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Ne perdez pas le Nord

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V. Le miel inaltérable Le miel inaltérable au fond de chaque chose Est fait de nos douleurs, nos désirs, nos remords ; L’alambic éternel où le temps recompose Les larmes des vivants et la pitié des morts. D’identiques effets regerment de leur cause ; La même note vibre à travers mille accords ; On ne sépare pas le parfum de la rose ; Je ne sépare pas votre âme de son corps. L’univers nous reprend le peu qui fut nous-mêmes. Vous ne saurez jamais que mes larmes vous aiment ; J’oublierai chaque jour combien je vous aimais. Mais la mort nous attend pour nous bercer en elle ; Comme une enfant blottie entre vos bras fermés, J’entends battre le cœur de la vie éternelle. Marguerite Yourcenar, Les charités d'Alcippe * Allégorie du désir qui porte une boussole Artemisia Gentileschi , Allegoria dell'inclinazione, 1616[Ill.] On ne peut perdre de vue l'étoile polaire. Perdre la boussole, c'est perdre la tête et ne plus marcher droit - Le désir vaudr...

Conte de velours

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https://4vector.com/image-vectors/rabbit Le LAPIN de VELOURS,  1922 Margery Williams  https://fr.wikipedia.org/wiki/Margery_Williams   Il était une fois un lapin de velours, et au début il était vraiment splendide. Grassouillet et potelé, comme doit l’être un lapin ; son pelage était tacheté de blanc et noir, des moustaches faites de vraie ficelle, et ses oreilles étaient doublées de satin rose. Le matin de Noël, on l’avait assis, coincé en haut de la chaussette de Noël du petit garçon, avec un brin de houx entre les pattes, c’était d’un effet vraiment charmant. Il y avait d’autres choses dans la chaussette, des noix et des oranges et une locomotive, et du chocolat aux amandes, et une souris mécanique mais le lapin était vraiment ce qu’il y avait de mieux. Pendant au moins deux heures, le garçon l’aima, et puis arrivèrent les tantes et les oncles, et il y eut un grand bruit de papier froissés et de déballage de paquets, et dans l’excitation de découvrir tous ces nouveaux ...