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02/06/25

Naissance de la Jordanie

Fiche synthétique

La Jordanie sous les projecteurs

des articles 75 et 80 de la Charte de l'ONU

-fruit d'une proclamation en suspension du mandat et en l'absence d'accord de tutelle-

https://ninstravelog.wordpress.com/2014/08/12/crossing-jordan/jordan-historical-map/


Cette fiche peut être considérée en suite de FS Triple Entente 

B - Palestine mandataire orientale 

1. Population

  • 1919, Vilayet de Damas - estimée à 225 000 habitants
    • Les Rwala : migrants saisonniers entre la Syrie et le Nejd, leurs zones de pâturage traditionnelles se trouvaient à l'est du chemin de fer du Hedjaz
    • Les Bani Sakhr : dominant la région de Balqa à l'ouest, qui migrèrent jusqu'au Jebel Druze au nord et au Wadi Sirhan au sud
    • Les Howaitat : présents dans les zones méridionales de la Transjordanie, jusqu'à Aqaba
  • Des minorités ethniques et religieuses ;

    • Arabes chrétiens descendants des  Ghassanides, chrétiens monophysites ou orthodoxes arabes qui ont précédé l’islam et se sont maintenus en milieux ruraux et montagnards : environ 15 000 personnes, réparties dans différentes régions 
    • Circassiens et Tchétchènes : environ 10 000 personnes, installées principalement dans les zones urbaines comme Amman
    • Assyriens ottomans chrétiens et Libanais chassés par les violences turques (massacres de 1860, répression de 1915–18, etc.)

    • Arméniens : quelques survivants du génocide arménien de 1915 avaient transité par le sud syrien et la Transjordanie, mais leur nombre restait très faible.

    • Tsiganes, Kurdes et Turcomans : groupes itinérants parlant leurs langues respectives, exerçant des métiers tels que l'agriculture, la ferronnerie et le divertissements
    • Indiens : commerçants itinérants échangeant des tapis et des tissus contre des chevaux
    • Afro-Jordaniens : descendants d'esclaves africains, principalement dans le sud-ouest de la Transjordanie. ePrints Soton
    • Juifs
  • Présence juive estimée en Transjordanie avant 1921

    • Plusieurs dizaines de familles juives vivaient dans des villes comme Salt, Irbid et Kerak, et dans les zones rurales du Hauran et du Gilead, souvent dans des conditions précaires.

    • Des communautés plus anciennes (séfarades ou mizrahim) étaient parfois établies depuis des siècles dans les régions proches de la Palestine centrale, en nombre limité.

    • Certains Juifs y avaient acquis des terres agricoles, dans les dernières décennies de l’Empire ottoman

    Expulsions et politique hachémite

    • Dès 1922-1923, les autorités britanniques et émirales interdisent toute immigration juive à l’est du Jourdain par décret. Cette politique est officialisée par le mémorandum du 16 septembre 1922 sur la Transjordanie

    • Les familles juives présentes furent incitées ou contraintes à partir : plusieurs documents indiquent qu’elles subirent des pressions administratives, voire des violences communautaires, notamment dans les années 1923-1925, avec l’aval tacite des autorités hachémites

    • Il ne s’agit pas d’une expulsion massive documentée, mais plutôt d’une exclusion progressive accompagnée de harcèlement, de déni de droits et d’interdiction d’achat de terres. Cela s’est traduit par la disparition quasi complète de la présence juive en Transjordanie aux années 1930

Avant 1918, il n’existait pas de division administrative correspondant à l'Emirat puis la Jordanie moderne. Jeu de chaises de laisser à leur place les Ibn Séoud en 1924 sur majeure partie de la Péninsule arabique. Principaux districts turcs que les Hachémites du Hedjaz assujettiront soutenus par les Albion. 

1.Sandjak de Kerak (Karak)

Appartenance ottomane : Du Vilayet de Syrie (Damas), parfois rattaché à celui de Jérusalem selon les périodes administratives
Agglomérations principales : Kerak, Madaba, Dhiban
Caractéristiques : Région agricole et montagneuse, avec minorités chrétiennes et tribus arabes non hachémites
Rôle post-ottoman : Rejoint l’administration transjordanienne dès 1921

2. Sandjak de Salt -parties orientales-

Appartenance ottomane : Sandjak de Salt, relevant du vilayet de Damas.
Agglomérations principales : Es-Salt, Amman (petite localité ottomane)
Caractéristiques : Transition entre la Syrie ottomane et les steppes tribales de l’est
Rôle post-ottoman : Devient le noyau administratif de la Transjordanie avec Amman comme capitale dès 1921

3. Région de l'Azraq et du désert oriental

Statut ottoman : Non constituée en sanjak propre ; relevant de la zone tribale semi-autonome sous autorité militaire ottomane ou sous-administration de Damas
Caractéristiques : Territoire de confins, peu peuplé, étape vers l’Irak
Rôle post-ottoman : Intégré dans la Transjordanie sans base ottomane structurée

4. Sandjak de Ma'an

Appartenance ottomane : Rattaché au vilayet de Hedjaz de Médine et La Mecque
Agglomérations principales : Ma'an, Aqaba, Tafileh, parfois incluant Karak
Caractéristiques : Zone tribale peu contrôlée, carrefour caravanier, région majoritairement arabe bédouine (non hachémite)
Rôle post-ottoman : Base d’implantation des Hachémites venus du Hedjaz, notamment l’émir Abdallah

Vilayet de Damas, env. 1914
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vilayet_de_Syrie

Synthèse

En contradiction de la teneur du Pacte des Nations, du mandat SDN de 1920 et du principe de protection des minorités, la Transjordanie séparée unilatéralement par la Couronne anglicane a vu sa petite population juive historique éliminée administrativement et socialement sous le pouvoir des Hachémites à partir de 1919/1923 jusqu'en 1948. 

Les émeutes musulmanes antisémites durant la première décennie du mandat palestinien occidentale auraient obligé à constater que "Arabes" et "Juifs" ne cohabiteraient pas pacifiquement, en tout cas elles sont données pour motif par le mandataire anglais semble-t-il, et qu'il fallait en créer un autre, celui-là musulman. C'est là l'émergence de la conception du deuxième état, ou plutôt du troisième proto état musulman arabe...

Une torsion lexicale et un jeu numéral - En effet, l'on vient de voir le premier proto état musulman arabe, déjà tout à rebours des engagements et du mandat initial, créé à la barbe et au nez de tous. La solution que porte le Quai d'Orsay, en particulier paraissant depuis de Gaulle, devrait donc plutôt s'appeler celle "à trois états".

A suivre 28 ans plus tard celui de l'autodétermination de la Charte des Nations Unie reprenant le Pacte est bafoué par la Légion arabe jordanienne attaquante commandée par Abdallah et Glubb pacha, et le corridor de Gaza par l'Egypte dans leur ligue attaquante, spoliant, persécutant et expulsant les Juifs de Jérusalem-Est et Judée Samarie israéliennes. Cependant, la proposition de plan de partage 181 de 1947 n'a jamais donné licence à quiconque, ni s'abstenant (UK), ni de vote négatif (tous les nouveaux pays dits arabes), de chasser tous les Juifs autochtones et réfugiés du proto état ou de l'Etat d'Israël légal,  d'en détruire sites archéologiques notables, institutions civiles et lieux de culte -cinquantaine de destructions- et d'y reloger diverses populations de toutes origines généralement musulmanes.

L'Europe moderne taiseuse donnant ainsi des gages à l'Islam arabe, alors que François 1er et autres monarques le firent près de l'Islam turc ottoman.

Se pliant devant des exigences désormais arabes musulmanes (Hedjaz) en reniant sa victoire de 14/18 sur le Front du Levant, l'Emirat de Transjordanie est autorisé à sa politique d'interdiction d'immigration, d'acquisition foncière. Cet environnement hostile aboutit à une épuration douce mais effective des Juifs de la Vilayet de Damas. La conception d’un espace dit arabe sans Juifs à l’est du Jourdain en Palestine orientale a été, de fait, instaurée très tôt grâce à la suspension du mandat. 

Par la suite et soutenu en cela par les US, des parties grandissantes de la Palestine occidentale seront également disputées à l'Etat des Juifs auquel s'engagea la SDN, retranchant d'autres parties sous prétexte de

- possession territoriale souveraine arabe musulmane antérieure -niés les siècles turcs depuis 1517-
- recensement de musulmans plus importants que de juifs -majorité religieuse ne faisant pourtant pas souveraineté, et religion ne faisant pas nation moderne-
- langue véhiculaire (dialecte arabophone levantin, ou syrio libanais) dans les districts ex-turcs -dialecte n'étant pas langue nationale, ainsi du breton qui n'est pas du français et ne fait pas le Français-

Cela aura donc représenté le premier cas du principe d'éviction des Juifs du XXème siècle des pays musulmans, par des discriminations négatives de divers degrés, avant tous ceux qui vont advenir concernant près de million d'entre eux dans les pays du MOAN (en anglais, MENA, Middle East North Africa) de l'Irak à l'Ethiopie en passant par la Turquie.

L'on voit aussi que dès 1921, l'Empire britannique met en marche sa politique habituelle de division et de colonisation. Pourtant, la lignée du Hedjaz n'est jamais accusée de colonialisme, alors, que, parallèlement, effacement de toutes ethnies et nations par l'arabisation.

Cependant, depuis les années 60 grâce à la déshistoricisation et en dépit du mandat fondé sur des textes inexpugnables le précédant qui autorisaient l'immigration de réfugiés juifs de 1920 à 1948, puisque prolongé par la Charte ONU (art. 75 et 80) sans nouvelle autorité de tutelle nommé en relais des Britannique et de l'Agence juive légale, ce ne sont que les Juifs et Israël qui restent accusés de colonialisme en lieu et place.

Sources et bibliographie

  • Howard Sachar, A History of Israel: From the Rise of Zionism to Our Time (Knopf, 1979)

  • Martin Gilbert, Israel: A History (Doubleday, 1998)

  • Yehoshua Porath, The Emergence of the Palestinian-Arab National Movement 1918–1929 (Frank Cass, 1974)

  • Efraim Karsh, Empires of the Sand: The Struggle for Mastery in the Middle East, 1789–1923 (Harvard University Press, 2001)

  • British White Paper on Palestine, Cmd. 1785, July 1922

  • League of Nations Mandate for Palestine, Article 25, 1922

  • Moshe Brawer, The Boundaries of Modern Palestine, 1840–1947 (Routledge, 2009)

  • Jerusalem Center for Public Affairs: jcpa.org

Les groupes linguistiques jordaniens 

Locuteurs des dialectes arabophones, palestinien (27,7%), égyptien (13,5%), syrien (6,1%), irakien (4%), du kabarde (1,4%), de l'adygué (0,9%) ou du circassien, de l'arabe saoudien du Nadji (1%), du turc (0,6%), du domérien (0,4%), %), de l'arménien (0,1 %), etc. Les dialectes arabes font partie de la famille afro-asiatique (ou chamito-sémitique), alors que l'arménien  est un isolat indo-européen et que l'adygué (circassien) et le tchétchène et le kabarde font partie des langues caucasiennes. Les locuteurs de l'hébreu sont absents depuis l'exigence soumise par Hussein ibn Ali du Hedjaz en préalable de son acceptation du territoire à coloniser du bon gré unilatéral de la Couronne.

Voir "Transjordan during the Mandate Period, 1921-1946", des analyses détaillées de la composition démographique et des dynamiques tribales de la région. ePrints Soton

2. Ressentiment ou révoltes contre les Hachémites imposés par les Anglais (1920–1924)

Aucune concertation ou consultation des populations, en rupture avec les principes du Pacte, son article 22,  et l'article 2 du mandat SDN et à suivre de la Charte ONU, sur 

  • La Déclaration de Londres (1922), validant l’administration séparée de la Transjordanie, précise :

"Aucune disposition du Mandat ne s’appliquera en Transjordanie qui concernerait le foyer national juif, la naturalisation des Juifs, ou l'administration au bénéfice d'une quelconque minorité"
  • Ainsi aucune garantie des droits civils et religieux pour les non-Arabes n’a été maintenue 
  • Les Juifs étaient interdits d’installation par décret administratif
  • Les chrétiens locaux (gréco-catholiques, melkites, latins, protestants) ont vu leurs écoles restreintes et leurs voix politiques marginalisées par la domination tribale et clanique arabe-musulmane.
  • Les tribus non hachémites (Adwan, Majali, Hadid) ont été militairement réprimées lorsqu’elles ont contesté cette gouvernance imposée sans concertation.

a) Répression des révoltes  

  • Les tribus de Transjordanie (Bani Sakhr, Hadid, Adwan, Majali...) étaient autonomes et souveraines localement.

  • Les chrétiens de Karak et Madaba faisaient partie intégrante des structures tribales locales et ont souvent résisté, avec les musulmans locaux, à l’arrivée du pouvoir hachémite appuyé par les Anglais.

  • Exemple : la révolte d'Adwan (1923), bien que musulmane dans sa base tribale, comptait des soutiens intertribaux (y compris chrétiens) contre le régime central de l’émir Abdallah.

1. Révolte des tribus d’Ajloun (1921)

  • Lieu : Nord de la Transjordanie, autour d’Ajloun et Irbid.

  • Acteurs : Tribus locales sunnites, en majorité Bani Obeid et autres groupes du Hawran


2. Révolte d’Al-Karak (1922)

  • Lieu : Région sud, bastion chrétien et tribal de la famille Majali

  • Acteurs : Tribus Majali, Tarawneh et alliés — incluant musulmans et chrétiens


3. Grande révolte d’Adwan (1923)

  • Lieu : Région de Salt et Balqa.

  • Chef : Sultan al-Adwan.

  • Acteurs : Coalition tribale large, incluant des familles chrétiennes et des clans musulmans hostiles à l’émir Abdallah

b) Ressentiment contre l’“importation” hachémite

  • Le pouvoir hachémite était vu comme étranger, car provenant du Hedjaz, c’est-à-dire de l’ouest de la péninsule Arabique (famille de la Mecque), sans lien historique avec les tribus de Transjordanie.

  • Les tribus locales, y compris chrétiennes, n’avaient pas été consultées. Elles considéraient l’instauration de l’émirat comme une imposition britannique sans légitimité endogène.

c) Ségrégation confessionnelle implicite

  • L’émirat hachémite était fondé dès l’origine sur une idéologie panarabe islamisante.

  • Les postes de pouvoir, la police et l’armée étaient réservés de facto aux musulmans sunnites.

  • Bien que les chrétiens aient conservé une certaine liberté religieuse (notamment grâce à l’administration britannique), ils furent exclus du pouvoir décisionnel, ce qui suscita un mécontentement diffus, souvent exprimé par l’émigration ou le retrait politique.

3. Superficie de la Palestine mandataire orientale 

En septembre 1922, la Société des Nations a approuvé un mémorandum excluant explicitement la Transjordanie des dispositions du Mandat relatives au foyer national juif. Les frontières y sont précisées. 

4. Opposition de Hussein ibn Ali à l'installation juive

Aucun Juif n’avait le droit de résider ou d’acquérir de terres en Transjordanie, une politique qui resta en vigueur jusqu’à la transformation de l’émirat en royaume indépendant (Jordanie) en 1946, et se prolongea de facto au-delà.

Les Hachémites  du Hedjaz et la Transjordanie : Dès la création de l'émirat en 1921, l'Émir Abdallah a imposé l'interdiction de l'installation juive en Transjordanie. Cette interdiction était en grande partie une réponse aux préoccupations de son père Hussein, concernant l'immigration juive dans la région de Palestine mandataire depuis 1920. La position des Hachémites s'inscrivait dans une politique visant à préserver la région comme une terre arabe et à éviter l'expansion du sionisme, dont ils considéraient qu'il constituait une menace pour la domination arabe.

En janvier 1924, Hussein ibn Ali, roi du Hedjaz et père de l'Émir Abdallah, a reçu à Amman (région fut conquise par les Arabes en 634, lors de la bataille de Yarmouk), une délégation dirigée par le rabbin Yaakov Meir. Il a maintenu son opposition à l'installation juive en Transjordanie. Cette position a été perçue comme extrémiste par les autorités britanniques et sionistes. Wikipédia

5. Annulation de projets de location de terres à des Juifs (1933)

En janvier 1933, l'Émir Abdallah a annulé un accord prévoyant la location de 70 000 dounams de ses terres personnelles à une entreprise juive. Cette décision faisait suite à des pressions de la part du gouvernement de Palestine et de dirigeants arabes, notamment le Grand Mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini. L'Émir a également déclaré qu'il n'avait jamais signé d'accord avec des Juifs pour la location de terres, affirmant qu'il avait seulement signé une option de location, mais qu'il était désormais déterminé à ne pas louer ses terres à des étrangers. Jewish Telegraphic Agency+3Jewish Telegraphic Agency+3Jewish Telegraphic Agency+3

6. Conclusion

  • Les chrétiens de Transjordanie en 1919 étaient majoritairement des Arabes (considérés autochtones) de tradition orthodoxe, enracinés dans les hautes terres de Moab et d’Edom.

  • Ils n’ont pas été consultés lors de la création de l’émirat et ont vu l’arrivée des Hachémites comme une domination étrangère, imposée avec l’armée britannique.

  • Bien que leurs révoltes n’aient pas été confessionnelles, ils participèrent souvent aux résistances tribales locales, refusant la centralisation hachémite.


xxxx


  • L’article 75 de la Charte des Nations Unies adoptée en 1945 ne reprend pas directement les mandats institués par la SDN en 1920, mais il en constitue en quelque sorte une reconfiguration ou prolongation partielle à travers un nouveau système de tutelle internationale. Voici l’essentiel pour comprendre le lien :

FaitBase juridiqueRégime applicable
Le mandat SDN pour la Palestine incluait la TransjordanieTexte du mandat (1920 et addendum 1922), article 24 -25✔️ 
Le Royaume-Uni a exclu la Transjordanie de l’application du mandatDécision unilatérale validée par la SDN✔️
La Transjordanie a été soumise à un régime de tutelle ONU en 1945❌ Non⚠️
Confusion
La Jordanie est née d’un traité bilatéral avec le Royaume-Uni (1946)✔️ Traité d’indépendance✔️


Texte de l’article 75 de la Charte de l’ONU (1945) :

« L’Organisation des Nations Unies établit, sous son autorité, un régime international de tutelle pour l’administration et la surveillance des territoires qui pourraient être placés sous ce régime par des accords particuliers ultérieurs. »

Objectif du système de tutelle

L’article 75 inaugure le Système international de tutelle (chapitre XII de la Charte), destiné à :

  • succéder partiellement au système des mandats de la SDN (mis en place en 1920 selon l’article 22 du Pacte de la SDN) ;

  • gérer les territoires non autonomes ou sous tutelle dans un cadre multilatéral visant la préparation à l’indépendance ou à l’autonomie.

Différences avec le système de mandats SDN

AspectMandats SDN (1920)Tutelle ONU (1945)
Organe de surveillanceConseil de la SDNConseil de tutelle de l’ONU
Légalité du dispositifDérivé de l'article 22 du PacteBasé sur les chapitres XII et XIII de la Charte de l’ONU
Nature des mandatairesPuissances administrant mandatées (France, Royaume-Uni, etc.)Puissances administrant sous contrôle de l’ONU
FinalitéAdministration au nom de populations des colonies turques
ou allemandes
Préparer les territoires à l’autonomie ou à l’indépendance
Types de territoires concernésEx-territoires ottomans, ex-allemandsMandats SDN restants, colonies volontaires, territoires sous tutelle après guerre

Cas emblématique : la Palestine mandataire

Extrait de l’introduction du Mandat britannique pour la Palestine :

"Attendu que les Principales Puissances alliées ont également convenu que le Mandataire soit responsable de la mise en œuvre de la déclaration faite à l'origine le 2 novembre 1917 par le gouvernement de Sa Majesté et adoptée par lesdites Puissances, en faveur de l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif... "

  • La Palestine mandataire faisait partie des mandats SDN (mandat confié au Royaume-Uni).

  • Après 1945, ce mandat n’a pas été transformé en tutelle sous l’ONU (faute d’accord entre les parties concernées).

Conclusion : l’article 75 ne l’a donc pas directement repris, et le mandat a expiré en mai 1948 sans transition vers un régime onusien par la Proclamation légale de l'Etat d'Israël du 14 mai 1948.

A savoir 

Précédent des batailles du Front moyen-oriental de la Guerre de 14/18

Batailles du Front du Moyen-Orient -Afrique du Nord - Caucase - Perse - Dardanelles - Mésopotamie
Sinaï et Palestine - ArménieCtésiphon (11-1915) Kut-el-Amara (12-1915) Romani (8-1916) Magdhaba (12-1916) Révolte arabe Rafa (1-1917) Bagdad (3-1917) 1re Gaza (3-1917) 2e Gaza (4-1917) Aqaba (7-1917) Beer-Sheva (10-1917) 3e Gaza (11-1917) Jérusalem (12-1917) Megiddo (9-1918) Damas (9-1918) Alep (10-1918)
Amman (09-1918)

1. Le mandat SDN pour la Palestine incluait initialement tout le territoire entre Méditerranée et frontière irakienne, soit :
les sandjaks d'Acre, Naplouse, Jérusalem, Gaza 
et partie de la vilayet de Damas (sandjaks vus plus haut) actuelle Jordanie (Emirat de Transjordanie à l’époque)

1919//1920, la Palestine mandataire

2. Base juridique de la séparation : 
Article 25 (Mandat, 1922) 

3. Mise en œuvre : 1922–1923
1921 : Conférence du Caire → le Royaume-Uni décide de créer un Émirat autonome de Transjordanie, confié à l’émir Abdallah, membre de la dynastie hachémite
1922 : Le Conseil de la SDN approuve cette interprétation du mandat (sans en faire un mandat séparé)

Cette interprétation suspend tous les articles du mandat de création des conditions d'un Foyer national juif, afin de permettre la première entité arabe, ou premier protoétat musulman arabe, en train de mettre en place depuis 1919, suite à Bataille d'Amman de septembre 1918 :
 "Article 2 du Mandat britannique pour la Palestine (extrait officiel) : " Le Mandataire sera responsable de placer le pays dans des conditions politiques, administratives et économiques telles qu’elles assureront l’établissement du foyer national juif, tel qu’il est prévu dans le préambule, et le développement d’institutions autonomes, ainsi que la sauvegarde des droits civils et religieux de toutes les populations habitant la Palestine, quelle que soit leur race et leur religion."
1923 : L’émirat de Transjordanie de facto administré séparément de la Palestine occidentale, mais sans traité d’indépendance ni nouveau mandat

4. Il ne s'agit pas d'un accord de tutelle onusien (article 75 de la Charte ONU)
La Jordanie n’est pas née d’un régime de tutelle ONU en 1945
Elle est née d’un aménagement unilatéral du mandat SDN par le Royaume-Uni, validé politiquement par la SDN mais non transformé en mandat séparé ni en tutelle ONU

5. Proclamation de l’indépendance jordanienne
1946 : Traité entre le Royaume-Uni et l’Émirat → l’indépendance de la Transjordanie est proclamée (le 25 mai 1946)
1947 : Admission de la Jordanie à l’ONU refusée (notamment par l’URSS)
1955 : La Jordanie finalement admise à l’ONU après compromis
"En ce qui concerne les territoires situés à l’est du Jourdain, le Mandataire aura le droit de suspendre ou de différer l'application de tout ou partie des dispositions du présent Mandat."

Cela signifie que la Transjordanie n’a jamais été formellement exclue du mandat SDN, mais que le Royaume-Uni a suspendu l’application toutes dispositions relatives au foyer national juif à l’est du Jourdain. A la tête de l'armée de la Légion arabe, Glubb Pacha, officier britannique sous commandement d'Abdallah attaquera Israël, investira Jérusalem-est en chassant tous les familles juives ainsi que de la Judée Samarie israélienne avec destruction ou profanation de tout lieu de culte du judaïsme -Avec Gaza par l'Egypte, environ une soixantaine, notamment d'inestimable lieux archéologiques-


En résumé

L’article 75 n’a pas été conçu pour “reprendre” automatiquement les mandats SDN, mais pour offrir un nouveau cadre — plus multilatéral et orienté vers l’autodétermination — qui pouvait intégrer certains anciens mandats à condition qu’ils soient placés volontairement sous tutelle par des accords spécifiques.

Constat de base : La Charte de l'ONU n'a pas abrogé explicitement les mandats SDN

La disparition de la SDN en avril 1946 n’a pas juridiquement annulé les mandats. Le mandat SDN sur la Palestine, en particulier, n’a jamais été formellement révoqué par une autorité internationale compétente. Par conséquent :

Les dispositions du mandat, notamment son Préambule et ses articles 1 et 2, restent en vigueur tant qu'elles n'ont pas été abrogées ou remplacées par un acte juridique ultérieur valide (traité, résolution exécutoire, etc.).


Les articles 1 et 2 du mandat britannique pour la Palestine (1920)

  • Article 1 : Reconnaît le mandat confié au Royaume-Uni 

  • Article 2 : Oblige le mandataire à placer le pays dans des conditions politiques, administratives et économiques favorables à l’établissement d’un foyer national juif.

Ce sont des engagements internationaux à caractère obligatoire pour le mandataire, et ces engagements n’ont jamais été annulés par l’ONU.


Position du droit international

  1. Continuité des engagements internationaux :
    La doctrine juridique majoritaire (cf. travaux de Lauterpacht, Oppenheim, etc.) considère que les obligations internationales créées par un instrument comme un mandat continuent d’exister même après la disparition de l’institution créatrice (SDN), sauf abrogation explicite ou transformation.

  2. Charte de l’ONU, art. 80 (la "clause de sauvegarde") :
    Cet article protège les droits acquis en vertu des mandats SDN :

    « Aucune disposition du présent Chapitre ne sera interprétée comme donnant pouvoir aux Nations Unies d’altérer de quelque manière que ce soit les droits d’un quelconque État ou d’un quelconque peuple ou les termes d’instruments internationaux existants auxquels les Membres respectifs des Nations Unies peuvent être parties. »

    Cela signifie explicitement que les droits issus du Mandat SDN pour la Palestine mandataire restent valables tant qu’ils n’ont pas été remplacés par un accord postérieur valide.


En résumé

En l’absence d’un mécanisme de succession ou d’abrogation formelle, le Préambule et les articles 1 et 2 du mandat SDN restent valides dans le cadre du droit international.

La Charte des Nations Unies elle-même, par son article 80, confirme cette continuité juridique.

Le système de tutelle onusien n’a jamais remplacé le mandat palestinien, car aucun accord de tutelle n’a été conclu.

Deux axes de conclusion générale

  1. La création de l’Émirat de Transjordanie puis du Royaume hachémite de Jordanie en violation des principes de la SDN et de l’ONU ;

  2. Le rôle de la Jordanie comme “chef de file du Judenrein*” parmi les pays MOAN / MENA*.


1. Contexte juridique et politique de la création de la Jordanie

L’Émirat de Transjordanie établi en 1921 par les Britanniques en faveur de l’émir Abdallah, un Hachémite originaire du Hedjaz, sur la portion orientale du Mandat britannique pour la Palestine.
Or, ce territoire était inclus dans le Mandat de la SDN (San Remo, 1920), qui devait préparer à l’établissement du proto état dit foyer national juif (Lettre Balfour, article 2 du mandat, et lettres italiennes et françaises).

Cependant, le 12 août 1922, l’article 25 du mandat fut activé pour suspendre l’application des clauses relatives au "foyer juif" à l’est du Jourdain. Cela permit à la Grande-Bretagne de gouverner en Transjordanie séparément — en totale contradiction avec l’esprit du mandat. Aucun nouveau mandat n’a été rédigé ni entériné pour justifier cette séparation.

Infraction majeure :

  • Non-respect de l’unité territoriale du mandat

  • Création d’un émirat non prévu par les engagements de la SDN

  • Instauration d’un État interdit aux Juifs (par droit d’entrée et de propriété), avec l’assentiment britannique, ce qui constitue une dérogation unilatérale aux engagements internationaux.

Avec l'indépendance de la Jordanie en 1946, elle devint un État judenrein de jure. Ce statut ne fut jamais contesté par l’ONU, malgré la Charte (1945) prônant l’égalité entre peuples et la fin des discriminations.

  • Les leaders terroristes palestiniens revendiquent ce territoire et tentent de chasser la dynastie arabe du Hedjaz, qu'ils jugent moins fondés qu'eux à coloniser l'ex-partie orientale du mandat SDN 1922. Ainsi, années 1960, du Fatah, faction de l'OLP et Septembre noir (1970-1971) ou de l'assassinat à Jérusalem d'Abdallah, laissant place à Talal ben Abdallah en 1950. Hussein reprend les rênes en écrasant les fedayins.


2. Jordanie et Judenrein : rôle moteur ?

La Transjordanie a été, dès les années 1920, un territoire exclusivement arabo-musulmanles Juifs étaient interdits de résidence, d’achat foncier et de culte, par ordonnance britannique sous pression musulmane arabe.

Après 1948, la Jordanie a :

  • Annexé la Judée-Samarie (Cisjordanie) en 1950 (annexion illégale reconnue seulement par le Royaume-Uni et le Pakistan), Jérusalem-Est et le corridor de Gaza,

  • Spolié et expulsé toute population juive de Jérusalem-Est, Hébron, Nablus, etc., remplacé par des musulmans et chrétiens kurdes, arméniens, arabes, etc.

  • Détruit ou profané tous les lieux juifs : 58 synagogues de Jérusalem rasées ou converties, y compris le Quartier juif de Jérusalem-Est vidé et miné.

En cela, elle se distingue par la systématicité de sa politique de purification ethno-religieuse.

Dans la zone MOAN, plusieurs États ont connu des vagues d’expulsions ou de départs juifs (Irak, Égypte, Libye, etc.), mais la Jordanie est le seul à avoir revendiqué juridiquement une exclusion juive complète de tout le territoire national. Même l’Arabie saoudite, aussi rigide soit-elle, n’a pas annexé de territoire avec population juive existante à chasser.

Chef de file du Judenrein régionalement :

  • En raison de son statut pionnier,

  • De la justification officielle et constante de l’exclusion,

  • De sa collaboration active à la réislamisation des lieux saints (Waqf jordanien à Jérusalem, refus de reconnaissance juive).


En résumé

Oui, on peut affirmer que :

  • La création de la Jordanie constitue une violation manifeste du mandat de la SDN, par suspension des engagements envers le foyer juif.

  • La Jordanie est historiquement le premier État judenrein institutionnalisé de la région MENA, et probablement le plus cohérent dans cette politique.

Cela en fait un précédent fondamental, resté impuni par les instances internationales, et dont la charge symbolique et politique reste forte aujourd’hui encore, notamment à travers son rôle sur le Mont du Temple et à Jérusalem-Est.


Population juive dans la zone ANMO

Actuellement, la comparaison des 21 % de citoyen non Juifs en Israël face aux ANMO se passe de commentaires :

Population juive estimée par pays (1920–2025)

Pays≈1920≈1948 ≈1970≈2000≈2025 (est.)
Maroc≈ 120 000≈ 250 000≈ 50 000≈ 5 000≈ 1 500 – 2 000
Algérie≈ 130 000≈ 140 000≈ 1 000≈ 100≈ 0 – 50
Tunisie≈ 75 000≈ 105 000≈ 10 000≈ 1 500≈ 1 000 – 1 500
Égypte≈ 60 000≈ 75 000≈ 2 500≈ 100≈ 3 – 20
Libye≈ 25 000≈ 38 000≈ 500≈ 800
Irak≈ 90 000≈ 135 000≈ 3 000≈ 100≈ 0 – 4
Syrie≈ 20 000≈ 30 000≈ 4 000≈ 50≈ 0 – 1
Liban≈ 15 000≈ 20 000≈ 2 000≈ 100≈ 20 – 50
Yémen≈ 50 000≈ 55 000≈ 500≈ 100≈ 0 – 6
Jordanie≈ centaines≈ 500≈ 000
Iran≈ 80 000≈ 100 000≈ 80 000≈ 25 000≈ 8 000 – 12 000
Turquie≈ 100 000≈ 77 000≈ 45 000≈ 20 000≈ 14 000 – 15 000
Éthiopie*≈ 40 000      ≈ 150 000    ≈ 50 000    ≈ 5 000    ≈ 1 000 – 2 000

Résumé de l'évolution régionale (ordre de grandeur)

AnnéeTotal estimé (hors Israël)
1920≈ 800 000
1948≈ 950 000 – 1 000 000
1970≈ 200 000
2000≈ 60 000
2025≈ 25 000 – 35 000

Sources principales


*Judenrein, nettoyé de tout Juif, et judenfrei, libre de tout Juif, sont des termes n'existant pas en 1921 du temps d'Abdallah ibn Ali et Winston Churchill, appliqués années 30 en Allemagne nazie et utilisés plus largement après les exterminations de la Seconde guerre mondiale en Europe écrasée par l'hitlérisme.

*MOAN ou ANMO - MENA - Middle East North Africa = Moyen Orient Afrique du Nord https://fr.wikipedia.org/wiki/MENA



Christine Gamita
Revue et réagencée via Chat GPT 2025

26/05/25

Triple Entente souveraine

Fiche synthétique

1917-1948 - Processus de formation d'un proto état moderne

1914 - L'ENTENTE
Britannia (dr.), Marianne (g.), Mare Rússia (centre), Allégories de l'Empire britannique, de la République française et de l'Empire russe, Affiche russe

A - Colonies turques au Levant

Ce processus proto étatique se trouve enclenché sur ces colonies turques depuis 1516/17 par la victoire de la Triple Entente sur la Triple Alliance. Cependant, la déshistoricisation tait les lettres diplomatiques françaises et italiennes, l'accord arabo juif, les traités, dont San Remo, la Société des Nations et le mandat, écorné par Churchill au profit de ses alliés hachémites du Hedjaz, formant la frontière occidentale- pour ne brandir que celle de Balfour, afin de pouvoir la présenter en colonialisme et impérialisme.

La campagne victorieuse sur le Front oriental offre la souveraineté aux alliés sur des colonies turques et allemandes. Désormais, il en est fait peu de cas. Notamment la Couronne anglicane, puis l'URSS, la sapèrent par l'invention de la souveraineté arabe du Maghreb au Machrek, éclipsant ou se fondant dans la souveraineté turque, tout en gommant toutes les nombreuses autres ethnies ou nations.
"L'effet durable de cette campagne fut la partition de l'Empire ottoman , la France obtenant le mandat sur la Syrie et le Liban, tandis que l'Empire britannique obtenait des mandats sur la Mésopotamie et la Palestine. La République de Turquie naquit en 1923 après la fin de l' Empire ottoman lors de la guerre d'indépendance turque . Les mandats européens prirent fin avec la formation du Royaume d'Irak en 1932, de la République du Liban en 1943, de l' État d'Israël en 1948, et du Royaume hachémite de Transjordanie et de la République arabe syrienne en 1946." Wikipedia Campagne du Sinaï et de la Palestine (catalan traduit)
Passant ainsi par profits et pertes 550 000 soldats disparus au Levant et en y favorisant l'impérialisme religieux panarabe islamique au détriment d'un micro-état des Juifs et de ses propres engagements. Bien que cette entité ait été fermement convenue, y compris par son allié arabe hachémite, bénéficiaire de soutien dès 1912 contre les Turcs, puis de la restitution de la seule colonie arabe du Hedjaz des Turcs.

En dépit du principe du mandat de protection des minorités, la partie du mandat offerte par le Secrétariat aux colonies à Abdallah ibn Hussein, y exigeant en préalable l'interdiction de Juifs, ne fit l'objet d'aucune concertation avec les populations de diverses ethnies, malgré des révoltes. Une fiche ultérieure récapitule la naissance de l'état hachémite.

Quant à la rive occidentale du Jourdain, il reste notable que les titres de propriété turcs en graphie arabe, tant des grands propriétaires vivant en dehors de leurs terres, la majorité, comme de toute autre des congrégations, ne leur confèrent pas de souveraineté. Par ailleurs, il est omis de préciser que les terres publiques en 1917 des sandjaks d'Acre, Naplouse, Jérusalem et Gaza, qui couvrent dans les 96 % de la superficie de la future Palestine mandataire occidentale, relèvent de celle de l'administration légale, libre de les vendre et construire -en 1948, environ 82 % de terrains publics-, donc de l'état proclamé dans le cadre international légal.

En ce qui concerne ses populations recensées par les Français et les Britanniques années 20, les Arabes ne le furent pas et n'étaient pas non plus compris dans le décompte du millet musulman. Leurs campements et villages, généralement sans titres, ne constituaient pas d'ancrage souverain sur cette région de souveraineté turque ottomane depuis 1517. La langue vernaculaire de dialecte arabophone, en dépit de ce qu'entendent de toujours les officiers britanniques, qui croient ou veulent croire à l'autochtonie arabe dans leur désir d'unifier des groupes épars incontrôlés et incontrôlables, ne fait pas langue nationale. Notre fiche d'étude du cas Khoï et San évoque les liens entre autochtonie, propriété, souveraineté.

A - Engagements explicites de la Triple Entente et SDN* - Palestine mandataire (1917-1922)

*SDN - Société des Nations

1. Synthèse des engagements de la Triple Entente

Ces lettres confirmées par les Accords de San Remo (1920), le Traité de Sèvres (1920), et le Mandat confié par la SDN à la Grande-Bretagne (1920/1922) établissent une base juridique internationale claire pour la reconnaissance d’un Foyer national juif en Palestine sous souveraineté des Alliés victorieux, et autorisent l'immigration juive légale jusqu'à sa fin, soit 1948 lorsque la Couronne anglicane s'en défait. -En effet, sa clôture n'intervient pas à l'édification de l'ONU en 1945/46 car aucune autre autorité de tutelle n'aura été érigée en concordance aux article 75 et 80.

2. Lettre Cambon (12 mars 1917)

Lettre adressée par Jules Cambon, représentant du ministère français des Affaires étrangères, à Lord Rothschild, exprimant le soutien de la France au projet britannique de création d’un Foyer national juif en Palestine.

Source : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9604867q/f7.image

3. Lettre Pichon (31 mai 1917)

Lettre de Stephen Pichon, ministre français des Affaires étrangères, confirmant le soutien officiel de la France à la Déclaration Balfour et au principe du Foyer national juif en Palestine, à Nahum Sokolow, 

Source : Archives diplomatiques françaises, Quai d'Orsay (consultables en bibliothèque)

4. Lettre Sonnino (21 juin 1917)

Lettre d'appui du ministre italien des Affaires étrangères, Sidney Sonnino, confirmant la position italienne alignée sur celle du Royaume-Uni et de la France concernant le futur Foyer national juif en Palestine prise par la Triple Entente à l'Empire turc de la Triplice

Source : https://www.esteri.it/mae/it/ministero/archivi/storico-diplomatico.html

5. Lettre Balfour, dite Déclaration Balfour (2 novembre 1917) 

Source : https://www.bl.uk/collection-items/balfour-declaration

6. Télégramme Churchill, 21 mars 1921 - Création de la frontière de l'Emirat, Palestine orientale musulmane exclusive avec la Palestine occidentale juive non exclusive

La soustraction et séparation ourdies par Winston Churchill en 1921 de l'Emirat de Transjordanie confié au fils d'Hussein ibn Ali du Hedjaz permet déjà de suivre précisément la frontière de la Palestine mandataire occidentale de l'Etat des Juifs pressenti.

Au Colonial Office (21 mars 1921, n° YZ 86) - Ce télégramme, envoyé depuis Le Caire, expose les propositions de Churchill pour établir des administrations locales distinctes au Kurdistan et en Transjordanie, sous l'autorité des hauts-commissaires respectifs. Il soulève également des questions sur la nécessité de dispositions spéciales dans les mandats respectifs pour ces régions.

Source : Jewish Virtual Library – "When Churchill Severed Transjordan From Palestine"
Bibliothèque Virtuelle JuiveBibliothèque Virtuelle Juive

Télégramme de réponse à Winston Churchill (25 mars 1921) - Ce télégramme, rédigé par John Shuckburgh, répond aux propositions de Churchill en suggérant l'insertion de clauses spécifiques dans les mandats pour permettre des administrations autonomes au Kurdistan et en Transjordanie, tout en évitant de modifier substantiellement les mandats existants.

Source :
 Jewish Virtual Library – "When Churchill Severed Transjordan From Palestine"
Bibliothèque Virtuelle JuiveBibliothèque Virtuelle Juive

1919 - Occupation militaire - 1920 - Mandat confié au Royaume Uni par la Socité des Nations

1919/1920 - Foyer national juif et Mandat de la Société des Nations RU

1921 - 17 avril, décision de remettre la Palestine orientale aux Arabes du Hedjaz (libéré) https://winstonchurchill.org/publications/finest-hour/finest-hour-196/churchills-official-visit-to-palestine-1921/

1922 - Addendum au mandat, article 24 -la frontière est actée- Voici la carte effective de 1923

Carte de la Palestine et de la Transjordanie sous mandat britannique, 14 décembre 1922 Augusta 89

7. Références complémentaires

- Accord Fayçal-Weizmann (3 janvier 1919) : https://en.wikisource.org/wiki/Fay%C3%A7al-Weizmann_Agreement
- Conférence de San Remo (24-25 avril 1920) : https://mfa.gov.il/mfa/aboutisrael/maps/pages/san%20remo%20conference%20-%201920.aspx
- Traité de Sèvres (10 août 1920) : https://avalon.law.yale.edu/20th_century/sevres.asp
- Mandat pour la Palestine (24 juillet 1922) : https://avalon.law.yale.edu/20th_century/palmanda.asp

- "Reconnaissant les aspirations du peuple juif en ce qui concerne la Palestine et ses droits historiques, le gouvernement britannique a fait la célèbre Déclaration du 2 novembre 1917. Cette déclaration avait été anticipée par la lettre du gouvernement français du 4 juin 1917, et elle a été pleinement approuvée dans la lettre de M. Stephen Pichon, ministre des Affaires étrangères, à moi-même, datée du 14 février 1918, ainsi que dans la lettre m'informant de l'adhésion du gouvernement italien à ces déclarations, datée du 9 mai 1918." in chapitre sur "Le sionisme et la guerre.Nahum Sokolow, History of zionism : 1600-1918, introduction de Arthur Balfour, préface de Stephen Pichon, vol. 1 et 2, Londres, Longmans, 1919 (lire en ligne : volume 1 et volume 2)

- Conférence du Caire (mars 1921) : Présidée par Churchill, elle a été déterminante dans la réorganisation politique du Moyen-Orient post-ottoman. Elle a notamment abouti à la création des entités politiques modernes de l'Irak et de la Jordanie. Les documents et discussions de cette conférence sont détaillés dans les archives britanniques.  Winston Churchill – "Colonial Secretary, 1921–22" International Churchill Society

B - EFFACEMENT DE CADRE JURIDIQUE INTERNATIONAL

Les milieux post-coloniaux ou tiers-mondistes — évacuent ou minimisent sciemment le cadre juridique international issu de la victoire alliée de 1918, en présentant la création du Foyer national juif en Palestine mandataire en "accident historique" ou injustice coloniale, au lieu de la replacer dans le contexte des traités de paix signés avec les puissances vaincues (Empire ottoman et Empire allemand) et des engagements explicites de la Triple Entente.

Pourquoi ce glissement est problématique :

  1. Omission du droit international en vigueur :
La Déclaration Balfour (1917), les lettres françaises (Cambon, Pichon) et italienne (Sonnino), l'accord Fayçal-Weizmann (1919), les décisions de la Conférence de San Remo (1920), du Traité de Sèvres (1920) et du Mandat de la SDN (1922), puis de San Remo sont des actes diplomatiques et juridiques liés à la victoire de la Triple Entente dans la Campagne du Sinaï et de la Palestine, dont
"Escadre française
Croiseur protégé D'Entrecasteaux dans le Grand Lac Amer
Garde-côtes Le Requin à Ismaïlia puis dans le lac Timsah
Escadrille d'hydravions basée à Port-Saïd
https://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_du_Sina%C3%AF_et_de_la_Palestine
Ils consacrent la légitimité internationale du projet sioniste. Ne pas les mentionner revient à tronquer délibérément l'histoire.

2. Réécriture idéologique :g

Qualifier cela "d’accident" ou de simple produit du "colonialisme" efface la participation arabe-hachémite, l'approbation initiale de dirigeants comme Fayçal, et le statut légalement reconnu du mandat. C’est aussi ignorer que les Arabes de Palestine n’avaient ni souveraineté, ni État, ni administration propre sous les Turcs Ottomans.

 3. Approche anachronique :

Certains critiques utilisent les catégories modernes (droits des peuples autochtones, décolonisation) pour juger une situation née du monde d’après 1918, en effaçant délibérément que la Palestine ottomane était avant tout une province turque, non un pays arabe indépendant, et qu’il n’existait aucun État arabe de Palestine à défendre ou à "coloniser".

En résumé :

  • La souveraineté sur la Palestine après 1918 revient aux puissances alliées victorieuses, dans le cadre des traités internationauxnon à l’ancien occupant turc, ni à une entité arabe inexistante.

  • L’omission de ce cadre fondamental dans certains récits ou manuels n’est pas une ignorance innocente : c’est souvent une prise de position idéologique ou politique, pas un constat historique neutre.

  • L’effacement délibéré du sacrifice militaire allié sur le front oriental (Proche-Orient) de 550 000 pertes (morts, blessés, disparus) dans de nombreux récits historiques contemporains n’est ni neutre, ni fortuit. Cet effacement sert plusieurs objectifs — souvent idéologiques — dont voici les principales finalités :

1. Déconstruction de la légitimité occidentale et sioniste

En niant que la victoire militaire de la Triple Entente (France, Royaume-Uni, Italie) ait établi un ordre juridique nouveau dans l’ancien empire ottoman, ces milieux effacent les fondements du Foyer national juif et de la présence occidentale légale dans la région.

  • But : faire apparaître Israël comme un pur produit du "colonialisme", illégitime, et détaché de tout droit des vainqueurs.

  • Méthode : reléguer la Déclaration Balfour et les décisions de San Remo à de simples initiatives impérialistes, et ignorer les traités ratifiés (Sèvres, SDN).


2. Glorification postérieure d’un nationalisme arabe unifié et homogène

Pour imposer l’idée d’un peuple arabe "spolié", l'on gomme la diversité réelle des allégeances arabes (fayçalienne, ottomanophile, bédouine, etc.), les seuls accords signés librement (comme Fayçal-Weizmann, après cinq rencontres), et surtout la défaite militaire ottomane, qui faisait des Arabes des sujets, non des souverains.

  • But : reconstruire un récit héroïque de "résistance indigène" contre l’Occident et le sionisme.

  • Conséquence :

    • Soldats alliés — y compris des Juifs, Nord-Africains, Australiens, NéoZélandais, Indiens, Français, Italiens, Britanniques — sont effacés de la mémoire.
    • Ethnies arabisées et islamisées ne sont pas consultées, absorbées par l'héroïsation arabe
    • Illusion renforcée de souveraineté arabe sur les terres publiques (96 %) en 1918, créateur de nationalisme arabe palestinien de Grande Arabie se substituant au nationalisme syrien premier de Grande Syrie
    • Désinformation, en particulier des Juifs européens par leur supposé soutien britannique, qui prennent les Palestins pour des Arabes, ignorent que les titres de propriété (env 4 % sont libellés en turc de script arabe) ne sont pas arabes -devant les Européens, la confusion sur la prétextée propriété et souveraineté arabe se trouve également cimentée par leur l'usage des diverses ethnies présentes du langage véhiculaire de dialecte arabophone levantin (syriolibanais, langue des caravaniers, nomades et semi-sédentaires), ce qui entretient l'arabisation mise en route par la Couronne anglicane au détriment des ethnies peu à peu invisibilisées et ignorées-
    • Permission de toutes accusations calomnieuses contre les Juifs coupables d'avoir initié et voulu le conflit, de leur colonialisme, de leur illégitimité ethnique (ultérieurement renforcement par la thèse Khazar), de vol de la terre, avec pour effet l'emballement de l'antisémitisme (antijudaïque et antisioniste conjugué)

3. Révolution par le bas : alignement sur des doctrines subversives

Certains milieux, notamment d’obédience marxiste, islamo-nationaliste ou tiers-mondiste, considèrent les victoires européennes comme des obstacles à une "libération" post-coloniale globale.

  • But : préparer le terrain idéologique pour une "révolution" qui renverserait l’ordre issu de 1918, y compris la légitimité des États issus de la SDN.

  • Rôle de l’histoire : la déshistoricisation devient un outil révolutionnaire d'inversion accusatoire. Le sacrifice des soldats européens, australiens, asiatiques, océaniens, américains, juifs ou arabes fidèles aux Alliés est vu comme non pertinent ou "complice de l’oppression". Tous les vétérans de héros, présentés en suppôts de l'oppression....

"Le cimetière a été établi après la conquête de Jérusalem à la fin de 1917. Il contenait les tombes de 2 180 soldats britanniques, 143 Australiens, cinquante Sud-Africains, quarante Antillais britanniques et trente-quatre Néo-Zélandais, ainsi que soixante hommes dont les corps n'ont pas été identifiés, et plusieurs prisonniers allemands et turcs. Dans son bref discours après la cérémonie, Churchill a déclaré : « Ces vétérans reposent ici, là où repose la poussière des califes, des croisés et des Maccabées. Paix à leurs cendres, honneur à leur mémoire, et puissions-nous achever l'œuvre qu'ils avaient commencée." Fred Glueckstein, Sir Winston Churchill : Articles publiés par un Churchillien (Xlibris, 2021) https://winstonchurchill.org/publications/finest-hour/finest-hour-196/churchills-official-visit-to-palestine-1921/

Conclusion

Ce silence autour des fronts de Palestine, Syrie, Mésopotamie, où sont morts des dizaines de milliers de soldats alliés, est stratégique. Il ne s’agit pas d’oubli, mais de réécriture du passé pour servir un narratif révolutionnaire, antisioniste et anti-occidental, fondé sur une inversion du droit des vainqueurs.

C - CONSEQUENCES DE LA DESHISTORICISATION - ONU versus SDN en 1948

Aucunes résolutions, adoptées en 1948 ou ultérieurement, ne condamnent

  • l’attaque du 15 mai 1948 lancée par la Légion arabe (Transjordanie) et d’autres armées arabes, notamment égyptienne, contre l’État d’Israël nouvellement proclamé légalement

  • la persécution et l’expulsion des Juifs et Israéliens des zones conquises par les armées de la Ligue arabe (Judée-Samarie, Jérusalem-Est, Bande de Gaza),

  • l’occupation de ces territoires par les forces arabes entre 1948 et 1967,

  • les pressions diverses, persécutions, massacres, viols, pillages, spoliations, expulsions des pays musulmans MENA initiés avant 1948 puis multipliés, atteignant près du million de Juifs réfugiés sans statut, dont 70 %  à charge d'Israël sans soutien UNHCR ou UNWRA, et jamais dédommagés par les pays dits arabes.

Contexte historique :

  • 15 mai 1948 : le lendemain de la déclaration d’indépendance d’Israël, cinq armées (Égypte, Transjordanie, Syrie, Liban, Irak) l’attaquent. La Légion arabe de Transjordanie (formée et commandée par des officiers britanniques depuis 1919) occupe la Judée-Samarie, Jérusalem-Est (y compris la Vieille Ville), et expulse les Juifs des quartiers juifs historiques.

  • Aucune résolution de l'ONU n'utilise le langage de "condamnation" à l’encontre des agresseurs arabo musulmans. Les résolutions de l'époque, comme la résolution 194 (III) du 11 décembre 1948, appellent au cessez-le-feu, au retour des réfugiés, à l’accès libre à Jérusalem, mais ne blâment pas directement les États arabes pour leur agression initiale.

  • A ce jour et tout comme d'autres en MENA / MOAN n'ont pas été dédommagées. L'@Obs_JRPA réclame leur reconnaissance. 

Faits omis en débats :

  • En 1948, les quartiers juifs de Jérusalem-Est (y compris le quartier juif de la Vieille Ville) ont été nettoyés de leurs habitants, les synagogues détruites ou profanées.

  • Les Juifs vivant à Hébron, Jéricho ou dans d’autres localités de Judée-Samarie avant 1948 n’ont jamais pu y retourner entre 1948 et 1967.

  • La Jordanie annexe la Cisjordanie (Judée-Samarie) en 1950, sans reconnaissance internationale (sauf par le Royaume-Uni et le Pakistan), et interdit aux Juifs tout accès aux lieux saints.

  • Textes présents mais non appliqués aux Juifs réfugiés des MENA (compris Turquie, Ethiopie, Jordanie)

"Dans tous les accords internationaux multilatéraux et bilatéraux (Résolution 242 de l’ONU, Conférence de Madrid, Accords de paix entre Israël et l’Égypte, Feuille de route vers la paix), il y a une référence générale aux « réfugiés » et inclut la reconnaissance de tous les réfugiés de l’Est de la même manière – qu’ils soient Juifs ou Arabes." 

Pourquoi aucune condamnation ?

L'ONU était dominée à l'époque par un bloc colonial (France, Royaume-Uni) soucieux de ménager les États arabes, et par un bloc soviétique qui soutenait les mouvements panarabes. De plus, les pays arabes refusaient toute reconnaissance d’Israël.

A savoir - RÉSOLUTIONS CLÉS DE L'ONU (1947–1949)

1. Résolution 181 (II) — 29 novembre 1947

Objet : Partage de la Palestine sous mandat britannique
Texte : Prévoit la création de deux États (un juif, un arabe) et un corpus separatum pour Jérusalem.
Conséquence : Acceptée par l’Agence juive, rejetée par tous les États arabes
Remarque : Le rejet arabe a rendu son application impossible.

2. Résolution 186 (S-2) — 14 mai 1948

Objet : Nomination d’un médiateur de l’ONU en Palestine
Texte : Appelle à un cessez-le-feu général mais n’attribue aucune responsabilité
Remarque : Adoptée le jour de la proclamation d’Israël et la veille de l’invasion arabo musulmane

3. Résolution 194 (III) — 11 décembre 1948

Objet : Réfugiés, Jérusalem, médiation.
Texte :

  • Appelle au retour des réfugiés qui désirent vivre en paix, ou à une compensation

  • Recommande l’internationalisation de Jérusalem

  • Crée la Commission de conciliation des Nations unies pour la Palestine (CCNUP)

Remarque :

  • Ne mentionne jamais les réfugiés juifs expulsés du monde arabe

  • Ne condamne ni l'invasion ni l’expulsion des Juifs de Jérusalem-Est, Hébron, etc.

  • La clause sur les réfugiés arabes est non contraignante, et conditionnée au "vivre en paix"

4. Résolution 273 (III) — 11 mai 1949

Objet : Admission d’Israël à l’ONU
Texte : Israël est admis en tant que membre après avoir déclaré accepter les obligations de la Charte et des résolutions précédentes (notamment 194)
Remarque :

  • Ne conditionne pas l’adhésion à un retour immédiat des réfugiés

  • Les États arabes votent majoritairement contre l’admission d’Israël

5. Résolutions 62 à 73 (1948–1949)

Objet : Armistices, cessez-le-feu, médiation.
Texte : Appellent à des trêves successives et à la cessation des hostilités.
Remarque :

  • Jamais de condamnation de l’agression arabo musulmane, pourtant ouverte et coordonnée

  • Vocabulaire généraliste, "toutes les parties", "hostilités"


TERMES MANQUANTS

  • Aucune résolution ne condamne l’invasion du 15 mai 1948 par la Jordanie, l’Égypte, la Syrie, l’Irak et le Liban.

  • Aucune mention explicite de l’épuration ethnique des Juifs à Jérusalem-Est, Hébron, Naplouse, Gaza.

  • Aucune mention des destructions de synagogues, ni des Juifs faits prisonniers ou expulsés.

  • Aucune reconnaissance de la Judée-Samarie ou de Jérusalem-Est en territoires occupés par la Jordanie antisioniste, transmettant à l'Autorité Palestinienne, simple organisation, sans caractéristique étatique requise (souveraineté, indépendance, territoire...)

  • Usage abusif du terme Arabe pour parler de tous les habitants des ex-colonies turques, dont seul le Hedjaz était effectivement de précédente souveraineté arabe historique. De fait, l'usage inapproprié épure culturellement toutes autres ethnies soumises et islamisées par les Turcs auparavant (VIIe- au-delà la guerre de 14/18, alors que très diverses tout particulièrement en Palestine mandataire occidentale.

Conclusion

En 1945, l'ONU reconnait le premier état arabe musulman de Jordanie, issu du territoire de Palestine mandataire orientale par la main britannique (Winston Churchill,1921) au seul bénéfice de son allié l'Emir hachémite (hedjazi) de Transjordanie, laissant Ibn Séoud prendre possession de majeure partie de la Péninsule arabique, dont le Hedjaz (Médine). 

Entre 1947 et 1949, l’ONU :

  • Reconnaît théoriquement deux États, mais tolère de facto la guerre arabe contre Israël.

  • Ne condamne ni les agressionsni les occupations arabesni l’expulsion des Juifs de zones entières.

  • Adopte une attitude de prétendue neutralité diplomatique asymétrique, généralement sous pression britannique et soviétique.

Nous espérons que cette fiche synthétique vous aura permis de mieux appréhender comment un processus complexe se trouve partialement traduit en accident historique par certains historiens politiques, allant à rebours de l'histoire ethnographique, juridique et politique afin de ménager un néo état de toute pièce refusé au départ par les Arabes ? 
"...Avneri, aujourd’hui il faut qu’Israël reconnaisse les Palestiniens, leur parle directement, et crée un État, malgré l’opposition des autres pays arabes… " Irad Malkin, Pierre Vidal-Naquet, un historien dans la cité 2007 13. Israël et Pierre Vidal-Naquet, p.199-218

Elle doit permettre, de plus, d'examiner lucidement les accusations constantes de la propagande islamiste, notamment entre autres branches sectaires de la Confrérie des Frères musulmans, occupée à plein temps à détruire la réputation du seul état du Levant qui ne soit pas sous charia.

Christine Gamita
Actualisée et réagencée par IA Chat GPT en 2025

Bibliographie complémentaire

Revue du Monde musulman. Welt des Islams - 15 mars 1915 Koloniale Rundschau - 1914
Presse turque de l'époque, reproduit d'après Rhétoré, Les chrétiens aux bêtes. Les éditions de Cerf, 2005

A. Engagements explicites de la Triple Entente et de la SDN (1917–1922)

Sources primaires

  1. Lettre Cambon à Lord Rothschild (12 mars 1917)
    Lettre du représentant du ministère français des Affaires étrangères exprimant le soutien de la France au projet britannique de création d’un Foyer national juif en Palestine.
    Source : Gallica – BnF

  2. Lettre Pichon à Nahum Sokolow (31 mai 1917)
    Lettre du ministre français des Affaires étrangères confirmant le soutien officiel de la France à la Déclaration Balfour et au principe du Foyer national juif en Palestine.
    Source : Archives diplomatiques françaises, Quai d'Orsay (consultables en bibliothèque)

  3. Lettre Sonnino (21 juin 1917)
    Lettre du ministre italien des Affaires étrangères confirmant la position italienne alignée sur celle du Royaume-Uni et de la France concernant le futur Foyer national juif en Palestine.
    Source : Archives diplomatiques italiennes

  4. Déclaration Balfour (2 novembre 1917)
    Lettre du ministre britannique des Affaires étrangères exprimant le soutien du gouvernement britannique à l'établissement d'un Foyer national pour le peuple juif en Palestine.
    Source : British Library

  5. Accord Fayçal-Weizmann (3 janvier 1919)
    Accord entre l'Émir Fayçal et Chaim Weizmann sur la coopération entre Arabes et Juifs pour le développement de la Palestine.
    Source : Wikisource

  6. Conférence de San Remo (24–25 avril 1920)
    Conférence internationale déterminant l'attribution des mandats sur les territoires ottomans, incluant la Palestine.
    Source : Ministère des Affaires étrangères d'Israël

  7. Traité de Sèvres (10 août 1920)
    Traité de paix entre les Alliés et l'Empire ottoman, prévoyant notamment la mise en place de mandats sur les territoires arabes.
    Source : Avalon Project – Yale Law School

  8. Mandat pour la Palestine (24 juillet 1922)
    Document officiel de la Société des Nations confiant à la Grande-Bretagne le mandat sur la Palestine, avec pour mission d'établir un Foyer national juif.
    Source : Avalon Project – Yale Law School

Frontière tracée en 1921/1923 de la Palestine mandataire orientale soustraite du proto état des Juifs de 1920, pour mandat distinct sur l'Emirat de Transjordanie

Archives parlementaires britanniques : Les discours et interventions de Churchill en 1921, notamment ceux liés à la politique coloniale au Moyen-Orient, sont disponibles dans les archives du Parlement britannique.International Churchill Society

Source : Hansard – "Mr Winston Churchill: speeches in 1921" Parliament API

B. Effacement du cadre juridique international

Articles et analyses

  • Kramer, Martin. The Forgotten Truth about the Balfour Declaration.
    Analyse du contexte diplomatique de la Déclaration Balfour et des soutiens internationaux obtenus par les leaders sionistes.

  • Romeo, Lisa. Il y a 100 ans, le 10 août 1920, le Traité de Sèvres était signé.
    Article analysant les implications du Traité de Sèvres sur le Proche-Orient.
    Source : Les Clés du Moyen-Orient

  • Conférence de San Remo – Centenaire.
    Analyse des décisions prises lors de la Conférence de San Remo concernant la Palestine.
    Source : CAPE de Jérusalem


C. Conséquences de la déshistoricisation – ONU versus SDN en 1948

Résolutions clés de l'ONU (1947–1949)

  1. Résolution 181 (II) – 29 novembre 1947
    Plan de partage de la Palestine prévoyant la création de deux États, un juif et un arabe.

  2. Résolution 186 (S-2) – 14 mai 1948
    Nomination d’un médiateur de l’ONU en Palestine.

  3. Résolution 194 (III) – 11 décembre 1948
    Appelle au retour des réfugiés et à l’internationalisation de Jérusalem.

  4. Résolution 273 (III) – 11 mai 1949
    Admission d’Israël en tant que membre de l’ONU.

  5. Résolutions 62 à 73 (1948–1949)
    Appels à des trêves successives et à la cessation des hostilités.

Ouvrages et articles complémentaires

  • Avineri, Shlomo. The Making of Modern Zionism: The Intellectual Origins of the Jewish State.
    Analyse des fondements intellectuels du sionisme et de la création de l'État d'Israël.

  • Kramer, Martin. The Forgotten Truth about the Balfour Declaration.
    Analyse du contexte diplomatique de la Déclaration Balfour et des soutiens internationaux obtenus par les leaders sionistes.

ANNEXE - Point sur la souveraineté arabe

  • Omeyyades (661–750) — capitale à Damas

  • Abbassides (750–969) — capitale à Bagdad

  • Fatimides (chiites, d’origine berbère mais arabisés) — 969–1071, capitale au Caire

Pendant ces trois dynasties, la Palestine est gouvernée par des gouverneurs arabes, dans des administrations arabo-musulmanes

634 à 1071, soit environ 437 ansDurée approximative de règne arabe continu

Diverses souverainetés suivantes jusqu'en 1517, prise de pouvoir ottoman

1. Seldjoukides (1071–1098) — Turcs sunnites

  • D'origine turque oghouze, ils s'emparent du Levant par leur victoire à Manzikert (1071) contre les Byzantins (Romains d'Orient)

  • La région devient un territoire disputé entre différentes branches des Seldjoukides

  • Pouvoir fragile, peu structuré localement

Durée approximative : ~27 ans

2. États latins d’Orient (1099–1187)

  • Le royaume latin de Jérusalem est fondé après la prise de Jérusalem en 1099 lors de la première croisade

  • La Palestine (Jérusalem, Jaffa, Acre, Bethléem) sous domination chrétienne européenne, avec une administration féodale de type franc

Durée du royaume de Jérusalem : 88 ans de règne effectif (1099–1187)

3. Ayyoubides (1187–1250) — Kurdes arabisés, dynastie de Saladin

  • Saladin (Salah ad-Din, Kurde) reprend aux Royaumes francs Jérusalem en 1187 après la bataille de Hattin, laisse accès aux pélerins chrétiens, permet le retour des Juifs et purifie les lieux musulmans à l'eau de rose

  • La dynastie Ayyoubide contrôle la Palestine dans une logique islamique mais avec une élite d’origine kurde arabisée

  • Organisation relativement décentralisée

Durée approximative : 63 ans

4. Mamelouks (1250–1516) — Esclaves militaires turcs et circassiens

  • D'abord d'origine turque (bahrites), puis circassienne (burjites)

  • Puissante administration centralisée basée au Caire

  • Les mamelouks reconquièrent Acre en 1291, mettant fin définitivement à l’implantation franque

  • La région palestinienne devient un district du sultanat mamelouk d'Égypte

Durée : ~266 ans (Premier contrôle militaire dès 1247 – domination complète jusqu'à la conquête ottomane en 1516)

Résumé synthétique : souverains non arabes sur la Palestine (1071–1517)

PériodePuissance dominanteOrigine ethnique/culturelleCapitale régionale ou impériale
1071–1098SeldjoukidesTurcs sunnitesDamas, puis Bagdad
1099–1187CroisésEuropéens (latins, francs)Jérusalem
1187–1250AyyoubidesKurdes arabisésLe Caire, Damas
1250–1516MamelouksTurcs puis CircassiensLe Caire

Pendant 446 ans, la région reste sous le contrôle d’élites étrangères non arabes, bien que l’arabisation culturelle et religieuse du pays se poursuive (notamment via l’islam et la langue véhiculaire des dialectes arabophones.


Illustration

Affiche russe, 1914 : "ENTENTE" - "Amitié, compréhension, accord", accord qui unissait l'Empire russe , la Troisième République française et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande., face aux déclaration de guerre des 3 et 4 août 1914 de l'Allemagne, puis du 14 novembre 1914 de la Turquie ottomane. https://www.imprescriptible.fr/documents/djihad.htm
Affiche russe de 1914. L'inscription supérieure indique « concorde ». On y voit les personnifications féminines de la France, de la Russie et de la Grande-Bretagne, alliées de la « Triple Entente » lors de la Première Guerre mondiale. Au centre, la Russie brandit une croix orthodoxe (symbole de foi), Britannia à droite avec une ancre (faisant référence à la marine britannique, mais aussi symbole traditionnel d'espoir) et Marianne à gauche avec un cœur (symbole de charité/amour, probablement en référence à la basilique du Sacré-Cœur récemment achevée ) – « foi, espérance et charité » étant les trois vertus du célèbre passage biblique 1 Corinthiens 13:13. À l'arrière-plan, une scène de bataille, avec des hommes se battant avec des fusils et des épées, certains à cheval. Au-dessus, un obus explose, un avion des premiers temps et un dirigeable. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Triple_Entente.jpg

Traduction de la légende (de gauche à droite) :

Любовь. ФРАНЦИЯ

— Я за правду грудь подставлю,
Буду стойко я стоять —
Даже жизнь свою отдавши,
Я врагу не уступать.

Amour. FRANCE :
— Je présenterai ma poitrine pour la vérité,
Je tiendrai bon avec fermeté —
Même en donnant ma vie,
Je ne céderai pas à l’ennemi.


Вера. РОССИЯ

— На нас возложена тревожная святая рать:
Мы не допустим безбожия
Свет Христов потоптать!

Foi. RUSSIE :
— Une armée sainte et grave nous est confiée :
Nous ne permettrons pas à l’impiété
De fouler aux pieds la lumière du Christ !


Надежда. АНГЛИЯ

— Мы в сраженье, божьей милость,
Веру, правду пронесем;
С нами якорь непоколебный —
Божий будь, с нами завет!

Espérance. ANGLETERRE :
— Par la grâce divine dans le combat,
Nous porterons la foi et la vérité ;
Avec nous l’ancre inébranlable —
Que l’alliance de Dieu soit avec nous !

En dessous, sans titre, un quatrain 

Передъ грозой враждебныхъ силъ
Въ дни тѣмной скорби, испытаній —
Святои союзъ ихъ въ поль браннѣ
Самъ Богъ съ небесъ благословить.

Devant l’orage des forces hostiles,
Aux jours de sombre affliction, d’épreuves —
Leur sainte alliance sur le champ de bataille
Sera bénie par Dieu lui-même depuis les cieux.

Ce quatrain vient conclure l’affiche dans un ton solennel et sacré, montrant que l’union des trois puissances (France, Russie, Angleterre) est perçue comme une "sainte alliance" justifiée moralement et religieusement contre l’ennemi (sous-entendu : l’Empire allemand et ses alliés). 


Il s’agit d’une affiche de propagande russe de la Première Guerre mondiale représentant les puissances de la Triple Entente (France, Russie, Royaume-Uni) sous forme allégorique féminine : Liberté / Amour pour la France, Foi orthodoxe pour la Russie, Espérance et Stabilité pour l’Angleterre (avec l’ancre comme symbole). Le fond montre un champ de bataille avec dirigeable et avions, évoquant la modernité militaire et la guerre totale. Selon Chat GPT

A propos de l'ancre sur laquelle s'appuie l'Angleterre -  

"...Parmi les emblèmes héraldiques figure également la croix d'ancre ou croix de joie , une croix conçue en forme d'ancre. Le symbole peut être utilisé pour signifier « un nouveau départ » ou « l’espoir ».

La croix de Merner fait référence à la croix de Sainte Catherine, faisant référence à la manière dont cette sainte s'est sacrifiée (elle a été attachée à une ancre et jetée d'un bateau dans la mer Noire en l'an 102 ).

La croix d'ancre marque parfois les boucliers comme dans le texte auquel se réfèrent 
les nobles de la classe ermite ou ascétiquehttps://ar.wikipedia.org/wiki/%D9%85%D8%B1%D8%B3%D8%A7%D8%A9