Fiche synthétique
Point sur la population après 14/18
George Grantham Bain Collection/Library of Congress, Porte de Jaffa à Jérusalem, début 20e - à partir de 1915 |
Un nombre important d'ethnies différentes est la caractéristique de cette région. Sur ce cliché centenaire, l'on peut remarquer le premier plan, à gauche un fez turc musulman, à droite, un chapeau et ses papillotes juives. Une sorte de raccourci de l'époque, qui voit au fond la foule variée de toutes origines.
Les articles sur l'Eurovision en Israël ont attiré mon attention sur la démographie de cette ville et lorsque j'ai effectué quelques rapides recherches sur Hélène d'Adiabène ; ce qui me permit d'établir également la présente fiche.
Il faut remarquer que si les tribus arabes s'unifient à compter du VIIème siècle sous la bannière de Mahomet, l'éveil arabe du Hedjaz constitue une réaction face à l'administration turque du Califat, musclé par le soutien du panarabisme de l'Empire anglican.
Cependant, aucune tribu arabe n'est précisément originaire de ce sandjak des sandjaks de Jérusalem & alii de cette région. Peut-être cela a-t-il été une des raisons de l'absence de recensement de "ces étrangers" par les Turcs qui ne considéraient que sa colonie du Hedjaz comme arabe, qui plus est les considérant en fauteurs de troubles et pillages craints tant par les Turcs que les Britanniques. Tribus nomades arabes, ou ghazzu*.
Sources primaires et données fiables sur la population de Jérusalem sous l’Empire ottoman (1517–1917), distinguant les recensements administratifs ottomans, les rapports de consuls européens, les récits de voyageurs, et les statistiques religieuses des missions.
Eveil arabe et refus turc du nationalisme arabe
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À partir du XIXe siècle, avec le nahda (renaissance culturelle arabe) et la poussée nationaliste en Syrie et au Hidjaz :
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Des Arabes revendiquent une identité propre, linguistique, historique et ethnique
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Les Ottomans y répondent par une turquisation croissante, surtout après 1908 (CUP / Jeunes-Turcs). Ex. : Sharif Hussein (La Mecque) revendique l’unité arabe dès 1915 – refus catégorique
L'Empire ottoman n'enregistra jamais les Arabes en ethnie distincte, du fait également de l'Ummah. La méthode des millets ne discrimine que les groupes religieux, ex-dhimmis chrétiens, juifs, qui comprennent également des Arabes.
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1. Recensements ottomans
Premier recensement officiel (Salnâme de 1871–72 / 1288 H)
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Le Salnâme est l’annuaire administratif de l’Empire ottoman. Celui du vilayet de Syrie (incluant Jérusalem comme sandjak autonome) donne des chiffres approximatifs
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En 1871-72, Jérusalem compte environ 25 000 habitants, majoritairement juifs
Numérisation du salnâme de 1288H :
BOA (Ottoman Archives, Istanbul) – Salnâme 1288H
→ chercher Vilayet-i Suriye / Sancak-ı Kudüs
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Depuis 1928, le turc ouralo altaïque s'écrit en alphabet turco latin, y compris pour faciliter l'alphabétisation
Sandjaks : la carte montre, en turc ottoman de script arabe, les circonscriptions administratives de Jérusalem, Naplouse (Flavia Neapolis fondé en 72 par les Romains) et Acre (سنجق صفد ; Safed Sancağı) couvrant, y compris Beersheba, Gaza, Jaffa, Jéricho et Hébron en.wikipedia.org+6fr.wikipedia.org+6jerusalemstory.com+6
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Kudüs Sancağı (Sanjak de Jérusalem) et la délimitation de la Mutasarriflik de Jérusalem (district autonome depuis 1872) palquest.org+5en.wikipedia.org+5honestreporting.com+5.
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Mutasarriflik de Jérusalem (1872–1917) : district spécial relevant directement de Constantinople, englobant Jérusalem, Beersheba, Gaza, Jaffa et Hébron fr.wikipedia.org+1fr.wikipedia.org+1en.wikipedia.org+6en.wikipedia.org+6jerusalemstory.com+.
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Réorganisation administrative : les sandjaks de Naplouse et Acre continuant au nord tandis que Jérusalem constituait un district decolonizepalestine.com+8palquest.org+8fr.wikipedia.org+8.
Titre : Ottoman map of the Jerusalem Sanjak, c. 1900 - Archives : Archives nationales ottomanes (Ottoman National Archives)
En ligne : Wikimedia Commons (domaine public, carte de 1900) midafternoonmap.com+5commons.wikimedia.org+5alamy.com+52. Rapports consulaires britanniques et français
James Finn (Consul britannique, 1846–1863)
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Il mentionne en 1854 une population totale de 15 500 personnes, dont :
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Juifs : environ 8 000
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Musulmans : environ 4 500
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Chrétiens : environ 3 000
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Source :
James Finn, Stirring Times: Records from Jerusalem Consulate (1853–1856), 1878 Texte intégral (vol. I) sur Archive.org Texte intégral (vol. II)
3. Rapports religieux et missions chrétiennes
Latin Patriarchate Statistical Reports (1847–1914)
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Donnent les chiffres pour les catholiques latins et orientaux.
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En 1896, les franciscains estiment :
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Juifs : 28 000
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Musulmans : 8 560
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Chrétiens (toutes confessions) : 7 000
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Source : Louis Cheikho (SJ), Annuaire de la Terre Sainte, (revue al-Machriq), accessible via : Bibliothèque orientale, Université Saint-Joseph, Beyrouth
4. Statistiques de voyageurs (tournant 19e–20e)
Henry Kendall, 1914 (représentant britannique)
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En 1914 :
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Juifs : 45 000
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Musulmans : 12 000
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Chrétiens : 15 000
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Source : Quoted in Schölch, Alexander. "Jerusalem in the 19th Century." Google Books (extrait)
5. Données résumées par les historiens avec références primaires
Yehoshua Ben-Arieh – "Jerusalem in the 19th Century: The Old City" (1984)
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Historien israélien, base son travail sur :
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Salnâme ottomans
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Archives du Patriarcat grec
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Statistiques juives (Hevrah Kaddisha de Jérusalem)
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Soit :
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1839 : 5 000 juifs
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1846 : 7 000 juifs sur 15 000 hab.
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1896 : juifs majoritaires à Jérusalem
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Source : Livre sur Google Books
Synthèse dans des publications avec données primaires citées
Justin McCarthy, The Population of Palestine (1990)
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Utilise les archives ottomanes et européennes
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Pour Jérusalem, détaille les années 1867, 1905, 1914
Accès :
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Version PDF (via bibliothèques académiques ou WorldCat)
Annexes : cartes et chiffres
Carte démographique de 1914 (Ottoman Census)
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Prépondérance juive à Jérusalem 1905–1914.
Voir : Census maps reproduced dans Palestine Royal Commission Report, 1937 (Peel Report)
Récapitulons
Date | Estimation - population | Juifs | Musulmans | Chrétiens |
---|---|---|---|---|
1840 | 15 000 | 7 000 | 4 000 | 4 000 |
1870 | 25 000 | 12 000 | 8 000 | 5 000 |
1896 | 43 560 | 28 000 | 8 560 | 7 000 |
1914 | ~70 000 | 45 000 | 12 000 | 15 000 |
II - Méthode turque ottomane de recensement
Sous l’Empire ottoman, les recensements organisés par millets, c’est-à-dire par confession, et non par appartenance ethnolinguistique. Les données administratives ne distinguaient pas entre musulmans arabes et turcs, ni entre juifs séfarades, ashkénazes ou mizrahim.
1. Recensements ottomans : classification confessionnelle
Les recensements de 1831, 1881–1882, 1905, et 1914 classent les individus selon :
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leur religion (musulman, chrétien, juif, etc.)
-
leur sexe, parfois leur état matrimonial
-
leur lieu de résidence
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leur profession ou rang fiscal (dans certains cas)
Aucune mention d’ethnicité ou de langue enregistrée
Registre de 1905 (BOA, recensement du Sandjak de Jérusalem, NFS.d..2184/1)
Repris en partie dans : Karpat, K. H. Ottoman Population 1830–1914 (1985), chap. 2 et 5. Aperçu sur Google Books
2. Ébauches de recensements linguistiques – cas exceptionnels
Bien qu’ils ne soient pas généralisés, il existe :
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des enquêtes linguistiques locales réalisées par des consuls ou des orientalistes
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des rapports du Patriarcat grec ou du Patriarcat latin mentionnant les langues parlées (ex. : grec, arabe, ladino, judéo-arabe, etc.)
Rapport de 1898 du Père Barnabé Meistermann, mission franciscaine :
"Les juifs de Jérusalem se répartissent en deux grandes familles linguistiques : les Séfarades, parlant l'espagnol ou l’arabe, et les Ashkénazes, parlant le yiddish ou l’allemand." Cité dans : Lagrange, École biblique de Jérusalem (1900)
3. Cartes ethno-confessionnelles de l’administration mandataire (1922–1931)
Mixant Arabe et musulman -Faisant de tout musulman un Arabe - Le recensement britannique de 1922, distingue :
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Religion
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Langue maternelle
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Nationalité déclarée (citoyenneté ottomane résiduelle, ou autre)
Source directe : Palestine Census of 1922, Government of Palestine
PDF complet ici – Israel State Archives
4. Études dérivées avec estimations ethniques rétrospectives
Des chercheurs modernes (Ben-Arieh, Cohen, McCarthy) ont reconstitué des profils ethniques approximatifs en croisant :
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les noms dans les registres fiscaux
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les langues utilisées dans les écoles/missions
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les lieux d’origine mentionnés dans les registres rabbiniques ou consulaires
Yehoshua Ben-Arieh (1984), Jerusalem in the 19th Century: The Old City, pp. 54–82
III - Arabes de Jérusalem et du Sandjak de Jérusalem
L’Empire ottoman ne reconnait pas d'"ethnie arabe" comme catégorie administrative ou statistique dans la région, pour plusieurs raisons doctrinales, juridiques et politiques
1. Le système ottoman de classement non-ethnique
L’Empire ottoman classait ses sujets selon :
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Millet = communauté de religion, uniquement monothéiste
-
Non selon leur ethnie, langue, ou nation d’origine
-
Le terme « Arap » (عرب) était réservé à certains groupes nomades ou bédouins (souvent péjoratif ou marginalisé dans l'administration) - Arabe est réservé au nomadisme, cela indique qu'il considère les Arabes en nomades
Dans le cas où un Arabe acceptait de se laisser recenser -ce qui reste douteux jusqu'en 1920, selon le recensement français, un musulman arabe de Jérusalem pouvait être recensé en "musulman", sans pouvoir savoir son origine ethnique - L'Arabe sédentaire n'est plus que musulman.
2. L’inexistence d’un groupe ethnique "arabe" identifié
Jusqu’au XXe siècle :
-
Il n’existe aucune catégorie ethnique « Arabe » dans les documents administratifs ottomans ou européens concernant la population de Jérusalem
Le terme arabe réservé à des tribus nomades et groupes de la steppe, bédouins du Néguev, du Hauran
Non recensés car fuyant les agents de recensement. Ainsi ils ne figurent pas non plus parmi les musulmans, comme plusieurs sources primaires et études démographiques critiques. Une partie importante des Arabes nomades (bédouins), et même certains paysans (fellahin) des marges rurales de la région de Jérusalem, échappaient aux recensements ottomans, pour des raisons à la fois politiques, fiscales et culturelles.
1. Refus de recensement par les concernés
Constat général dans les sources ottomanes
Les agents du recensement ottoman (en particulier après les réformes du Tanzimat à partir de 1847–1848) rencontraient de grandes résistances dans les zones :
-
tribales (Negev, Jéricho, collines de Judée)
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rurales mal contrôlées
-
au contact des tribus nomades (ghazzu)
Ces populations refusaient le tahrir (recensement fiscal) et nufus (recensement de population) pour échapper :
-
à la conscription militaire
-
à l’imposition foncière
-
au déplacement forcé vers des villages sédentarisés
Source : Kemal Karpat, Ottoman Population 1830–1914 (1985), pp. 26–30, 73–79 Google Books
2. Absence dans les statistiques officielles turques musulmanes
Le recensement de 1871–1872 (Salnâme du vilayet de Syrie) mentionne clairement que des tribus entières du sandjak de Jérusalem ne sont pas incluses, notamment :
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les bédouins du district de Beersheba
-
les tribus de Beni Sakhr, Tiyaha, Hanajira, etc.
Ces Arabes, bien que musulmans, ne figurent donc pas dans la catégorie "musulmans" recensés, ce qui fausse la représentation numérique.
Source ottomane : BOA, DH.SAİD.d.1-3
Étude synthétique : Alexander Schölch, Palestine in Transformation, 1856–1882, dans The Jerusalem Quarterly, no. 8, 1978
4. Reconnaissance explicite de cette absence par les Britanniques en 1922
Le recensement britannique de 1922 reconnaît
"A considerable number of nomadic or semi-nomadic Arabs were not enumerated, especially in the southern district of Beersheba."
Source : Palestine Census of 1922, p. 2 (Introduction) Texte complet en ligne
5. Conclusion
Catégorie de population ottomane | Recensée | Motif d’exclusion éventuel |
---|---|---|
Juifs urbains (séfarades, ashkénazes, samaritains) | Oui | Fortement surveillés par les consuls étrangers et registres communautaires |
Chrétiens (orthodoxes, latins, arméniens…) | Oui | Inscrits via les églises et taxés |
Musulmans sédentaires | Oui | |
Arabes bédouins musulmans & al. | Non | Refus du recensement, nomadisme, insoumission fiscale et militaire |
I. Tribus arabes non recensées sous l’Empire ottoman (19e – début 20e s.)
Zone : Districts de Jérusalem (Kudüs-ü Şerif) et de Beersheba (Birüssebi), Vilayet de Syrie puis Mutasarriflik autonome
Nom de la tribu | Type | Localisation (approximative) | Recensement ottoman | Commentaire |
---|---|---|---|---|
Tiyāha (التيّاهة) | Bédouine | Sud et est de Beersheba | Exclue | Refus de sédentarisation, résistance fiscale |
Hanājira (الحناجرة) | Bédouine sédentarisée partielle | Nord du Néguev, Gaza-Bersabée | partiel | Recensée partiellement après 1910 |
Tarābīn (الترابين) | Bédouine nomade | Sud de Gaza, vers le Sinaï | Non | Souvent rattachée au Sinaï, pas aux sandjaks ottomans |
‘Azāzmeh (العزازمة) | Bédouine semi-nomade | Néguev central (Arad, Dimona) | Non | Non soumis à l’autorité ottomane directe |
Jahālin (الجهالين) | Bédouine déplacée | Est de Jérusalem, vers Jéricho | Non | Sédentarisation tardive sous le mandat britannique |
Sawārka (السواركة) | Bédouine transfrontalière | Gaza – Wadi el-Arish | Non | Entre Palestine ottomane et Égypte |
Bani Saqr / Beni Sakhr (بني صخر) | Bédouine | Est du Jourdain, mais actifs dans la région | Non | Tribu puissante refusant tout contrôle ottoman |
Sources primaires et secondaires
1. Salnâme ottoman du Vilayet de Syrie (1288 H / 1871–72)
-
Ces registres n’incluent pas les tribus bédouines nomades, mais parfois les districts géographiques
-
Le sandjak de Jérusalem est listé, mais aucune tribu bédouine n’est numériquement détaillée
BOA – Archives ottomanes d’Istanbul
Référence : Salnâme-i Vilâyet-i Suriye 1288 H.
Accès : Archives ottomanes (site officiel) Chercher via l’index « Kudüs » ou « Suriye Vilayeti » dans les années 1288–1300 H
2. Kemal Karpat – Ottoman Population 1830–1914 (1985)
-
Donne des précisions sur les populations non recensées volontairement, en particulier :
-
Bédouins du sud de la Palestine
-
Refus de recensement, en lien avec l’évitement de la conscription
-
Google Books : https://books.google.com/books?id=AKI0zQEACAAJ
3. Census of Palestine 1922 – British Mandate
-
Le rapport reconnaît explicitement l’omission des Bédouins du district de Beersheba, en précisant que leur nombre est estimé et non dénombré
Citation :
“No attempt was made to enumerate the nomadic tribes in the Beersheba Sub-District. Their number has been estimated…”
Version complète (PDF) : Palestine 1922 Census – Israel State Archives
Voir pp. 2–3 de l’introduction générale.
4. Alexander Schölch – Palestine in Transformation 1856–1882
-
Étudie les migrations arabes et la faible emprise ottomane sur les tribus du sud.
-
Note que les recensements ottomans ne sont pas fiables, faute de contrôle administratif
Article dans Jerusalem Quarterly, No. 8, 1978
https://www.palestine-studies.org/en/node/39417
5. W. M. Watt & Pierre Cachia – "The Bedouin Tribes of Palestine"
-
Ouvrage linguistique et ethnographique identifiant les tribus du district de Jérusalem et du Néguev.
JSTOR : https://www.jstor.org/stable/25201972
Conclusion
Sous l’Empire ottoman :
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Les tribus bédouines arabes de la région de Jérusalem et Beersheba n’étaient pas recensées dans les catégories "musulmans"
Le recensement par millet n’intégrait que les populations sédentaires fiscalement enregistrées
Le nomadisme arabe implique que celui-ci n'est pas propriétaire et n'est pas forcément originaire de la région géographique palestinienne
Les Arabes chrétiens peut être plus recensés par leurs églises
Nulle part de recensement d'Arabes polythéistes
IV - Estimations
1. Tyrwhitt Drake (1875)
2. Vital Cuinet (1896)
La Syrie, la Palestine et la Cilicie. Description géographique, statistique et administrative, publiée d'après les documents officiels de l'Empire ottoman
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Cuinet a été chargé par le ministère français des Affaires étrangères de dresser une description détaillée des provinces ottomanes.
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Il travaille avec l’accord du gouvernement ottoman, mais reconnaît explicitement l’imprécision et le caractère incomplet des recensements, notamment en ce qui concerne les Bédouins et les Arabes non sédentaires.
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Il déplore l'impossibilité d’obtenir des données fiables dans plusieurs sandjaks (dont celui de Jérusalem), à cause du refus des autorités ottomanes ou de l’absence de données valables.
"Les tribus arabes du sud de la Palestine ne figurent pas dans les statistiques ; on les ignore dans les documents officiels, leur chiffre est donc purement estimatif."
Bibliothèque numérique de l’Université de Lausanne (Faculté des lettres) :
https://www.e-periodica.ch/digbib/view?pid=geo-001%3A1896%3A1#3
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1047046
3. Recensement français (1922)
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