche.

Il faut remarquer que si les tribus arabes s'unifient à compter du VIIème siècle sous la bannière de Mahomet, l'éveil arabe du Hedjaz constitue une réaction face à l'administration turque du Califat, musclé par le soutien du panarabisme de l'Empire anglican. 

Cependant, aucune tribu arabe n'est précisément originaire de ce sandjak des sandjaks de Jérusalem & alii de cette région. Peut-être cela a-t-il été une des raisons de l'absence de recensement de "ces étrangers" par les Turcs qui ne considéraient que sa colonie du Hedjaz comme arabe, qui plus est les considérant en fauteurs de troubles et pillages craints tant par les Turcs que les Britanniques. Tribus nomades arabes, ou ghazzu*.

Sources primaires et données fiables sur la population de Jérusalem sous l’Empire ottoman (1517–1917), distinguant les recensements administratifs ottomans, les rapports de consuls européens, les récits de voyageurs, et les statistiques religieuses des missions.

Eveil arabe et refus turc du nationalisme arabe

  • À partir du XIXe siècle, avec le nahda (renaissance culturelle arabe) et la poussée nationaliste en Syrie et au Hidjaz :

    • Des Arabes revendiquent une identité propre, linguistique, historique et ethnique

    • Les Ottomans y répondent par une turquisation croissante, surtout après 1908 (CUP / Jeunes-Turcs). Ex. : Sharif Hussein (La Mecque) revendique l’unité arabe dès 1915 – refus catégorique 

    • L'Empire ottoman n'enregistra jamais les Arabes en ethnie distincte, du fait également de l'Ummah. La méthode des millets ne discrimine que les groupes religieux, ex-dhimmis chrétiens, juifs, qui comprennent également des Arabes.

1. Recensements ottomans

Premier recensement officiel (Salnâme de 1871–72 / 1288 H)

  • Le Salnâme est l’annuaire administratif de l’Empire ottoman. Celui du vilayet de Syrie (incluant Jérusalem comme sandjak autonome) donne des chiffres approximatifs

  • En 1871-72, Jérusalem compte environ 25 000 habitants, majoritairement juifs

Numérisation du salnâme de 1288H :
BOA (Ottoman Archives, Istanbul) – Salnâme 1288H
→ chercher Vilayet-i Suriye / Sancak-ı Kudüs

Remarque


Mekatib-i Ibtida'iye, Juğrafiya-i Osmani (Matbaa-i 'Amire, 1332[1913/1914]), page 193

Titre : Ottoman map of the Jerusalem Sanjak, c. 1900 - Archives : Archives nationales ottomanes (Ottoman National Archives)

En ligne : Wikimedia Commons (domaine public, carte de 1900) midafternoonmap.com+5commons.wikimedia.org+5alamy.com+5

2. Rapports consulaires britanniques et français

James Finn (Consul britannique, 1846–1863)

  • Il mentionne en 1854 une population totale de 15 500 personnes, dont :

    • Juifs : environ 8 000

    • Musulmans : environ 4 500

    • Chrétiens : environ 3 000

Source :

3. Rapports religieux et missions chrétiennes

Latin Patriarchate Statistical Reports (1847–1914)

  • Donnent les chiffres pour les catholiques latins et orientaux.

  • En 1896, les franciscains estiment :

    • Juifs : 28 000

    • Musulmans : 8 560

    • Chrétiens (toutes confessions) : 7 000

Source : Louis Cheikho (SJ), Annuaire de la Terre Sainte, (revue al-Machriq), accessible via : Bibliothèque orientale, Université Saint-Joseph, Beyrouth

4. Statistiques de voyageurs (tournant 19e–20e)

Henry Kendall, 1914 (représentant britannique)

  • En 1914 :

    • Juifs : 45 000

    • Musulmans : 12 000

    • Chrétiens : 15 000

Source : Quoted in Schölch, Alexander. "Jerusalem in the 19th Century." Google Books (extrait)

5. Données résumées par les historiens avec références primaires

Yehoshua Ben-Arieh – "Jerusalem in the 19th Century: The Old City" (1984)

  • Historien israélien, base son travail sur :

    • Salnâme ottomans

    • Archives du Patriarcat grec

    • Statistiques juives (Hevrah Kaddisha de Jérusalem)

  • Soit :

    • 1839 : 5 000 juifs

    • 1846 : 7 000 juifs sur 15 000 hab.

    • 1896 : juifs majoritaires à Jérusalem

Source : Livre sur Google Books

Synthèse dans des publications avec données primaires citées

Justin McCarthy, The Population of Palestine (1990)

  • Utilise les archives ottomanes et européennes

  • Pour Jérusalem, détaille les années 1867, 1905, 1914

 Accès :

Annexes : cartes et chiffres

Carte démographique de 1914 (Ottoman Census)

Récapitulons

Date  Estimation - population Juifs   MusulmansChrétiens
1840    15 0007 000   4 0004 000
1870    25 00012 000   8 0005 000
1896    43 56028 000   8 5607 000
1914 ~70 00045 000 12 00015 000

 II - Méthode turque ottomane de recensement

Sous l’Empire ottoman, les recensements organisés par millets, c’est-à-dire par confession, et non par appartenance ethnolinguistique. Les données administratives ne distinguaient pas entre musulmans arabes et turcs, ni entre juifs séfarades, ashkénazes ou mizrahim.

1. Recensements ottomans : classification confessionnelle

Les recensements de 1831, 1881–1882, 1905, et 1914 classent les individus selon :

  • leur religion (musulman, chrétien, juif, etc.)

  • leur sexe, parfois leur état matrimonial

  • leur lieu de résidence

  • leur profession ou rang fiscal (dans certains cas)

Aucune mention d’ethnicité ou de langue enregistrée

Registre de 1905 (BOA, recensement du Sandjak de Jérusalem, NFS.d..2184/1)
Repris en partie dans : Karpat, K. H. Ottoman Population 1830–1914 (1985), chap. 2 et 5. Aperçu sur Google Books

2. Ébauches de recensements linguistiques – cas exceptionnels

Bien qu’ils ne soient pas généralisés, il existe :

  • des enquêtes linguistiques locales réalisées par des consuls ou des orientalistes

  • des rapports du Patriarcat grec ou du Patriarcat latin mentionnant les langues parlées (ex. : grec, arabe, ladino, judéo-arabe, etc.)

Rapport de 1898 du Père Barnabé Meistermann, mission franciscaine :

"Les juifs de Jérusalem se répartissent en deux grandes familles linguistiques : les Séfarades, parlant l'espagnol ou l’arabe, et les Ashkénazes, parlant le yiddish ou l’allemand." Cité dans : Lagrange, École biblique de Jérusalem (1900)

3. Cartes ethno-confessionnelles de l’administration mandataire (1922–1931)

Mixant Arabe et musulman -Faisant de tout musulman un Arabe - Le recensement britannique de 1922, distingue :

  • Religion

  • Langue maternelle

  • Nationalité déclarée (citoyenneté ottomane résiduelle, ou autre)

Source directe : Palestine Census of 1922, Government of Palestine
PDF complet ici – Israel State Archives

4. Études dérivées avec estimations ethniques rétrospectives

Des chercheurs modernes (Ben-Arieh, Cohen, McCarthy) ont reconstitué des profils ethniques approximatifs en croisant :

  • les noms dans les registres fiscaux

  • les langues utilisées dans les écoles/missions

  • les lieux d’origine mentionnés dans les registres rabbiniques ou consulaires

Yehoshua Ben-Arieh (1984), Jerusalem in the 19th Century: The Old City, pp. 54–82

III  - Arabes de Jérusalem et du Sandjak de Jérusalem

L’Empire ottoman ne reconnait pas d'"ethnie arabe" comme catégorie administrative ou statistique dans la région, pour plusieurs raisons doctrinales, juridiques et politiques

1. Le système ottoman de classement non-ethnique

L’Empire ottoman classait ses sujets selon :

  • Millet = communauté de religion, uniquement monothéiste

  • Non selon leur ethnie, langue, ou nation d’origine

  • Le terme « Arap » (عرب) était réservé à certains groupes nomades ou bédouins (souvent péjoratif ou marginalisé dans l'administration) - Arabe est réservé au nomadisme, cela indique qu'il considère les Arabes en nomades

Dans le cas où un Arabe acceptait de se laisser recenser -ce qui reste douteux jusqu'en 1920, selon le recensement français, un musulman arabe de Jérusalem pouvait être recensé en "musulman", sans pouvoir savoir son origine ethnique - L'Arabe sédentaire n'est plus que musulman.

2. L’inexistence d’un groupe ethnique "arabe" identifié 

Jusqu’au XXe siècle :

  • Il n’existe aucune catégorie ethnique « Arabe » dans les documents administratifs ottomans ou européens concernant la population de Jérusalem 

  • Le terme arabe réservé à des tribus nomades et groupes de la steppe, bédouins du Néguev, du Hauran

  • Non recensés car fuyant les agents de recensement. Ainsi ils ne figurent pas non plus parmi les musulmans, comme plusieurs sources primaires et études démographiques critiques. Une partie importante des Arabes nomades (bédouins), et même certains paysans (fellahin) des marges rurales de la région de Jérusalem, échappaient aux recensements ottomans, pour des raisons à la fois politiques, fiscales et culturelles.

1. Refus de recensement par les concernés

Constat général dans les sources ottomanes

Les agents du recensement ottoman (en particulier après les réformes du Tanzimat à partir de 1847–1848) rencontraient de grandes résistances dans les zones :

  • tribales (Negev, Jéricho, collines de Judée)

  • rurales mal contrôlées

  • au contact des tribus nomades (ghazzu)

Ces populations refusaient le tahrir (recensement fiscal) et nufus (recensement de population) pour échapper :

  • à la conscription militaire

  • à l’imposition foncière

  • au déplacement forcé vers des villages sédentarisés

Source  : Kemal Karpat, Ottoman Population 1830–1914 (1985), pp. 26–30, 73–79 Google Books

2. Absence dans les statistiques officielles turques musulmanes

Le recensement de 1871–1872 (Salnâme du vilayet de Syrie) mentionne clairement que des tribus entières du sandjak de Jérusalem ne sont pas incluses, notamment :

  • les bédouins du district de Beersheba

  • les tribus de Beni Sakhr, Tiyaha, Hanajira, etc.

Ces Arabes, bien que musulmans, ne figurent donc pas dans la catégorie "musulmans" recensés, ce qui fausse la représentation numérique.

Source ottomane : BOA, DH.SAİD.d.1-3
Étude synthétique : Alexander Schölch, Palestine in Transformation, 1856–1882, dans The Jerusalem Quarterly, no. 8, 1978

4. Reconnaissance explicite de cette absence par les Britanniques en 1922

Le recensement britannique de 1922 reconnaît 

"A considerable number of nomadic or semi-nomadic Arabs were not enumerated, especially in the southern district of Beersheba."

Source : Palestine Census of 1922, p. 2 (Introduction) Texte complet en ligne

5. Conclusion 

Catégorie de population ottomaneRecenséeMotif d’exclusion éventuel
Juifs urbains (séfarades, ashkénazes, samaritains)OuiFortement surveillés par les consuls étrangers et registres communautaires
Chrétiens (orthodoxes, latins, arméniens…)OuiInscrits via les églises et taxés
Musulmans sédentairesOui
Arabes bédouins musulmans & al.NonRefus du recensement, nomadisme, insoumission fiscale et militaire

I. Tribus arabes non recensées sous l’Empire ottoman (19e – début 20e s.)

Zone : Districts de Jérusalem (Kudüs-ü Şerif) et de Beersheba (Birüssebi), Vilayet de Syrie puis Mutasarriflik autonome

Nom de la tribuTypeLocalisation (approximative)Recensement ottomanCommentaire
Tiyāha (التيّاهة)BédouineSud et est de BeershebaExclueRefus de sédentarisation, résistance fiscale
Hanājira (الحناجرة)Bédouine sédentarisée partielleNord du Néguev, Gaza-BersabéepartielRecensée partiellement après 1910
Tarābīn (الترابين)Bédouine nomadeSud de Gaza, vers le SinaïNonSouvent rattachée au Sinaï, pas aux sandjaks ottomans
‘Azāzmeh (العزازمة)Bédouine semi-nomadeNéguev central (Arad, Dimona)NonNon soumis à l’autorité ottomane directe
Jahālin (الجهالين)Bédouine déplacéeEst de Jérusalem, vers JérichoNonSédentarisation tardive sous le mandat britannique
Sawārka (السواركة)Bédouine transfrontalièreGaza – Wadi el-ArishNonEntre Palestine ottomane et Égypte
Bani Saqr / Beni Sakhr (بني صخر)BédouineEst du Jourdain, mais actifs dans la régionNonTribu puissante refusant tout contrôle ottoman

Sources primaires et secondaires

1. Salnâme ottoman du Vilayet de Syrie (1288 H / 1871–72)

  • Ces registres n’incluent pas les tribus bédouines nomades, mais parfois les districts géographiques

  • Le sandjak de Jérusalem est listé, mais aucune tribu bédouine n’est numériquement détaillée

BOA – Archives ottomanes d’Istanbul
Référence : Salnâme-i Vilâyet-i Suriye 1288 H.

Accès : Archives ottomanes (site officiel) Chercher via l’index « Kudüs » ou « Suriye Vilayeti » dans les années 1288–1300 H

2. Kemal Karpat – Ottoman Population 1830–1914 (1985)

  • Donne des précisions sur les populations non recensées volontairement, en particulier :

    • Bédouins du sud de la Palestine

    • Refus de recensement, en lien avec l’évitement de la conscription

Google Books : https://books.google.com/books?id=AKI0zQEACAAJ

3. Census of Palestine 1922 – British Mandate

  • Le rapport reconnaît explicitement l’omission des Bédouins du district de Beersheba, en précisant que leur nombre est estimé et non dénombré

Citation :

No attempt was made to enumerate the nomadic tribes in the Beersheba Sub-District. Their number has been estimated…” 

Version complète (PDF) : Palestine 1922 Census – Israel State Archives
Voir pp. 2–3 de l’introduction générale.

4. Alexander Schölch – Palestine in Transformation 1856–1882

  • Étudie les migrations arabes et la faible emprise ottomane sur les tribus du sud.

  • Note que les recensements ottomans ne sont pas fiables, faute de contrôle administratif

Article dans Jerusalem Quarterly, No. 8, 1978
https://www.palestine-studies.org/en/node/39417

5. W. M. Watt & Pierre Cachia – "The Bedouin Tribes of Palestine"

  • Ouvrage linguistique et ethnographique identifiant les tribus du district de Jérusalem et du Néguev.

JSTOR : https://www.jstor.org/stable/25201972

Conclusion

Sous l’Empire ottoman :

  • Les tribus bédouines arabes de la région de Jérusalem et Beersheba n’étaient pas recensées dans les catégories "musulmans"

  • Le recensement par millet n’intégrait que les populations sédentaires fiscalement enregistrées

  • Le nomadisme arabe implique que celui-ci n'est pas propriétaire et n'est pas forcément originaire de la région géographique palestinienne

  • Les Arabes chrétiens peut être plus recensés par leurs églises 

  • Nulle part de recensement d'Arabes polythéistes

IV  - Estimations

1. Tyrwhitt Drake (1875)

Palestine Exploration Fund list of Bedouin tribes living West of the River Jordan in 1875, listed from the Dead Sea up to the Sea of Tiberias
Tyrwhitt Drake – Palestine Exploration Fund. Quarterly Statement for 1875. Page 28

2. Vital Cuinet (1896)

La Syrie, la Palestine et la Cilicie. Description géographique, statistique et administrative, publiée d'après les documents officiels de l'Empire ottoman

  • Cuinet a été chargé par le ministère français des Affaires étrangères de dresser une description détaillée des provinces ottomanes.

  • Il travaille avec l’accord du gouvernement ottoman, mais reconnaît explicitement l’imprécision et le caractère incomplet des recensements, notamment en ce qui concerne les Bédouins et les Arabes non sédentaires.

  • Il déplore l'impossibilité d’obtenir des données fiables dans plusieurs sandjaks (dont celui de Jérusalem), à cause du refus des autorités ottomanes ou de l’absence de données valables.

"Les tribus arabes du sud de la Palestine ne figurent pas dans les statistiques ; on les ignore dans les documents officiels, leur chiffre est donc purement estimatif."

Accès au document intégral :

Bibliothèque numérique de l’Université de Lausanne (Faculté des lettres) :
https://www.e-periodica.ch/digbib/view?pid=geo-001%3A1896%3A1#3

Version complète sur Gallica (BnF) :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1047046

3. Recensement français (1922)

Recensement des géographes français du 23 octobre 1922. Bernard Augustin, Les populations de la Syrie et de la Palestine d’après les derniers recensements . In: Annales de Géographie, t. 33, n°181, 1924. pp. 73-79

Revue et vérifiée grâce à GPT 2025

*ANNEXE ethnolinguistique ghazzu (غَزْو)

Concepts étymologiques associés à l’arabisation, la colonisation et à la conquête

Étymologie du mot ghazzu (غَزْو)

Le terme ghazzu (غزو) en arabe classique désigne l’action de partir en expédition militaire, en raid ou en razzia, notamment contre des tribus ou des communautés considérées comme infidèles ou ennemies. Il est à l’origine du mot ghazwa (غزوة, pl. ghazawāt), qui désigne les campagnes militaires de Mahomet

Racine et sens

  • Racine trilitère arabe : غ-ز-و (gh-z-w)

  • Verbe : ghazā (غزا) – il attaqua, fit une razzia

  • Nom verbal : ghazw ou ghazwu(n) (غزو) – action de piller ou de combattre

Occurrences :

  1. Pré-islamique : terme tribal désignant les razzias saisonnières entre tribus nomades de la péninsule arabique
  2. Islam classique : désigne les campagnes militaires religieuses, notamment les premières batailles de l’islam (ex. : Badr, Uhud)

  3. Usage moderne : en arabe contemporain, le mot peut désigner des invasions (ex. : غزو العراق « invasion de l’Irak »).

Sources philologiques :

  • Lane’s Arabic-English Lexicon (vol. 7, p. 2205-2206) – référence pour les sens classiques  Archive.org – lien direct vers PDF

  • Hans Wehr Dictionary of Modern Written Arabic, éd. J. Milton Cowan (4e éd., 1994), entrée « غزو »

  • Edward William Lane, Supplement, voir غزو pour les occurrences classiques dans la poésie et les hadiths.

1. Ghazw (غزو)

  • Définition : terme arabe désignant les raids militaires, les razzias ou expéditions tribales, puis islamiques.

  • Racine : غ-ز-و (gh-z-w)

  • Formes associées :

    • Ghazā (غزا) : il attaqua, fit un raid

    • Ghazwa (غزوة) : expédition du Prophète Muhammad (ex. : غزوة بدر – expédition de Badr)

    • Ghazawāt (غزوات) : pluriel des campagnes militaires islamiques

  • Évolution : terme devenu synonyme d’invasion dans l’arabe moderne (ex. غزو العراق – invasion de l’Irak)

  • Sources :

    • Lane’s Arabic-English Lexicon, vol. 7, p. 2205-2206 Archive.org

    • Hans Wehr, Dictionary of Modern Written Arabic, 4e éd.

2. Futūḥāt (فتوحات)

  • Définition : « ouvertures » ou conquêtes militaires de territoires par les premiers califes islamiques

  • Sens idéologique : terme valorisé dans l’historiographie islamique pour désigner la diffusion légitime de l’islam

3. Jihād (جهاد)

  • Sens classique : effort dans la voie divine ; lutte intérieure ou guerre sainte

    • Jihād akbar : conflit ou lutte intérieure (éthique/spirituelle)
    • Jihād asghar : guerre armée